Malgré la libération de leur collègue de l'hôpital de Sousse, les résidents ne décolèrent pas
Véritable cheville ouvrière des hôpitaux tunisiens, les résidents ont entamé pour la première fois, ce mardi, une grève ouverte qui a paralysé pratiquement tous les établissements hospitaliers publics du pays. Leur revendication n'est plus la libération de la jeune résidente de l'hôpital de Sousse qui avait été arrêtée la veille sous le chef d’inculpation d’homicide volontaire et faux et usage de faux puis mise en liberté sous caution, la promulgation par l'ARP d'une loi qui définisse clairement l'erreur médicale, les sanctions qu'il encourt et les droits du patient. Il s'agit de pallier le vide juridique actuel qui laisse la porte ouverte à toutes les interprétations.
Mercredi, les résidents seront rejoints par les médecins de libre-pratique pour un sit in devant le palais du gouvernement. Outre cette question de l'erreur médicale déclenchée par le décès du nouveau-né, les médecins réclament l'abrogation de certaines dispositions de la Loi de finances.
En fait, cette grogne qui a pris une ampleur inédite depuis l'indépendance traduit un véritable malaise. Si le secteur privé est en plein boom avec une centaine de cliniques et une bonne trentaine en construction, le secteur public est à l'agonie. Faute de crédits, la plupart des hôpitaux souffrent de problèmes structurels qui se sont aggravés depuis la révolution et dont la solution est hors de portée des pouvoirs publics.
Mais ce qu'il faut craindre, c'est l'image déplorable que ce secteur qui pourrait draîner des dizaines de milliards de dinars chaque année, est en train de donner à l'étranger et surtout dans notre sous-région avec ces scandales à répétition à propos des erreurs médicales, d'autant plus qu'ils sont amplifiés par une certaine presse toujours prompte à dire du mal de son pays.
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