Kamel Daoud, avec son deuxième roman Zabor ou Les Psaumes, en ligne droite pour un grand prix

Mise sur orbite en flèche, en cette grande rentrée littéraire en France. Kamel Daoud est bien parti pour rafler un grand prix: Goncourt, Renaudot, Fémina, Médicis... Après Meursault, contre-enquête, son deuxième roman, Zabor ou Les Psaumes, confirme un talent raffiné de romancier, nourri d’une vocation de journaliste et de chroniqueur. Paru mercredi 16 août courant simultanément, simultanément à Alger (Barzakh), Paris (Actes Sud), et Tunis (Cérès), il est d’ores et déjà bien accueilli par la presse. En attendant la réaction des critiques littéraires, l’auteur est fort sollicité par les médias.

A tout seigneur, tout honneur, sa première interview il l’accordera au magazine Le Point où il publie sa semaine une chronique incisive. Sous le titre de "J'ai le droit de poser des questions, pas des bombes", il répond aux questions de Christophe Ono-Dit-Biot, avec son instantanéité décapante. Le roman est passionnant, mélangeant récit et discours, évocations et messages. Le tout sur fond de livres sacrés, de vieux romans, et de contes orientaux. 

Zabor, le personnage central, qui ressemble fort d’ailleurs à Kamel Daoud, du moins dans ses convictions, est un jeune, orphelin, vivant en Algérie, dans un village reculé. Il se découvre un don particulier, celui de pouvoir prolonger la vie des autres en leur lisant ce qu’il écrit. Livre sacré confié à David (Daoud), Zabor incarne plus d’une symbolique, nous interpelle sur la lutte du corps brimé sur terre pour son salut promis dans l’au-delà, l’abdication des incertitudes pour se réfugier dans le dogme radicalisé... Bref, du Kamel Daoud en plein, dans ses positions anti-islamistes et anti-extrémistes, mais avec une plume poétique, trempée dans le lyrisme très sensuel. Soigneusement écrit à Oran, Perugia et Tunis, serti de phrases bien ciselées, il vous accapare en 328 pages dans un voyage d’une rare extase. 

Avec ce roman, Daoud entre dans la cour des grands. Lauréat du Goncourt du premier roman, avec Meursault, contre-enquête, il est légitimement digne d’un grand prix.

Zabor ou Les Psaumes