Levée du couvre-feu après un vendredi bien tranquille

Le couvre-feu a été levé dès vendredi 15 juin  en raison de l'amélioration de la situation sécuritaire. Voilà une mesure qui va mettre du baume au coeur des Tunisiens et rassurer les milieux d'affaires et surtout les hôteliers qui commençaient à paniquer.  De fait,  l’impressionnant dispositif  de sécurité déployé aux abords de la mosquée El Fath à Tunis d’où s’ébranlaient  la plupart des manifestations salafistes,  et sur l’avenue Bourguiba, n’a pas eu à intervenir au cours de cette journée. Certes, quelques centaines de personnes ont essayé de se diriger vers le centre-ville, mais ils ont dû, très vite,  rebrousser chemin. Il faut rappeler que le couvre-feu avait été instauré mardi dans les gouvernorats du grand Tunis, Sousse, Monastir,  Jendouba et dans la délégation de Ben Guerdane. 

Seul couac de cette journée sans problème, le prêche incendiaire de l’imam de la  Zitouna, un certain Houssine Labidi où il qualifie les artistes d’Al Abdellya  d’« impies» qui devraient  être « tués, et leur sang versé ». Interrogé par Mosaiquefm, le porte-parole du ministère des affaires religieuses considère que cet appel au meurtre est un crime proscrit par la loi. Le ministère prendra les mesures nécessaires à l'encontre de l’auteur  de cet appel au meurtre », a-t-il promis. On peut néanmoins s'interroger sur les critères qui ont été pris en compte par le ministère pour nommer un tel personnage à un poste aussi prestigieux qui avait été occupé jadis par des sommités, comme l'Imam Arafa, les Rassaa, les Bokri et plus près de nous par Tahar puisMohamed El Fadhel Ben Achour et d'illustres savants des familles Enneifer, Chérif et Mohsen.

Les appels à manifester après la grande prière par des groupes islamistes avaient été annulés jeudi soir après l'interdiction de toute manifestation par le ministère de l'intérieur. Le porte-parole du ministère de l’intérieur a assuré vendredi que la situation sécuritaire était « normale » dans tout le pays et il n'y avait aucune raison pour que les citoyens aient peur ».

Interrogé par une station de radio sur l’impact des troubles du début de la semaine sur l’économie du pays, le gouverneur de la BCT s’est, d’ailleurs, déclaré inquiet, surtout, pour les activités économiques liées à l’étranger comme le secteur de l’exportation, le tourisme et les IDE.