A Chedly Ayari, l’Université tunisienne reconnaissante (Album Photo)
Le Campus universitaire de Tunis El Manar résonnait ce vendredi matin du souvenir de Chedly Ayari. Non-seulement premier doyen de la faculté de droit et des sciences économiques, mais aussi celui qui avait œuvré alors qu’il était administrateur au nom de la Tunisie au conseil d’administration de la Banque mondiale, pour l’obtention des crédits nécessaires à la construction du campus.
A la faveur de la parution de son livre « Carnet de route d’un artisan de la Tunisie au XXème siècle », la faculté des sciences économiques et de gestion de Tunis a tenu à lui rendre un vibrant hommage posthume. La doyenne, Samia Karoui Zouaoui et son équipe se sont déployés d’arrache-pied pour rendre ce témoignage d’estime et de considération, un grand moment de retrouvaille de la famille des économistes tunisiens.
C’est ainsi que, outre les officiels du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, présidents d’universités, doyens de facultés, et universitaires de diverses générations ont répondu à l’appel. L’épouse du Chedly Ayari, Eliane Ayari, appartenant elle aussi à cette université où elle avait enseigné les mathématiques pendant 40 ans, jusqu’en 2010, y était, entourée de membres de la famille.
Un excellent fim vidéo, retraçant le parcours personnel, et multiplement professionnel de Chedly Ayari, a ajouté une note très émouvante à cette cérémonie. En comité d’organisation, Nesrine Jebahi, Rochdi Mhamdi, Héla Kaabeb, Héla Tlili et Mohamed Guedich, ont réussi, sous la férule de la doyenne Karoui Zouaoui chaque séquence, ainsi que l’ensemble de l’organisation.
Au programme, l’allocution du président de l’Université, Moez Chafra, les témoignages des professeurs Abdejabbar Bsaies (lu par la doyenne), Mahmoud Ben Romdhane, Hakim Ben Hammouda, Abderrazzak Zouari et Youssef Ben Othman (Ceres). Plus qu’une recension du livre, un retour sur l’œuvre accomplie par Chedly Ayari, premier tunisien agrégé en sciences économiques, l’universitaire, le diplomate (New York et Washington), le ministre (4 fois sous Bourguiba) et le financier (la BADEA à Khartoum et la Banque centrale de Tunisie). Chacun y est allé de sa propre analyse, de son propre souvenir, rapportant parfois des anecdotes survenues ou évoquant des moments forts vécus ensemble.
En mode « paroles du cœur », la famille Ayari était invitée à prendre la parole. Tour-à-tour, Mme Ayari, son fils Mehdi et sa fille Aïcha, exprimeront en mots simples et sincères leur gratitude à tous. Clôture en tout humour, Aïcha, rappellera la situation pittoresque dans laquelle s’était trouvé un jour Chedly Ayari, cumulant à la fois les fonctions de doyen de l’université et celle de ministre de l’Éducation (y compris l’enseignement supérieur), alors que le campus était en pleine effervescence. Le matin, c’est le doyen qui écrit au ministre (en signant lui-même) réclamant la non-intervention de la police dans l’enceinte universitaire. L’après-midi, c’est le ministre qui lui oppose un refus catégorique. Finalement, c’est le doyen qui l’emportera.
Ainsi était Chedly Ayari, universitaire toujours.
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