Yadh Ben Achour : il faut reconnaître au président Béji Caïd Essebsi le mérite d’avoir sauvé la Tunisie d’un certain nombre de périls
B.C.E. nous quitte. Il fallait que sa mort tombe un 25 juillet. Rien ne pouvait autant lui seoir que ce signe du destin. L’humour poussé jusqu’à la cime !
Homme de l’indépendance, donc d’une ère révolue, Il aura pourtant fortement occupé la scène politique postrévolutionnaire à partir de 2011. En tant que responsable politique, l’histoire aura tout le temps de juger son action. Cependant, qu’on fasse partie de ses amis ou de ses adversaires, il faut lui reconnaître le mérite d’avoir sauvé la Tunisie d’un certain nombre de périls qui la menaçaient au cours de ces dernières années. En juin 2011, il mit fin à la lancinante crise provoquée par l’ajournement des élections pour l’ANC.
En 2012, il lança les voies de l’alternance qui se concrétisera lors des élections de 2014. L’alternance est le vrai secret de la démocratie. Il trouva une formule magique, « un État civil, pour un peuple musulman », pour à la fois réconcilier les Tunisiens avec eux-mêmes et gagner le pari de la sécularisation contre les menées théocratiques. En votant pour ce slogan, les électeurs en 2014 ratifièrent ce choix de société. Homme de compromis, il sut négocier avec un parti dont il était très loin de partager l’idéologie, des formules de gouvernement conjoint qui, malgré tout, nous assurèrent une certaine stabilité.
L’homme disparu, revenons à nous même ! Je ne doute pas que les Tunisiens sauront sortir du creux de la vague. On en a vu des pires ! Cela
sera le meilleur des hommages pour BCE.
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