La Coupe du monde de football, victime collatérale de la crise entre Qatar et ses voisins ?

La Coupe du Monde de football 2022 que Qatar devrait abriter pourrait bien être l’une des victimes collatérales de la crise ouverte entre cet émirat et ses voisins. Il est devenu  patent que les préparatifs qui allaient bon train risquent de subir un coup d’arrêt du fait de l'aggravation des difficultés économiques et financières qu'engendrerait inévitablement le blocus opéré par ses voisins et notamment l'Arabie saoudite contre l'Emirat.

Mais Qatar a beau être un Etat très riche qui peut se permettre de dépenser sans compter dans des projets pharaoniques, les finances publiques ont fini par s'en ressentir avec un taux d'endettement que l'agence de notation Moody's a évalué à 150% du Pib. D'où une dégradation de sa notation, obligeant ce pays à recourir à un financement extérieur à un taux élevé pour honorer ses engagements avec la Fifa. La suspension des importations des matériaux de construction constitue un autre sujet de préoccupation pour Qatar dans la mesure où les travaux sont suspendus à cause du blocus. Autant de raisons qui vont certainement encourager certains pays à relancer la polémique sur le choix de Qatar pour abriter la Coupe du Monde. Ils disposeront de solides alliés : trois dirigeants influents de la Fifa qui sont des ressortissants des pays participant au blocus: Bahrein, l'Egypte et l'Arabie saoudite.

A Cela, il faut ajouter les accusations de corruption contre les dirigeants qataris qui ont refait surface. Il semble que la FBI en ait été saisie. Et enfin, pour corser le tout, voilà que des voix s'élèvent pour remettre en cause l'exclusivité  des droits de retransmission de la Coupe du monde  accordée aux canaux de la chaîne Al Jazeera, alors que les pays voisins de Qatar ont annoncé leur intention de boycotter la chaîne ces canaux, ce qui laisse craindre de grosses pertes pour la chaîne qatarie.