News - 13.06.2016

Le dogme des Frères Musulmans et le Xe congrès de Harakat al-Nahdha

Le dogme des Frères Musulmans et le Xe congrès de Harakat al-Nahdha

Pour M. Rached Ghannouchi, les mouvements islamistes doivent affirmer que « la nature de l’Islam, en tant que système total, est en opposition absolue avec n’importe quel mode de pensée, laïque ou ecclésiastique, légitimant la séparation de l’âme et de la matière, du politique de la religion ou l’économie de la morale. Toutes ces séparations contredisent le texte (coranique) et peuvent être qualifiées d’apostasie. »1

Malgré ce type de convictions et d’affirmation, il a réussi à se construire l’image d’un homme modéré voire d’un réformiste. Mais, ceux qui prennent la peine de faire une lecture comparée de la production doctrinale de Hassan al-Banna, de Sayyed de Qotb, Mohammed Qotb2, d’Al-Mawdoudi… et de M. Rached Ghannouchi, découvriront que ce dernier n’a fait que reproduire la pensée de ses illustres prédécesseurs qui ont jeté les bases doctrinales de l’islam politique et de la justification théologique du terrorisme. L’emballage change, mais la marchandise reste identique à elle-même.
Si au gré de la conjoncture et des aléas de l’histoire, le discours politique nahdhiste s’est adapté au réel, si l’organisation a changé par trois fois de nom en moins d’un demi-siècle d’existence, son dogme et ses objectifs sont restés fidèles à ceux des pères fondateurs… Avaler la société, l’engloutir par le biais de la da‘awa, ou la contraindre et l’asservir dès que le rapport des forces le permet. Mais pour quel projet de société ?

Annoncé et ouvert à grandes pompes, le Xe congrès de Harakat al-Nahdha a été décevant. Ses résolutions sont le reflet d’une pensée confuse aux horizons restreints. Elles transforment Harakat al-Nahdha en « parti civil » avec un référentiel islamiste ; elles proclament l’approfondissement de la démocratie au sein de l’organisation mais renforce le pouvoir décisionnaire du chef et enfin elles décident de l’externalisation de la da‘awa (prédication) qui constitue, pour toutes les organisations rattachées à la secte des Frères musulmanes le socle, l’axe polaire autour duquel évolue leur univers.

Un «parti civil» au référentiel islamiste ouvert aux non-Frères Musulmans

Contrairement à ce qu’annoncent les dirigeants de Harakat al-Nahdha, la décision d’ouvrir le mouvement aux non-Frères Musulmans et l’externalisation de la prédication n’est pas le fruit d’une maturation endogène. M. Ghannouchi, l’unique idéologue de la Haraka n’a accouché d’aucune production théorique et conceptuelle confortant cette « évolution ». Ce qui amène tout observateur sérieux à constater qu’il s’agit en réalité d’une adaptation formelle dictée par un environnement politique national, régional et international défavorable :

  1. La « Maison mère » égyptienne est tombée sous les coups d’un large rejet populaire épaulé par M. Abdelfattah al-Sissi, aujourd’hui président de la République Arabe d’Egypte. L’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes unis ont pris en grippe la confrérie et l’on classée « organisation terroriste ». Dans un rapport, commandité par David Cameron la Grande Bretagne pointe du doigt les pratiques suspectes des Frères Musulmans. Le congrès américain doit se prononcer sur un projet de loi classant la confrérie parmi les organisations terroristes.
  2. Lors des élections de l’Assemblée Nationale Constituante (ANC) de 2011, Harakat al-Nahdha arrive en tête avec 1 501 320 voix. En 2014, lors de l’élection législative (ARP), elle ne recueille que 943 543 suffrages. Entre ces deux rendez-vous, la Haraka perd 557 777 voix, soit 37,15% de son capital électoral !
  3. Dans une récente interview, accordée à «Leaders»3, M. Ghannouchi continue à créditer son organisation de 1 500 000 d’électeurs ; il fait comme si le recul de 2014 n’a pas eu lieu !
    Par son faste et la présence massive des invités, la cérémonie d’ouverture du Xe congrès de Harakat al-Nahdha constitue un spectacle digne des conventions à l’américaine visant à suggérer, aux spectateurs, le poids imposant d’une organisation conquérante.

Les élections municipales approchent et la Haraka tente de faire « peau neuve ». La compagne électorale est lancée. Renouer avec le succès d’octobre 2011, redevenir la première force du pays est le but visé.
Voici, me semble-t-il, quelques-unes des réalités qui ont poussé M. Ghannouchi à un « relookage » qui, comme nous allons le voir, s’est limité aux apparences sans toucher aux fondamentaux d’un mouvement dangereux parce que dogmatique.

Le Xe congrès de Harakat al-Nahdha n’a pas été, en réalité, le congrès constitutif d’un nouveau parti. Tous les congressistes étaient des nahdhaouis Frères Musulmans, il en est de même de tous les élus. Dans ces conditions, l’ouverture du « parti civil » aux non-Frères Musulmans se limitera probablement à des adhésions ultérieures, sans aucun poids sur le cours des choses, et à quelques personnalités publiques dont les calculs personnels croisent ceux de la direction frériste. Il est aussi annoncé que la Haraka ouvre ses portes aux Tunisiens de confession juive et chrétienne. Seront éligibles aux postes de responsabilité et plus précisément à la présidence de l’organisation ? Si la réponse est affirmative, Harakat al-Nahdha est-elle prête à défendre une révision constitutionnelle donnant les mêmes droits à nos compatriotes de confession autre que musulmane, notamment celui d’être candidats à la magistrature suprême?

En 2011, les Frères Musulmans d’Egypte ont créé un parti « civil ». Il était dirigé par des frères musulmans et était chargé d’appliquer le programme de la confrérie. Est-ce donc le modèle égyptien que la Haraka propose en guise de changement?

Plus de démocratie interne grâce au renforcement des prérogatives du chef

La nomination des membres du bureau exécutif de Harakat al-Nahdha seront nommément choisis par M. Rached Ghannouchi, président du mouvement. Majles al-Choura n’aura le choix qu’entre deux possibilités : voter la confiance au bureau exécutif ou se rebeller contre le Chef. Les membres du bureau exécutif appelés à mettre en application les directives du patron ne devront leur légitimité qu’à M. Ghannouchi… ce qui renforcera sans nul doute leur propension à l’obéissance (Al-sam3 w’al-ta‘a).

Ce coup de force qui donne les pleins pouvoirs à M. Ghannouchi, rappelle le coup d’Etat blanc par lequel, en votant la loi organisant les pouvoirs publics, Harakat al-Nahdha et ses alliés de la Troïka avaient supprimé toutes limites temporelles à leurs mandats de constituants et transformé l’ANC en Assemblée législative… Nous étions alors en présence d’une démonstration de tamkin (« incrustation » aux postes de commande, noyautage de l’administration et des partis politiques…) dont seuls les Frères Musulmans ont le secret… Il a fallu le tsunami égyptien de juin 2013, E3tisam al-rahil au courant du même été et le génie politique de M. Béji Caïd Essebsi pour que Harakat al-Nahdha accepte de revenir sur le coup de force imposé au pays et consente au retour devant les urnes.

Externalisation de la da‘awa ou externalisation du politique?

Ce goût pour l’externalisation et la sous-traitance des activités compromettantes n’est pas nouveau récent chez M. Ghannouchi. Il avait souligné auparavant le danger de maintenir des liens structurels avec certaines activités, notamment celles relatives aux milices armées. Non pas pour des raisons d’éthique politique ou suite à des révisions doctrinales, mais plutôt pour soustraire la direction aux éventuelles poursuites pénales et l’organisation au risque de sa dissolution.4
L’amalgame douteux du politique et du religieux sur lequel Harakat al-Nahdha a bâti son identité et son capital politique est interdit par la loi ; qu’à cela ne tienne, on met en place deux directions « autonomes » une chargée du politique, l’autre chargée de la da‘awa. Mais, peut-on imaginer, un seul instant, M. Ghannouchi délaissant son droit de regard sur cette activité primordiale ?
La da‘awa et tan‘dhim al-Ikhwan al-moslimines sont unis par des liens dialectiques indissolubles. C’est par la da‘awa que le tan‘dhim crée les bases de son expansion et c’est le tan‘dhim qui donne la raison d’être de cette singulière da‘awa… Comment peut-on penser un seul instant, que ce fonds de commerce, sur lequel a prospéré le mouvement des Frères Musulmans en Tunisie comme ailleurs, puisse être abandonné ?

M. Jalal Eddine Rouis, responsable de l’éducation définit la da‘awa en ces termes : c’est l’effort que doit entreprendre la Jama‘a pour se faire connaître et promouvoir ses idées. La propagande doit être quotidienne et systématique et s’adresse à l’environnement familial, professionnel et à toutes les catégories de la société… Tant que le tamkin (la prise du pouvoir et le contrôle des institutions civiles et militaires de l’Etat) n’est pas atteint la da‘awa doit se poursuivre. Aucun Frère n’est autorisé à se dérober à cette obligation sous le prétexte que d’autres personnes s’en acquittent parfaitement.5 Autrement dit, et l’auteur ne peut pas être plus clair que cela, la da‘awa n’a rien à avoir avec le prosélytisme et la diffusion de la foi musulmane puisque cette obligation tombe dès que les nahdhaoui Frères Musulmans s’emparent des commandes du pays ! Ainsi, même si elle instrumentalise des versets coraniques par-ci et un hadith par-là, leur da‘awa n’a rien de sacré, elle est tout juste un commerce profane pouvant rapporter gros.
La da‘awa prend deux formes. Une collective et publique, elle applique le fameux slogan publicitaire « Je sème à tout vent » du dictionnaire Larousse. Là où il y a un nahdhaoui, il y a de la da‘awa. Elle se pratique dans les mosquées par les imams, par les meddebs dans les écoles coraniques, par les instituteurs dans les écoles primaires, par les professeurs dans les lycées et les collèges… Cet investissement et ces pratiques contribuent à la création d’un climat de sympathie pour les Frères et aide à l’identification des « proies » possibles.

Une fois identifiés les éléments jugés les plus prometteurs, commence alors la deuxième étape, celle de la da‘awa individuelle. Puis, imperceptiblement, presque sans qu’ils se rendent compte ces nouveaux venus sont insérés progressivement dans des cercles clandestins appelés Ousar (pluriel de osra qui veut dire famille ; elles constituent la structure organisationnelles de base). La clandestinité veut que les membres de l’osra, ne soient pas connus, que leurs réunions se déroulent dans des lieux secrets, loin des oreilles et des regards indiscrets et selon une régularité implacable. Commence alors un long travail d’initiation progressif. Chaque étape débouchant sur un degré d’initiation supérieur à celui déjà atteint lors de la précédente cérémonie de passage…

Les cadres politiques sont bien entendu connus du public ; mais l’essentiel des troupes et des activités est dissimulé derrière un rideau de fumée. Même quand ils s’activent en Europe et aux USA, où les libertés démocratiques relèvent du domaine du sacré, leur attachement à la culture du secret reste immuable. Que cachent-ils ? Leur littérature nous indique qu’ils se préparent continuellement et patiemment à la guerre contre la société et contre l’Etat. N’est-il pas significatif que le responsable de la osra porte le titre de na‘qib (capitaine) et que ses apprentis acquièrent le titre de jondi (soldat) dès qu’ils ont passé avec succès le premier degré de leur initiation ?

Le « clonage » d’un Frère Musulman demande cinq à six ans. J’utilise sciemment ce terme, parce qu’à travers le monde, ils apprennent tous les mêmes versets coraniques et les mêmes hadiths. Lisez leurs livres, écoutez-les parler et vous en serez convaincus. Ils s’exercent à avoir le même sourire avenant, ils sont tous disciplinés, persévérants et surtout obéissants au point de n’opposer aucune réserve aux ordres reçus et « se laisse manipuler comme le corps inerte d’un cadavre entre les mains du croque-mort chargé de sa toilette funéraire »6. Telles sont quelques-unes des qualités primordiales des ikhwans al-moslimines. Les indisciplinés, les curieux, ceux qui manifestent des velléités d’indépendance de penser sont éjectés d’une façon ou d’une autre. Si les dissidents Egyptiens et Marocains ont produit une quantité considérable de témoignages sur leurs expériences au sein des frères, aucun dissident Tunisien, à ma connaissance, n’a osé franchir le pas.

Le programme de formation se base sur l’apprentissage de versets coraniques et de hadiths sortis de leur contexte historique, ces textes sont utilisés comme des messages directs ou subliminaux laissant croire que ces versets et ces hadiths renvoient précisément à la sacralité de l’organisation des Frères Musulmans qui a vu le jour en 1928 ! L’adhésion à celle-ci est une obligation, l’obéissance et la soumission à son chef vénéré un devoir, la lutte, y compris armée, pour étendre l’influence de la confrérie et assoir durablement son pouvoir constituent la préoccupation de tout instant. Les prières collectives, les colonies de vacances, le sport, l’entrainement aux arts martiaux et au maniement des armes7 servent à créer des liens affectifs solides entre les membres de la confrérie et l’attachement indéfectible au Tandhim.
Les Frères Musulmans nahdhaouis sont unis par de multiples liens. Au début viennent les idées sectaires qu’ils ont en partage. Viennent ensuite les solidarités économiques et sociales. Les liens matrimoniaux qui se tissent entre les membres de la confrérie finissent de souder chacun d’entre eux à ses « frères » et à l’organisation à laquelle ils doivent tout. Les frères nahdhaouis sont encouragés à se marier à des sœurs nahdhaouis, ils s’engagent à éduquer leurs progénitures dans le dogme frériste et à élargir le cercle de ses adeptes… Tous les traits distinctifs des sectes sont réunis. Tout indique que nous sommes en présence d’une société « parallèle » prête à bondir sur la vraie société pour l’engloutir et la faire disparaître.

Le clan, les membres de cette secte sont éduqués dans la haine de notre société, qu’ils jugent trop occidentalisée à leur goût pour la conformer à leur modèle social flétri. Cette haine va aussi à l’Etat-nation moderne et on les prépare, mentalement et physiquement, à sa destruction. Sayyed Qotb considère la patrie comme une poignée de terre infecte8, M. Rached Ghannouchi l’identifie à un appât amer et dégoutant9.

Conclusions

La réforme annoncée et soutenue par un grand effort de propagande, avant le Xe congrès, s’est avérée être ‘a’dhma bla fass, inconsistante comme un œuf sans son jaune. Il fallait bien s’y attendre. En effet, aucune production conceptuelle préparant de réelles mutations doctrinales n’ont précédé cet événement. A titre d’exemple, en 1976, le Parti communiste français renonce officiellement à l’un de ses fondamentaux, à savoir la dictature du prolétariat. Ce changement important avait été précédé par un intense travail de réflexion sur la production de la plus-value à partir de la fin des années 1960 et début 1970. Il est apparu, aux dirigeants de ce parti, que la force brute du travail ne constituait plus la source principale du profit ; ce sont plutôt les travaux du chercheur, de l’ingénieur, de l’inventeur qui ont fini par produire l’essentiel de la plus-value. C’est ce constat qui avait amené le Parti communiste français à «intégrer» ces catégories sociales à la classe ouvrière, donnant ainsi naissance au concept de classe ouvrière élargie.

Rien de semblable chez Harakat al-Nahdha. Bien au contraire, à M. H’Mida Ennaifar qui voulait savoir où en était Harakat al-Nahdha de ses projets réformateurs ; M. Rached Ghannouchi répond : En vérité, nous prenons le parti de ne pas parler de «séparation entre la politique et la prédication », car ceci nous ramène à un courant de pensée tout autre. Nous parlons de « différenciation »… « Le projet islamiste comporte un volet politique, un volet culturel et un volet idéologique.»10… Celui qui est capable de plus de finasserie n’est pas encore né !

Il y a comme un blocage, la situation est bien plus grave qu’on puisse le penser. Dans un livre toujours en vente dans nos librairies nous pouvons lire : «La nuit du 15 juin 1966 a été un point charnière dans ma vie… En cette nuit, je me suis converti à l’islam,… l’islam vrai…». Cette confession de M. Rached Ghannouchi11 nous dit implicitement que la religion que lui avaient transmise ses parents, celle-là même qui est adoptée par la majorité des Tunisiens n’est qu’une abominable hérésie qu’il faut combattre.

D’où lui est venue cette bizarre conviction? D’Abu ‘Ala al-Mawdoudi, de Sayyed Qotb, de Mohamed Qotb, de Hassan al-Banna12… et il a réussi, quand même, à entraîner dans le sillage de cette pensée dévastatrice, un nombre considérable de Tunisiens.

Les associations appelées à prendre en charge la da‘awa plus ou moins « délaissée » par Harakat al-Nahdha vont poursuivre la diffusion de ce poison contre lequel le pays doit réapprendre à se défendre et s’immuniser.

Le terrorisme n’est que le passage à l’acte des personnes dont les cerveaux ont été lessivés et reformatés avec le logiciel frériste. Dans cet ordre d’idées, la mise hors d’état de nuire des bataillons de terroristes doit être saluée comme des succès partiels; mais, elle ne réussira pas à nous immuniser contre ce cancer métastasique tant que nous ne réussirons pas à préserver mentalement nos concitoyens de cette pensée obscurantiste.

Les ténèbres se combattent surtout par les lumières. Aussi, l’intelligence et la liberté doivent-elles aller à la conquête des esprits pour leur rendre leur indépendance, renforcer leur fécondité et leurs capacités à lutter contre la désertification mentale dans laquelle sont passés maître les prédicateurs de l’apocalypse.

Arrêtons d’attendre que Harakat al-Nahdha se réforme pour vaincre le terrorisme ! Redonnons sa place à la philosophie, au roman, aux sciences humaines, aux sciences de la vie, à l’astronomie (disciplines détestées par Harakat al-Nahdha), aux sciences dures et faisons surtout découvrir à notre jeunesse l’histoire du patrimoine cognitif de l’humanité… Encourageons l’invention, l’originalité, la sortie des chemins battus. Apprenons à questionner les affirmations présentées comme des vérités intangibles. Allons à la découverte du monde, de ses cultures, de ses langues, de ses multiples richesses… C’est sur ces sentiers exaltants débouchant nécessairement sur plus de liberté mentale, plus de développement humain que nous devons presser le pas. C’est sur ce terrain que la bataille, contre l’obscurantisme et la terreur islamiste, doit être méthodiquement menée pour être sûrement gagnée.

Jallel Saada
Le 13 juin 2016

Références

1- Rached Ghannouchi, Al-Haraka al-Islamiyya wa Mas’alatou al-Ta’ghyir, éd. Dar al-Mojtahid lil Nachr wal-Tawzi‘e, Tunis 2011, p. 41
2- Mohamed Qotb est le jeune frère de Sayyed Qotb. Avec les Frères Musulmans d’Egypte fuyant la répression nassérienne, il se réfugie en Arabie Saoudite. Il enseignera à Umm al-Qura, l’université mecquoise, puis à Jeddah, à l’université du roi Abdelaziz où il participe, dans la clandestinité, à la formation d’une génération saoudienne de Frères Musulmans. Parmi les célébrités qu’il avait formées, on peut citer Oussama Ben Laden et Ayman al-‘Dhawahiri… Bénéficiant des bienfaits de la famille royale, les Frères Musulmans d’Egypte et d’ailleurs vont contribuer à la formation d’une opposition terroristes au pouvoir des Ibn Saoud. Dans son livre «Les Islamistes Saoudiens, une insurrection manquée», Stéphane Lacroix apporte un éclairage irremplaçable sur le rôle joué par les Frères Musulmans d’Egypte, de Syrie, d’Irak et de Palestine en Arabie Saoudite.
3- http://www.leaders.com.tn/article/19781-entretien-de-r-ghannouchi-avec-h-mida-ennaifer-et-abdelhafidh-harguem
4- Rached al-Ghannouchi, Al-Haraka al-Islamiyya wa Mas’alatou al-Ta’ghyir, éd. Dar al-Mojtahid li al-Nachr wa al-tawzi‘e, première parution en Tunisie : 2011, p. 80 et p. 94-95
5- Jalal Eddine Rouis, Al-khasayyes al-tan‘dhimiyya wal haykaliyya lil haraka al-islamiyya fi Tounes, éd. Karem al-Chérif, Tunis 2014, p. 129
6- Tharwat al-Kharabaoui, ‘Qalb al-Ikhwan, éd. Dar Nahdhat Masr, première édition, Le Caire, janvier 2013, p. 22
7- Jalal Eddine Rouis, Al-khasayyes al-tan‘dhimiyya wal haykaliyya lil haraka al-islamiyya fi Tounes, éd. Karem al-Chérif, Tunis 2014, p. 93
8- Sayyed Qotb, « Ma ‘alim fi al-tari‘q », éd. Arabic Center for Studies and Reserches, Qatar – Doha, 2009, p. 139
9- Rached al-Ghannouchi, Al-Haraka al-Islamiyya wa Mas’alatou al-Ta’ghyir, éd. Dar al-Mojtahid li al-Nachr wa al-tawzi‘e, première parution en Tunisie : 2011, p. 70
10- http://www.leaders.com.tn/article/19781-entretien-de-r-ghannouchi-avec-h-mida-ennaifer-et-abdelhafidh-harguem
11- Rached Ghannouchi, « Min Tajribat al haraka al-islamiyya fi Tounes », éd. Dar al-Mojtahid lil Nachr wal-Tawzi‘e, Tunis 2011, p. 28
12- Rached Ghannouchi, « Min Tajribat al haraka al-islamiyya fi Tounes », éd. Dar al-Mojtahid lil Nachr wal-Tawzi‘e, Tunis 2011, p.28
 

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4 Commentaires
Les Commentaires
karkar hassane - 14-06-2016 08:39

Bravo c est un très beau texte et qui montre combien il faut nous unir pour éclairer nos concitoyens La lutte sera longue mais a la fin la lumière effacera les obscurités que haraket ennahdha veulent imposer à notre peuple

DOGUI Mohamed - 14-06-2016 08:54

Bravo! Les discours d'Ennahdha n'est qu'un"leefting" en vue de "relooker" le visage d'une vielle actrice. L'objectif ultime demeure le même "la Khalifa". Ne pouvant y aboutir directement, on louvoie.

M.chatti - 14-06-2016 11:42

Rached Ghannouchi dit que la nature de l’islam est en opposition absolue avec n’importe quel mode de pensée laïque. La mauvaise foi peut conduire, les journalistes les plus aguerris, à faire des raccourcis un peu trop simplistes. Ce que R. Ghannouchi dit est que l’islam, contrairement à d’autre mode de pensée, reste très individualiste. L’être humain bénéficie d’une grande marge de manœuvre en raison du fait qu’il n’existe, contrairement pas au christianisme par exemple, aucune institution intermédiaire entre Dieu et l’individu. Il bénéficie donc de plus de libertés mais surtout que le clergé n’a aucun pouvoir ni aux yeux de Dieu ni sur le créateur. Concernant l’affiliation d’Ennahdha aux Frères musulmans, serait-ce les citations de RG de certains fondateurs ? Si tel est le cas, pourquoi ne parle-t-on pas des références qu’il ait faites de Montesquieu, Tocqueville,… ? Dans ce cas-là, serait-il à la fois un fanatique obscurantiste, et un penseur ouvert aux Lumières ? Personnellement, je ne pense pas. D’autant plus que l’auteur de l’article avance des affirmations factuellement fausses. Il dit, par ailleurs, que l’objectif du parti d’asservir sa population dès que les rapports de force le permettent. Pourquoi ne l’ont-ils pas fait en 2011 et 2012 quand Ennahdha avait l’avantage mathématique pour faire voter sa tant redoutée Charia ? Par peur qu’il leur arrive ce qui est arrivé à leurs branche-mère ? Le contexte n’est-il pas différents ? L’armée égyptienne n’est-elle pas beaucoup plus forte que celle de Tunisie ? Perte électorale ? Le parti n’est-il pas le parti ayant obtenu le plus de siège lors des dernières législatives ? Le recul du nombre de votant ne serait-il pas dû à un recul général des participations ? Pour résumé, même un mois après ce mythique Xème congrès, l’on continue à en parler. Contrairement à ce qu’avance cet article, Ennahdha impressionne au point d’accaparer les regards des médias. Les détracteurs ont beau calomnier, le parti ne flanche pas, au contraire, il se renforce de jour en jour.

Mustapha TLILI - 14-06-2016 21:59

Mes félicitations! C'est là un texte solide et d'une limpidité exemplaire. Il mérite d'être traduit en arabe et en anglais et largement diffusé par la presse du pays pour que les Tunisiens prennent la mesure réelle du danger mortel qui les menace. Parmi les Occidentaux, que les Européens et notamment leur média complaisants ainsi que leur classe politique bien naïve essaient de comprendre la nature de cette menace au lieu de se laisser berner par les professions de foi illusionnistes du "Dajjel al-Akbar"-l'Imposteur Suprême. On n'aura pas beaucoup de mal à deviner, j'espère, qui est visé ici...

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