Abdallah Rabhi: Une stratégie de l’eau à long terme est urgente

Secrétaire d'Etat aux ressources hydrauliques et à la pêche dans le gouvernement Chahed 1, Abdallah Rabhi se penche sur son bilan :

Quelles sont les épreuves les plus difficiles que vous avez dû affronter?

La plupart des épreuves que j’ai dû affronter étaient assez difficiles, particulièrement celles qui consistent à gérer dans l’urgence. Au début de mon mandat, j’ai débarqué dans une situation où la desserte de l’eau potable était fort compliquée dans plusieurs régions du pays avec des contraintes permanentes sociales, médiatiques et politiques. Gérer cette situation m’obligeait, sans attendre, de prendre mes responsabilités pour des décisions immédiates fortement urgentes et qui risquaient de fâcher. C’était le risque à prendre pour pouvoir sortir de ce goulot d’étranglement de la desserte de l’eau potable, inacceptable aux yeux de la population et de la société civile.

Une autre difficulté, c’est que j’étais devant des systèmes qui, depuis des années, fonctionnaient à leur rythme et ne répondaient pas aux résultats escomptés. Constituer en si peu de temps une équipe pluridisciplinaire à différentes échelles nationale, régionale et locale, la dynamiser pour changer de vitesse de croisière et résoudre les problèmes dans l’urgence et avec efficacité était une des épreuves les plus difficiles que j’ai dû affronter.

Quelles sont les trois principales mesures que vous avez prises et dont vous êtes le plus fier?

• Organiser le travail avec des objectifs clairs et des indicateurs de contrôle et de suivi indispensable pour assurer les résultats escomptés;
• Impliquer dès le début de cette aventure aussi bien l’équipe administrative que la société civile, les médias, etc. pour mieux réussir cette tâche difficile. Cela a abouti à une charte d’économie d’eau signée par ces différents intervenants;
• En termes de communication et afin d’informer et de sensibiliser le grand public à l’économie d’eau, et sur la base de cette charte d’économie d’eau, on a réalisé une campagne médiatique qui continue jusqu’à ce jour avec l’aide de différents ministères, de plus d’une dizaine d’organismes médiatiques (étatiques et privés) et aussi d’une dizaine de sociétés civiles, avec qui nous avons signé la charte pour l’économie d’eau. Cette campagne continue à ce jour grâce au soutien logistique du ministère du Transport.

Qu’est-ce que vous regrettez de n’avoir pas accompli à ce jour et comptez-vous le rattraper bientôt?

• Le dossier de l’irrigation qui devient de plus en plus crucial à cause des deux dernières années déficitaires en pluviométrie. Malgré cela, on a pu résoudre partiellement ce problème d’irrigation par une allocation plus raisonnée aux agriculteurs.
• Le Conseil régional de l’eau : comme inscrit dans la constitution, la décentralisation est imminente, particulièrement dans la gestion de l’eau. Pour cela, on travaille dur pour aboutir à des conseils régionaux assez autonomes.
• La mise en place d’une stratégie en bonne et due forme fondée sur une vision à long terme pour le secteur de l’eau en Tunisie.

Lire aussi

Khemaies Jhinaoui: «En diplomatie, il n’y a pas de place pour les regrets, seule une nouvelle dynamique compte»
Un hors série de Leaders : Ministres du gouvernement Youssef Chahed 1: Ce qu’ils ont enduré, accompli et regretté

Zied Ladhari: Désamorcer les crises, relancer le textile et promouvoir le commerce électronique

Mohamed Trabelsi: Cibler les nécessiteux, instaurer le dialogue social et résoudre les conflits

Mohamed Zine El Abidine : Gérer l’irrationnel et réaliser les grandes promesses

Neziha Labidi: «Je suis une femme d’action porteuse d’une vision que je transforme en stratégies»

Samir Taïeb : des réalisations tous azimuts et relance de la lutte contre la corruption

Imed Hammami: Faire des centres de formation des lieux d’accomplissement

Anouar Maarouf: Le digital est la solution pour l’emploi d’avenir

Mabrouk Korchid: Moderniser l’administration domaniale et les manuels de procédures