Moncef Marzouki fait son mea culpa

Quatre mois après avoir quitté Carthage, Moncef Marzouki a fait samedi son mea culpa lors de la conférence préparatoire du Mouvement des Citoyens du Peuple. «Je demande pardon au peuple. Je reconnais qu’au cours de ma présidence, il m’est arrivé de  ne pas prendre les décisions qu’il fallait  parce que j’ai mal analysé la situation ou mal choisi mes conseillers. Je regrette en particulier de ne pas avoir démissionné lorsque je m’étais aperçu que le processus de la justice transitionnelle marquait le pas». Il a appelé à la tenue des élections municipales avant la fin de l’année en cours et demandé à ses partisans à se tenir prêts pour cette consultation qu’il a qualifiée de très importante. Il a expliqué que l’idée de créer ce mouvement lui était venue après qu’il ait constaté l’élargissement du fossé entre le peuple et ses élites,  ajoutant que la Tunisie ne pourrait avancer que si elle rompait radicalement mais aussi pacifiquement avec l’ancien régime. Il a enfin appelé la justice  à se pencher dans les meilleurs délais sur les dépassements qui auraient selon lui marqué les dernières élections, tout en précisant qu’il reconnaissait la légitimité du pouvoir. A noter que  le rapport final de l'ISIE sur les élections présidentielles indique que le candidat Marzouki a commis dans les deux tours le plus d'infrations.

S’agissant de sa position sur la Syrie, l’ancien président a déclaré que la rupture des relations diplomatiques avec le régime syrien était la moindre des choses qu’il pouvait faire. Enfin, il a été vivement applaudi lorsque, traitant de la situation en Egypte, il a fait le signe « Rabaa» de la main et demandé la libération de Mohamed Morsi et les autres dirigeants des « Frères musulmans ».