À ceux qui sont partis…
À l’a une des blessures portées, des crimes commis et des tueries assourdissantes, nous nous tourmentons de questionnements perpétuels.
Le ciel est dorénavant strié de nuages noirs. Et le vent qui tourbillonne exhale une odeur de souffrance. L’écho des bras qui tombent et des corps qui fléchissent résonne.
Quelle est la raison qui incite ces hommes et ces femmes à partir?
Combien en dénombre-t-on qui sombrent dans la cruauté?
Je me suis interrogée sur les motivations variées, qui poussent tant d’individus à quitter leur patrie, à renier leur environnement et à s’exiler, s’éparpiller, pour faire jaillir le sang et pour s’enorgueillir de crimes innommables.
De loin, j’ai analysé leurs failles, au rythme des documentaires et des portraits diffusés sur l’écran. Et puis j’ai contemplé des sols jonchés de détritus, j’ai visité des familles démunies, logeant dans des lieux vétustes empreints de désespoir.
La misère n’est pas la seule réponse. Il subsiste encore des doutes. Ne sommes- nous pas tous ici livrés à nous-mêmes, êtres vulnérables sillonnant une vie pourvue d’obstacles fortuits et divers? Ne possédons-nous pas des fissures qui demeurent et n’attendent qu’à se creuser et à briser nos âmes, ensevelissant nos esprits éreintés?
Ils nous travaillent, décortiquent nos cerveaux embrumés pour nous atteindre, pour que des gens comme vous et moi, rejoignent l’armée de la déraison. Ils haranguent des enfants et développent des dispositifs complexes pour susciter une folie dévastatrice. Pour que fourmillent des soldats à l’obédience inconnue, sibylline,factice, composée de règles tout aussi insensées et grotesques les unes que les autres.
C’est pourtant dans ces moments terribles que nous devons nous rassembler, esquisser des sourires et nous munir d’un optimisme immuable. J’entends vos rires moqueurs, j’entrevois vos regards courroucés. Comment insuffler la joie lorsque de l’Orient à l’Occident ces fourbes de la religion nous font courber l’échine jusqu’à ne plus percevoir nos chevilles.
Et pourtant ce ne sont que les attitudes bienveillantes, combatives et positives qui nous aideront à surmonter les épreuves.Le négativisme ambiant et les chants de mélancolie scandés à tout-va ne feront que nous enliser dans ce qu’ils auront propagé avec aigreur.
Nous n’allons pas tomber, ni tressaillir, nous accueillerons les blessures plus forts et imperméables que jamais…
Emna Guellaty
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Merci Emna pour cette belle écriture qui suggère beaucoup plus qu'elle n'assomme. Enge Hamrouni
Mademoiselle Guellaty nous gratifie d'un beau texte. Un exercice de style abouti et parfaitement maîtrisé. Est ce l'annonce d'une entrée fracassante dans la sphère exigeante du commentaire journalistique? HBM
La maîtrise de son texte par l Emna, fait que nous sommes emportés par son son élan qui nous emporte et nous fascine. Excellent. Khadija.
Magnifique tribune de Emna, romantique dans la forme et réaliste dans le fond, qui traite d'un sujet d'une grande tristesse avec le romantisme d'une écriture belle actuelle et vivante. Emna Guellaty? Juste suivez l'auteur, suivez l'artiste.
L'élégance de l'écriture et du style accentue le décalage avc la brumeuse réalité du moment. Wassila Sethom
"Pouésie", quand tu nous tiens ! Sincèrement, nous n'avons pas de pseudo poètes qui se gargarisent de mots et s'écoutent parler...quand il s'agit de dire tout simplement qu'il faut s'unir contre la barbarie et la terrasser. Mais comment faire, quand nous nous apercevons, avec horreur, que ce peuple tunisien, "élu" d'entre tous, car artisan d'une révolution qui a foiré, est l'un des pourvoyeurs les plus zélés de terroristes...Ainsi, le pays du jasmin se mue en pays du chrysanthème et autres fleurs du mal... Trêve de plaisanteries ! Comment "esquisser des sourires et nous munir d’un optimisme immuable.", quand notre jeunesse crie famine et se jette dans les bras du monstre, quand nos villes et nos campagnes offrent l'image d'une décharge à ciel ouvert, quand nos gouvernants, à l'instar de nos "intellectuels" et de nos "poètes", se gargarisent de mots et nourrissent notre crédulité de promesses creuses?
L'auteure de ce texte ne peut être qu'une journaliste ou bien une poétesse tant ce papier est prenant, haletant dans sa forme et réjouissant dans son interrogation sur l'incroyable période que nous vivons. Bravo! Nouri Mestiri
C'est une description soft de ce nouvel exil,, nouveau pèlerinage vers l'inconnu qui détruit les vies et qui n'offre comme cadeau que la mort, laissant des familles éplorées. Ce pèlerinage vers l'inconnu se termine toujours vers une mort underground du sombre tunnel retours vers le pays, la famille, éplorée, maintenue écartée du premier voyage, mais totalement associée au tragique de la fin.AMM
Emna Guellaty nous livre un texte précieux sur le voyage, des décennies modernes, récentes et sanglantes, de ceux en manque de tout y compris de droits et malheureusement aussi de droits.Un texte beau, un peu comme l’âme de ces personnes pures et droites comme l'est l'auteure de grande lecture, de grande foi et de grande exigence. Nebila Tamarzit:
Le récit de Emna Guellaty a un goût d'ange et le reflet de son beau visage sur la photo qui l'accompagne. Nous sommes toujours trahies, les femmes plus que les homme, par notre discours et aussi par notre regard, notre profil, notre silhouette. Un récit beau, clair, comme le reflet sur une eau en mer calme. jalila.maatoussibelkhir@topnet.com.tn
Très belle tribune, qui offre impertinence et légèreté, le tout enrobé dans un style agréable, qui donne un beau relief à l'abstraction de l'écriture. Abdelaziz Lakhdar Laouini
Il faudrait une révolution sociale et culturelle pour changer les mentalités et redonner à ceux là qui partent leur dignité perdue.WZineelabidinne
C'est vrai, qui les envoie ces pauvres gens. Qui leur donne rendez vous avec la mort et pourquoi toutes ces pertes? Majdii
Très belle opinion, dans le fond pas accusateur ni sermonneur et dans la forme élégante et enlevée.
Je decouvre avec retard et plaisir ce petit bijou d'ecriture et d'emotion. Bravo!
Emna est sur un reseau social ou elke brille par la pertinence de ses repluques. La voici sur les longues distances Et pour un debut c'est plutot une reussite. Suivez l'artiste dans Le registre elegance.G Strauss
La vertu de l'ecriture est fe transmettre message et emotion. Ce que fait tres bien cette belle tribune quasiment poetique.
La jeunesse est malade de tout et en plus de l'indifférence de ses aînés trop égoïstes qui ne pensent qu'à eux mêmes et jamais au cœur battant de la société, son avenir son espoir. Nos sociétés payent le prix de leur égoïsme. Malika Ben Bouzayane ( Paris)
