En sept points, voici comment faut-il lire l’accord de principe du FMI en faveur de la Tunisie
Le Staff-Level Agreement un pas décisif pour l’obtention de l’accord du Conseil d’administration du FMI d’octroyer à la Tunisie une facilité élargie de crédit de 1,9 milliard de dollars US, sur 48 mois, explique à Leaders un expert, contacté à Washington DC. Il ouvre également la voie à la mobilisation d’autres financements extérieurs. Sans se faire d'illusion, sans l'appui des grandes puissances (grands actionnaires), rien n'aurait été franchi sur cet examen de passage. Premier déciassement, avant la fin de l'année. Tout sera cependant dans l’adhésion de l’UGTT, la mise en œuvre et la compréhension des Tunisiens. La détermination de l'application du programme ne doit pas exclure souplesse...
Sept points-clefs méritent attention :
1) Il ne s’agit certes que d’un "accord technique", la décision finale reviendra en effet au Conseil qui l’examinera lors de sa session de décembre prochain. Sauf complication de dernière minute, l’approbation du Board est quasiment acquise. Le communiqué du Fonds ne précise pas cependant la date exacte de la réunion du Conseil, le mois de décembre sera cependant celui des élections législatives en Tunisie fixées au samedi 17. L’évolution de la situation politique et le déroulement de la campagne électorale fourniront sans doute un éclairage important pour le FMI.
2) Le Fonds estime, par le Staff-Level Agreement que les autorités tunisiennes ont présenté un plan nécessaire et approprié et qu’elles font preuve de sérieux et d’engagement dans la mise en œuvre du programme de réformes
3) D’ores et déjà, ce feu vert qui atteste de la soutenabilité de l'endettement de la Tunisie et du programme sera rassurant et incitatif pour d’autres bailleurs de fonds et permet à la Tunisie la conclusion avec eux d’autres accords de financement et de déclencher rapidement les premiers décaissements.
4) La formulation du texte du communiqué est soigneusement élaborée : on y retrouve clairement les principales réformes que la Tunisie s’engage à mener, irrévocablement.
5) Le rôle de l’UGTT sera désormais encore plus crucial pour la mise en œuvre du programme. Son adhésion et son implication seront décisives.
6) Une vaste campagne de communication et d’explication est indispensable afin de présenter le programme des réformes dans tous ces détails aux Tunisiens et susciter leur ralliement en sa faveur.
7) La grande épreuve de vérité sera attendue la Tunisie lors de la première revue du programme quelques mois après le premier décaissement, afin de montrer l’état d’engagement des réformes et la détermination à les conduire selon l’agenda présenté.
Par ailleurs, des sources proches du Fonds n’ont pas manqué de souligner la qualité du document tunisien et l’engagement de l’équipe de négociations dépêchée à Washington. Cette équipe, composée des ministres de l’Économie (Samir Saïed) et des Finances (Sihem Boughdiri Nemsia) ainsi que du gouverneur de la Banque centrale (Marouane El Abassi) et de hauts fonctionnaires, a fait preuve selon notre source d’une grande capacité de négociation afin d’aboutir à cet accord, aux meilleures conditions possibles. Aussi, l'appui fourni par l'ambassade de Tunisie à Washington, dirigée par Hanene Tajouri Bessassi a été précieux.
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