Aïssa Baccouche, un amoureux éperdu de Paris

Voilà un livre où bien de Tunisiens ayant fait leurs études supérieures à Paris  dans les années 60 et 70 se reconnaîtront. L’ouvrage, un opus d’une soixantaine de pages, intitulé «Ayoub, un amoureux éperdu de Paris»  est une autobiographie écrite à la troisième personne. son auteur, Aïssa Baccouche, ancien secrétaire général de l’Uget (1969-1971) nous replonge dans le Paris de cette époque. Lorsqu'il y débarque en décembre 1963, la veille de Noël,pour y poursuivre ses études, il avait à peine 19 ans. Il tombe sous le charme. Il est subjugué par cette ville, a l’impression de renaître à la vie.

Comme Joséphine Baker, il aura désormais écrit-il, deux amours, sa patrie et Paris. Son éblouissement nous rappelle celui éprouvé par Tahtaoui, Kheireddine qui ont visité Paris au XIX e siècle et en ont été profondément marqués, Bourguiba, Taha Hussein et Taoufik El Hakim qui ont fait leurs études dans cette ville au XXe siècle. C'est là qu'il rencontrera l'histoire : la fameuse oraison funèbre de Malraux lors du transfert des cendres de Jean Moulin, l'icône de la resistance française, au Panthéon, en présence du général de Gaulle en 1965  et les évènements de mai 68. 

Il a aimé Paris intensément et Paris le lui a bien rendu, Car c'est dans cette ville qu'il s'éveillera à la conscience politique, que son esprit a mûri, que son sens artistique s'est aiguisé. Il a aimé Paris certes, mais il tient à nous la faire aimer en nous entraînant dans les dédales du quartier latin avec ses facultés, la rue Mouffetard, le boulevard Saint Michel, la rue de la Huchette, Montparnasse. Il y reviendra en1998. Il avait vécu à Paris pendant quatre ans seulement. Mais ces années l'ont profondément marqué.

Un livre à lire pour comprendre la fascination que la capitale française a exercé sur plusieurs générations de Tunisiens

Aïssa Baccouche, " Ayoub , un amoureux éperdu de Paris" édItions,  Nirvana 2018 10 dinars