Mounir Chamma, « la voix » de la BBC en arabe, est décédé
Sa voix avait enflammé plusieurs générations arabes, pendant près d’un demi-siècle. Mounir Chamma, ancien rédacteur en chef de la BBC Monde arabe s’est éteint mardi 4 juin 2013 à Amman (Jordanie), à l’âge de 93 ans. Pour ce Palestinien et fervent défenseur de la cause arabe, la Tunisie a été plus d’une fois son refuge et sa terre de paix. D’abord, dès l’aube de l’indépendance, en 1957, lorsque la jeune radio tunisienne a fait appel à lui en tant que conseiller, jusqu’n 1960. Puis, en 1989, pour y passer une bonne partie de sa retraite.
Né en 1919 à Safad, en Palestine, Mounir Chamma a débuté en 1943 à Radio Yaffa avant de rejoindre la BBC à Londres en 1945. Ebranlé par l’agression tripartite contre le Canal de Suez en 1956, il présentera sa démission et viendra à Tunis. En 1963, il répondra à la demande des autorités saoudiennes pour créer la télévision publique et diriger la radio nationale en langue anglaise. Mounir Chamma retournera à Londres en 1970, puis reviendra à Jedda en 1977 où il restera jusqu’à son départ à la retraite en 1984… pour retrouver sa chère Tunisie...et se remarier avec une Tunisienne après le décès de la mère de ses enfants.
Toujours en première ligne dans les manifestations de soutien à la Palestine, Mounir Chamma était l’année dernière avec les manifestants tunisiens devant le bureau de l’ONU à Tunis.
(Photo Hammi pour Leaders)
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C'est un speaker arabe hors du commun, je l'ai connu dans les années 60, quand il était speaker à la radio nationale Tunisienne.il présentait les informations, il avait une voix divine,
Encore une grande figure qui disparait!!Allah yarhmou et que la nouvelle génération reprenne le flambeau !!
Le défunt, Mounir Chemma, n'a pas été uniquement un conseiller à la jeune radio tunisienne, il a animé également pendant plusieurs années une émission qui s'intitulait "Machakiloukoum wa houloulouha" (Vos problèmes et leurs solutions). Jeune-homme, il m'épatait parce qu'il avait toujours les solutions idoines dans un milieu qui baignait encore dans un magma de problèmes hérités du colonialisme; en ce temps-là la plupart des tunisiens étaient des ignares - les établissements d'enseignement primaire et secondaire se comptant sur les doigts des deux mains, ou presque, alors que l'enseignement supérieur était pratiquement inexistant - et leur espérance de vie ne dépassait guère la quarantaine - les hôpitaux, dignes de cette appellation, se comptant sur les doigts d'une même main cette fois -, si bien que les épidémies et les pandémies faisaient des ravages dans les rangs de la population autochtone. Avec sa voix chaleureuse et ses sages conseils, le commun des mortels reprenait espoir alors qu'il se trouvait désabusé par une indépendance qui ne répondait pas immédiatement à ses attentes; rappelez-vous le slogan lancé alors par la Président H. Bourguiba "El'jihad el'akbar" (La plus grande lutte), celui du développement intégral. La défunt mérite que la Tunisie, par le biais de la Radio tunisienne, lui soit reconnaissante de la façon la plus appropriée. Dieu ait son âme! Abou Walid
