Le « programme de sauvetage » ce jeudi à l’ARP: Fakhfakh tranchera-t-il contre les populistes
Semaine cruciale pour la Tunisie que celle qui commence. Quelles mesures salutaires réserve le plan que soumettra le gouvernement Fakhfakh ce jeudi aux élus de la Nation ? Si les différents ministères ont déjà remis leur copie, les arbitrages de la Kasbah sont loin d’être tranchés. A quatre jours seulement du discours au Bardo, le chef du gouvernement ne parvient pas encore à préciser sa vision. Balloté entre ceux qui veulent surtaxer l’entreprise et le capital, en souscription à des montants élevés à des bons de trésor, acompte provisionnel sur des bilans d’un exercice 2020 annoncé plombés, nouvel impôt de solidarité sur la fortune (ISF), et une approche incitative à la reprise de l’activité économique et au renflouement de l’entreprise, il n’a pas décidé son choix. Alors que licenciements de plus nombreux qui aggravent davantage les rangs des chômeurs, faillites en série, et montée des revendications sociales viennent attiser de redoutables tensions.
Alerte à Tatouine
Tout se jouera ces quelques jours. Les Tunisiens savent que le pouvoir exécutif a brillé par son impréparation à assumer ses fonctions, obérées en plus par la pandémie sanitaires. Ils sont également convaincus que le Covid-19 invoqué aujourd’hui comme parade, ne fait que révéler une incurie de manque de préparation et confusion d’organisation, avec des retards à l’allumage. Le manque d’anticipation et les retards pris dans la mise en œuvre des mesures prises, qu’il s’agisse de l’aide sociale des 200 D ou des reports de charges et de l’appui financier aux entreprises ont créé un sentiment de grand doute, entamé la confiance, risquant de se convertir en défiance. Ce qui se passe depuis quelques jours à Tataouine en offre l’illustration. « La marche était trop lente, l’esprit dépourvu de promptitude, alors que l’adversaire économique, social et sanitaire agisse très vite », pour paraphraser Marc Bloch (juin 1940).
Pris dans un populisme aussi absurde qu’inepte, Fakhfakh doit montrer sa capacité de s’affranchir de ses coéquipiers ultra, et développer très rapidement la vision d’avenir et d’espoir pour la Tunisie. Sans un cap fixé sur la création de richesse, et non sa taxation, voire sa confiscation, la libération de l’initiative, avec de nouvelles incitations à l’investissement intérieur et extérieur, la fin de la chasse aux sorcières, et l’investissement massif dans le social, l’éducation, et la santé, le gouvernement aura failli dans sa mission. Et compromis le quotidien des Tunisiens.
Taoufik Habaieb
- Ecrire un commentaire
- Commenter