Caïd Essebsi - Lagarde : la lune de miel

Si les relations entre la Tunisie et le FMI sont plutôt techniques, courtoises et correctes au niveau des experts, hauts fonctionnaires et ministres au sommet, elles le sont très cordiales au sommet. En témoigne cette lettre manuscrite que le président Béji Caïd Essebsi a tenu à adresser à Christine Lagarde pour rendre hommage à son appui constant en faveur de la Tunisie. Très sensible à ce geste, la directrice générale du Fonds a salué de son côté l’avancée de la démocratie naissante et exprimé son appréciation de l’amorce des réformes.

Si ces messages, bien que restés confidentiels, sont en clair, d’autres, chiffrés, émis par la Tunisie sont bien captés par les institutions financières et les bailleurs de fonds. C’est le cas de la déclaration publiée par la présidence de la République, le 12 juin dernier, suite à la tenue du sommet de La Mecque pour le soutien à la Jordanie. Le président Caïd Essebsi y a mis en exergue l’importance de l’appui annoncé par le Koweït, l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis «afin de permettre à la Jordanie de sortir de sa crise économique passagère» et qui «constitue une illustration vivante de l’entraide et la solidarité arabes» et «souligne la nécessité de l’unité des rangs arabes pour faire face aux différents défis sécuritaires et économiques que connaissent certains pays.» Passée quasi inaperçue auprès des Tunisiens, cette déclaration inhabituelle a suscité l’ingéniosité des exégètes à Washington notamment pour la décoder.