L’Egypte rend un hommage solennel à Hassanein Haykel et Boutros Boutros-Ghali

Le Caire – De notre envoyé spécial, Taoufik Habaieb. En quelques heures seulement, l’Egypte a perdu deux de ses illustres figures contemporaines : « le journaliste arabe du siècle », Hassanein Heykel et « le père de la diplomatie », Boutros Boutros-Ghali. L’hommage qui leur a été rendu aura été une véritable communion nationale. Les obsèques de Boutros Ghali ont été marquées par la présence lors de la cérémonie tenue dans l’enceinte de la mosquée du Maréchal Tantaoui, près du Caire, du président Abdel Fattah al-Sissi, aux cotés du grand imam d’Al Azahar et du pape copte Tawadros II. L’imam d’Al Azahar avait tenu à se rendre à la cathédrale copte-orthodoxe ou le pape Tawadros II avait officié une cérémonie religieuse.

Plusieurs personnalités politiques, des diplomates européens et africains ont tenu à se joindre aux égyptiens pour rendre hommage à Boutros-Ghali. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon s’est fait représenter par Irina Bokova, directrice générale de l'Unesco.

La disparition de Hassanein Heykel a plongé, elle aussi, l’Égypte dans une profonde affliction. Son quotidien Al Agram lui a consacré un numéro spécial tiré à plus d’un million d’exemplaires, rapidement épuisés dans les kiosques. Les hommages officiels et  les témoignages personnels garnissent les médias. Certains sont allés jusqu’à le qualifier de 4^ème pyramide. Les obsèques, à la mosquée Al Hussein, au cœur du Caire, ont connues une grande affluence officielle et populaire. Sans se hisser aux grandes manifestations comme celles vécues lors du décès de Jamel Abdennaceur, ou de grandes vedettes de la chanson, notamment Abdelhalim Hafedh et autres Oum Kalthoum, elles ont suscité réelle émotion.