Anouar Maarouf: Le digital est la solution pour l’emploi d’avenir

A la veille du remaniement du gouvernement, Leaders avait demandé à tous les ministres de procéder à leur autoévaluation. Il s'agissait de répondre à trois questions : quelles sont les épreuves les plus difficiles que vous avez dû affronter? Quelles sont les trois principales mesures que vous avez prises et dont vous êtes le plus fier? Qu'est-ce que vous regrettez de ne pas avoir accompli à ce jour et comment comptez-vous le réaliser?

14 ministres nous ont répondus dont le ministre de la Communication et de l'Economie numérique, Anouar Maarouf qui a été reconduit dans ses fonctions dans le nouveau gouvernement :

Quelles sont les épreuves les plus difficiles que vous avez dû affronter?

Le niveau des attentes des citoyens, des partenaires envers le ministère était très élevé dès le début du mandat. Cette attente élevée a été alimentée et renforcée par une communication optimiste de la précédente administration, en décalage avec l’avancement réel des projets.

Par exemple, quatre ans après son lancement, le déploiement du Plan stratégique Tunisie Digitale 2020 était encore très faible : moins de 5% de projets clôturés et seulement 20% en cours de réalisation.

Renouvelant son engagement sur la stratégie Tunisie Digitale 2020, le ministère s’est attelé à la tâche en vue de concrétiser les engagements du pacte de Carthage, ce qui nécessite l’accélération des chantiers permettant de promouvoir l’emploi, notamment chez les jeunes, la croissance économique, l’investissement, ainsi que les chantiers en relation avec la lutte contre la corruption et le terrorisme.

Or, si l’importance stratégique du numérique est reconnue au plus haut niveau de l’Etat, son potentiel de développement économique et de levier pour la consolidation de l’Etat de droit manque de reconnaissance sur le plan opérationnel.

Quelles sont les trois principales mesures que vous avez prises et dont vous êtes le plus fier?

Tout d’abord, les réformes internes du ministère ont permis de multiplier par trois le taux de projets réalisés. Notre expertise a été sollicitée et reconnue par des institutions de l’Etat à l’instar du ministère de la Justice pour le Masterplan justice numérique, du ministère des Collectivités locales pour l’identifiant unique citoyen ou du ministère des Affaires sociales pour le projet Seed (équivalent «Carte vitale») de la Cnam.

Des chantiers de réformes structurants ont été lancés ou approfondis: Start-up Act, l’Agence de développement du numérique, le nouveau code du numérique ou encore la réforme de Tunisie Télécom.
Simultanément à ces réformes structurelles, le ministère a œuvré, en étroite collaboration avec ses partenaires privés et publics, à positionner la Tunisie comme pôle d’excellence international et à faire d’elle une destination privilégiée de l’investissement et un hub régional du numérique.

Parmi ces actions, l’adhésion à l’initiative Alliance Smart Africa (un marché 300 milliards de dollars), le choix de la Tunisie comme hub régional du commerce électronique dans E-Com@Africa à travers la Poste, et de l’Internet des objets (DOA) à travers l’ATI, l’installation de filiales de groupes internationaux.

Enfin, et dans un contexte économique particulier, nous avons conclu plus d’une dizaine d’accords permettant la création de 3 000 emplois dans le cadre de Smart Tunisia.

Qu’est-ce que vous regrettez de n’avoir pas accompli à ce jour et comment comptez-vous le réaliser prochainement?

Notre grand challenge est de répondre aux besoins de tous les demandeurs d’emploi. Je suis convaincu que le digital est la solution pour l’emploi d’avenir.  Cependant, nous sommes rattrapés par un contexte économique difficile.

L’aboutissement des réformes engagées et le renforcement de la collaboration avec nos partenaires publics, privés et sociaux permettront de dépasser les 3 000 emplois.

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