Lecture publique en Tunisie : un demi livre par an et par Tunisien
On le savait : le Tunisien ne lit pas. Mais nous n’en avons pas les chiffres précis. Le directeur de la Lecture publique au ministère de la Culture, Ilyès Rabhi en a révélé les premiers indicateurs à notre consœur Asma Sahboun d’Echourouk et les a complétés pour Leaders. Sur un fonds bibliothécaire de 7.4 millions de livres disponibles dans les 423 bibliothèques publiques en Tunisie, l’indice de lecture se limite à 0.58% par rapport aux livres consultés sur place ou empruntés (pendant 15 jours). Soit, un demi-livre par an par visiteur d’une bibliothèque publique.
Déjà, le nombre de visiteurs uniques est difficile à cerner. Au total, on dénombre 163.000 personnes qui se sont acquittées d’un abonnement annuel d’un montant de 0.5 D pour les enfants et 1.2D pour les adultes. Ces montants viennent d’être augmentés, passant respectivement à 1 D et 3D. Deuxième indicateur de fréquentation, le total des visiteurs qui se rendent dans des bibliothèques accumule au total 3.7 millions. La part d’élèves et d’étudiants est de 92%, pour la plupart à la recherche d’un lieu paisible de révision ou en quête d’ouvrages pour des travaux scolaires et universitaires. Troisième indicateur, la consultation sur place d’ouvrages totalise 2.6 millions alors que l’emprunt de livres pour lecture chez-soi enregistre 1.6 millions d’opérations.
Chaque année, le ministère de la Culture injecte pas moins de 300.000 nouveaux ouvrages et 50.000 exemplaires de périodiques pour enrichir le fond bibliothécaire. Malgré cette offre enrichie, le Tunisien n’est pas un grand lecteur. Chez-lui, comme dans les bibliothèques publiques. Ne dites surtout pas qu’internet y pallie.
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Un triste constat. A complèter par la situation d'autres pays du Maghreb et d'ailleurs + l'évolution depuis 1956 ou avant. . Les causes et responsabilités sont multiples: le système éducatif, les smartphones, la gestion des bib. publiques, les moyens humains et financiers ... Un exemple: retraité universitaire, abonné et emprunteur fréquent de 2 bib publiques voisines Nabeul (bib régionale) et Hammamet. Pas de catalogue ni manuel ni informatisé. QQ agents se souviennnent et retrouvent un ouvrage demandé. Pourtant toutes disposent d'ordinateurs et de personnel normalement formé. le "client" doit parcourir lui-même les rayonnages avec des rangées au ras du sol ou au sommet. Par ailleurs des emplacements différents pour les ouvrages en arabe et ceux en français ou autres langues. Constat: un ouvrage introuvable dans une biblio existe en 3 exemplaires chez sa voisine. En ce qui concerne les périodiques de toutes nature: aucune directive apparemment de souscription, de relevés d'articles Vendus au "hammas" chque semaine pour la Presse, Es Sabah ? Autre constat attention concentrée sur les enfants et les élèves-étudiants.Mais aucune mesure à l'intention des autres classes d'âge notamment les séniors dont nombreux ont conservé des habitudes de lecture ou relecture ........