Quand l’impensable devient possible et l’impossible, pensable !

Notre situation actuelle est ponctuée d’anomalies de toutes sortes. On est porté à croire que de plus en plus de gens perdent la boussole et l’horloge de nos jugements semble être déréglée!

Un couple tunisien tué par un islamiste radical  dans une boîte de nuit devient lui  « coupable » de s’être rendu dans cette boîte et sa famille qui se voit contrainte de justifier ses croyances! La justice n’est plus l’objet de respect puisque les agents de police considérés comme auxiliaires de justice sont amenés à « justifier » le fait de demander les papiers d’identité d’un citoyen et risquent d’être  violentés par cette personne!

Quand une fille violée se voit obligée d’épouser son violeur et de vivre avec son agresseur sa vie durant et qu’elle dira: « accusée d’avoir été violée ! Condamnée à être mariée à 13ans ! Merci Monsieur le juge! Merci Papa ! Merci Messieurs les assesseurs ! Merci à mon violeur avec mes excuses pour mon mari pour le destructeur de mon enfance ! Merci pour vos lois et vos jugements ! Merci pour votre constitution, pour votre Etat pour votre silence » 

Ainsi devras-tu assumer ton existence et pour la  quiétude de ta famille tu te dois de rester avec ton violeur  et de  te préserver des médisances des voisins. Tu dois le laisser te battre et tu dois te taire pour préserver ton foyer.          

Quand  les exrêmistes religieux partis combattre pour un idéal  religieux  sont de retour sans que rien ne soit préparé pour les accueillir  et pour les réhabiliter si réhabilitation il y a ! Alors que l’on sait  que ces tueurs  sont imprégnés d’une idéologie ancrée dans la pulsion de mort ! Au même temps un médecin qui n’a fait que son travail croupit encore, depuis un mois, en prison.

A travers nos « lunettes rationnelles » nous ne pouvons voir ni comprendre les errements de ces massacreurs !  La « narration » de ces tueurs se clôt dans un ressassement répétitif, isolé  de toute logique de toute émotion : ils n’ont souci que d’eux-mêmes, comme étrangers au monde. Ils sont comme aveuglés par leurs cibles ! Pour ces robots, l’important c’est de tuer et de se faire tuer!

Enfin que peut-on attendre d’une phase de notre histoire qui nait suite à une pulsion de mort. En effet le 14 janvier est survenu après une immolation, une mort atroce et une agonie terrible. A quoi peut-il donner naissance mis à part à des mensonges, à une fausse histoire  et à des silences complices. `

De conciliant  nous devenons  compromis puis, enfin, complices.

L’impensable est possible et l’impossible  devient pensable!

Puisque nous sommes passés de l’aliénation culturelle à l’aliénation mentale

Où en sommes-nous de la transmission de nos rites et coutumes! Qui  parmi les jeunes d’aujourd’hui peuvent nous expliquer certains rites ou coutumes et qui sont capables de les appliquer ou encore de les expliquer. Très peu ! Or un peuple qui n’a plus les références culturelles dépérit  ou s’aliène. Comment faire pour revenir au respect des ainés et des sages ? Comment récupérer notre histoire et nous l’approprier? Comment faire pour réanimer notre culture! Avons-nous encore raté le coche ? Je ne serais pas pessimiste, le tunisien est réceptif, il est dans une pulsion de vie, il aime son pays mais actuellement il se cherche, il n’est  ni fanatique, ni religieux ni nationaliste ni raciste ni idéologique. Il veut vivre en cohérence avec ce que ses parents, sa famille et son environnement lui ont appris. Il veut regarder des films occidentaux mais il veut aussi faire un mariage traditionnel. En fait, il veut il veut… mais aujourd’hui il ne peut plus assurer!

Le Tunisien, cela veut dire quoi ? Existe –t-il des Tunisies et des Tunisiens?

Nous sommes certes égaux en droit mais les différences entre nous sont nombreuses et souvent on ne se reconnaît pas dans ce que on appelle le peuple Tunisien. Est ce une entité culturelle a part entière ou a –t- on  été tellement colonisé que nous ne savons plus qui nous sommes?

On est en train de détruire nos acquis fragiles de ces cinquante dernières années et j accuse en premier nos medias!!!

Le tunisien a besoin de bonnes émissions télés...Il a besoin qu'on lui parle et qu'on discute, calmement, de ses problèmes entre de vrais experts...Il a besoin d'émissions littéraires, oui qu'on lui parle de livres, de science, des nouveaux métiers...Il a besoin de voir un bon film... suivi de discussions  non pédantes  ni pleine de platitude. Il a besoin d’écouter de la bonne musique...Il a besoin qu'on l'initie à la nature, à la vie des animaux...aux voyages...Qu'est ce qu'on a envie de ne plus voir  de prétentieux et doctes animateurs comme les «Alaeddine» et tant d’autres et des politiciens «révolutionnaires d’opérettes».Certes on a besoin de rêves de beautés et certainement pas de plateaux de voyeuristes et d’exhibitionnistes de téléréalité a deux sous! Et  d’abus de Buzz 

La démocratie ce n’est ni l’anarchie ni la médiocratie et encore moins de la «bestiocratie»

Rym Ghachem Attia