Exclusif - Tout le débat très franc d’Habib Essid avec sept ambassadeurs occidentaux

D’une seule voix, les ambassadeurs ont en effet tenu à dire au chef du gouvernement que leurs pays sont déterminés à soutenir davantage la Tunisie dans le renforcement de la sécurité et l’accélération du rythme des réformes. « Que peut-on faire pour y contribuer encore plus ? Une expertise particulière en matière de gouvernance ou autre serait-elle utiles ? » lui ont-ils demandé. « Nous circulons à l’intérieur du pays et nous voyons nombre de réalisations qui commencent à s’accomplir, sans bénéficier de la visibilité suffisante auprès des Tunisiens et de l’appropriation directe nécessaire par les bénéficiaires ? » ont-ils relevé. « Certains projets restent encore en souffrance, notamment à cause de la bureaucratie, des procédure d’investissement, de la complexité des formalités de signature des accords, comme tel est le cas du nouvel hôpital d’encologie à Jendouba ou la lenteur d’adoption des projets de loi afférents à leur financement, comme par exemple ce prêt signé en 2013 et à ce jour non-encore approuvé par l’ARP », ajoutent-ils. Mais, tous ces détails mentionnés n’ôtent en rien l’effort déployé par le gouvernement dans un contexte qui est particulièrement délicat, ont tous mentionné. 

Habib Essid, visiblement ravi de cette démarche, appréciant la sincérité des propos tenus et la qualité de l’engagement solidaire réitéré en faveur de la Tunisie, a été d’une grande franchise. Tout en reconnaissant les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des projets mentionnés et des grands chantiers amorcés, il a passé en revue devant ses interlocuteurs l’état d’avancement des différents textes législatifs et réglementaires initiés, s’engageant à œuvrer auprès de l’ARP à accélérer leur examen et l’administration à hâter, par la suite, leur mise en œuvre. 

Le chef du gouvernement n’a pas manqué à cette occasion de saluer l’excellente initiative de constituer, pour les questions sécuritaires, d’un mécanisme de concertation formé des pays membres du G7 et élargi à trois autres dans une sorte de G7+3 qui a fait ses preuves. Sur cette même lancée, il serait utile de lancer un mécanisme similaire en G7 et + pour ce qui est des questions économiques. L’idée est adoptée. A leur sortie de dar Dhiafa à l’issue de cette rencontre, nombre d’ambassadeurs ont confié à Leaders combien ils ont apprécié leurs échanges « francs, directs et constructifs » avec Habib Essid.

Un exercice utile à reconduire et élargir, sans doute !