‘’L’effacement colonial par le génocide’’, une conférence-débat par Francesca Albanese, ce mardi à la faculté des Sciences juridiques

Le moment est exceptionnel. Alors qu’un accord de cessez-le-feu se dessine à Gaza, l’ampleur du génocide perpétré contre le peuple palestinien nous interpelle. Rencontrer Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés et en débattre avec elle constituera une occasion importante. Francesca Albanese sera en effet l’invitée d’une conférence-débat qu’organise le Laboratoire du droit international, européen et des relations Maghreb-Europe (LR-DIERME) de la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis, ce mardi 21 janvier 2025 à 10h du matin, à la Faculté (salle 17, Daly Jazi).

Le droit international a mis le colonialisme et les régimes d’apartheid hors la loi depuis bien longtemps, explique la professeure Salwa Hamrouni, directrice du Laboratoire, dans l’argumentaire de présentation. Il a reconnu, y lit-on, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et interdit l’annexion du territoire par la force, ainsi que les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, le crime d’agression et le génocide.

Ce droit est toutefois bafoué lorsque ces crimes persistent aujourd'hui sous des formes insidieuses et variées. Et la Palestine en est l'exemple le plus poignant.

En effet, il est aujourd’hui indubitable que l'occupation israélienne du territoire palestinien incarne une logique coloniale contemporaine marquée par la dépossession, la discrimination et la violence systématique, qui visent à effacer le peuple palestinien, son identité et toute référence à son existence.

Depuis des décennies, les politiques israéliennes s'inscrivent dans une stratégie de domination instaurant des dispositifs destinés à exclure et à éliminer, tant physiquement que symboliquement, le peuple palestinien. En cela, elles semblent aller de l’apartheid au génocide.

La situation dans laquelle se trouve la bande de Gaza, tout comme le reste du territoire palestinien, surtout depuis le 7 octobre 2023, illustre de manière éclatante cette stratégie.

Soumise à un blocus depuis juin 2007, soit depuis plus de 17 ans, cette enclave endure des bombardements réguliers qui détruisent écoles, hôpitaux et infrastructures vitales, plongeant deux millions de Palestiniens dans une crise humanitaire permanente sans précédent. Les pertes humaines, particulièrement parmi les civils et les enfants, témoignent clairement d’une stratégie d’effacement progressif, que l’on peut aisément qualifier d’« effacement colonial par le génocide».