Tunisie: Les médias dans l’œil du cyclone

Pas de concurrence commerciale, pas de publicité. Pas de publicité, pas de médias professionnels, libres et indépendants. L’érosion du pouvoir s’y ajoute, comme la hausse de toutes les charges. L’implosion des partis politiques et la concentration des pouvoirs ne favorisent pas un débat médiatique pluriel et attractif. L’absence d’une politique publique de soutien aux médias, comme en bénéficient de nombreux autres secteurs, vient compliquer une situation déjà critique.

Les vitrines sont illuminées de stars et de starlettes, avec un mercato animé. Bien que l’offre soit réduite, la ruée vers de nouveaux plateaux s’est accélérée début septembre, quitte à réduire à la baisse les prétentions de rémunération. A coups d’annonces, chaque média célèbre ses nouvelles recrues, promettant l’exceptionnel qui, cependant, tarde à convaincre. L’envers du décor est édifiant. Tous espèrent, en bouffée d’oxygène, une manne publicitaire à l’occasion de la Coupe du monde Doha 2022. Mais encore faut-il tenir jusque-là. Ne serait-ce que pour éponger une partie des dettes. Et la suite ? Des fermetures s’annoncent en chaîne. Dans l’indifférence des pouvoirs publics et des publics.

Quasiment tous en mode survie, lorsqu’ils ne sont pas plongés dans l’agonie, en silence. Triste sort d’une grande partie des médias tunisiens, après l’euphorie des années précédentes. Les périodes successives de confinement sous Covid, la crise économique et la situation politique ont fini par impacter leurs finances et fragiliser leurs structures. Pour sauver la face, radio et télé essayent de confectionner pour la nouvelle rentrée médiatique des grilles qui rivalisent en têtes d’affiche. Dans un jeu de mouvement migratoire, des animateurs-producteurs partent en transhumance lorsque ce ne sont pas des équipes entières qui changent de plateau. Assagis par des expériences douloureuses, des patrons de télé préfèrent changer de cap.

Voyage dans les coulisses d’un paysage médiatique bien éprouvé.

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