Appel à la raison de nos décideurs
Encore une fois, je parlerai de Si Youssef Essedik.
Je l’ai écouté, dans sa très courte émission hebdomadaire sur la radio nationale, ce vendredi 6 mai 2016, vers 14 heures. Il a émis son point de vue sur l’héritage, un livre qui a fait beaucoup de bruit livre sur les derniers jours de Mohamed, la prière du Vendredi et l’apprentissage du Coran…C’est un véritable plaisir de l’esprit.
Pour moi, Si Youssef restera un savant musulman, perspicace, courageux, animé par la volonté de réconcilier le tunisien avec sa religion.
On y voit sa volonté à vouloir remettre en cause certains acquis qui nous ont été légués par les savants qui nous ont précédés tout en nous précisant ses sources que tout un chacun pourrait consulter et surtout tout en nous invitant à en débattre.
On ne peut être plus sûr et plus honnête intellectuellement.
Ses arguments sont, à mon humble avis, implacables, car ils s’adressent à la raison.
S’adressant au Cheikh Battikh qui s’abrite sur un verset clair et sans équivoque du Coran pour justifier certaines règles de l’héritage, il lui demande avec insistance de lui répondre sur certains autres versets, tout aussi clairs, tel que, par exemple , celui qui parle de la libération d’un esclave pour réparer des manquements. La société actuelle compte-t-elle encore des esclaves lui dit-il ? Que faire ?
Ne devrions-nous plutôt faire fonctionner nos méninges? Dieu ne nous a-t-il pas créé libres ? Dieu ne nous a-t-il pas dit que notre prophète Mohamed est le dernier de ses messagers ? Dieu ne nous a-t-il pas insufflé ce quelque chose de précieux qui nous distingue de tous les êtres et qui fait que nous pouvons aspirer à être ses véritables représentants sur cette terre ?
Je crois que la renaissance de la civilisation arabo-musulmane sera conditionnée par une relecture de notre Coran car le temps des études exégétiques, faites par des hommes comme nous, est dépassé.
A chaque époque, ses savants. Sachons les écouter et tirer parti de leurs recherches.
Ce qui me tracasse c’est l’absence de volonté politique pour ouvrir, à ce savant, toutes grandes, les portes des médias surtout publics avant qu’il nous quitte prématurément.
Un programme, bien à lui, avec des débats contradictoires pourrait être une mesure courageuse et urgente à prendre à la veille du mois de Ramadhan.
Rappelez-vous que sa très courte intervention radiophonique hebdomadaire a été suspendue à la veille du mois de Ramadhan précédent. Elle n’a repris qu’au forceps.
Je crains qu’elle ne soit, encore une fois, suspendue, voire supprimée définitivement, cette année, avec ce nouveau Ministre des affaires religieuses qui n’a pas encore « nettoyé » ses mosquées et qui croit qu’en apprenant, bêtement, à nos enfants, le Coran, le pays combattra les extrémismes.
A l’appui de ce que j’appréhende, rappelez-vous ce que vient d’écrire un haut responsable d’Ennahdha dans un post « facebook ».
Oui, cet ancien ministre avait osé écrire que les émissions de Si Youssef Essedik ne lui apprennent rien et qu’il ne perd rien à ne pas les entendre.
Voilà qui dépasse l’entendement et qui augure d’une pente dangereuse à emprunter par ceux qui ont encore des mains qui tremblent.
Abassi ne vient-il pas de déclarer que le chef du Gouvernement est soumis à la pression de certains partis politiques qui contestent certaines de ses prises de position ?
Je pense, dur comme fer, que le pays a besoin d’un gouvernement de technocrates et non de politiciens qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez.
Rétrécir l’accès des médias, voire supprimer leur accès à si Youssef serait une tentative trop dangereuse.
Se limiter à ses écrits, c’est retarder la libération des esprits. Oui, je préfère de loin que de son vivant il mette à la portée, du grand public, et surtout aux moins de 40 ans, le résultat de ses réflexions profondes.
Nous avons un cruel besoin de relire notre Coran pour nous rapprocher davantage de notre religion dont nous sommes fiers.
Mokhtar el khlifi
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Dans notre démocratie médiatique, on met au pilori le journaliste qui pense différemment Mais les collègues journalistes de Mokded EL Mejri, qui refusent de le soutenir, au moins pour la liberté de leurs paroles, ont oublié que nous sommes à l’époque où ils sont concurrencés par les réseaux sociaux, devenus les « mass self média » où chacun est susceptible de prendre la parole et la légitimité de formuler des analyses ou de mener une action non-violente comme le boycottage d’une chaine de Tv accusée de salir la morale de nos enfants. Je crois aux vertus de la disputation, mais aussi à ses règles. Ne pas épouser Les thèses de Mikded Elmejri est tout à fait possible, en revanche, sous prétexte de n’être pas d’accord avec lui, l’accuser d’épouser les valeurs morales majoritaires, n’est pas à la hauteur du débat , pour le dire dans des termes courtois, malgré que cette lutte non-violente est alimentée par la virilité d’un boycottage populaire à travers les réseaux sociaux et attisée par un sentiment d’injustice, qui ne fait que le terreau de l’idéologie, car la frustration de ne pas avoir pu regarder l’émission de ce journaliste de la chaine Ezzitouna, lundi soir à cause d’une coupure malveillante de la ligne Internet dans la zone de l’émission en directe du débat télévisé, empêche le spectateur de penser, d’écouter l’autre avis, le frustre et lui fait peur de la renaissance du dogme totalitaire médiatique, qui impose ,aujourd’hui, à tous les journalistes responsabilité et la gravité, surtout ceux qui ont refusé de répondre à l'invitation de Mokded de venir se défendre sur son plateau, qui sera diffusé ultérieurement et aura une double d'écoute. Bravo Mokded pour la liberté d'expression
Cet article est plein de bon sens! Que se passe-t-il dans notre pays? Nous avons des "responsables" inconscients? hypocrites? décérébrés? vendus? absents? médiocres? Mr el Khlil, merci! Mais ce n'est pas suffisant, il faut enfoncer le clou.