La Tunisie et les J.O : petits parmi les grands, grands parmi les petits
Les handballeurs tunisiens ont enregistré jeudi leur troisième défaite face à la France (19-25) au tournoi olympique des jeux de Londres. Nos représentants se sont bien comportés cette fois-ci face aux champions du monde en titre, après deux défaites humiliantes face à la Suède et l’Islande, menant au score à la mi-temps (12-11), bousculant souvent leurs adversaires avant de fléchir dans les dernières minutes trahis par leur condition physique.
Le sept national devra remporter ses deux prochains s’il veut se qualifier pour le deuxième tour. Cette nouvelle défaite vient s’ajouter aux déconvenues enregistrées en haltérophilie, gymnastique, escrime, aviron, basketball et volleyball. Il nous reste encore un mince espoir de décrocher des médailles en natation, avec Mellouli, en athlétisme avec Habiba Ghribi aux 3000 mètres steeple et en boxe en athlétisme portent désormais nos espoirs de remporter des médailles, et partant d’éviter l’humiliation suprême pour les soixante dix athlètes que compte la délégation tunisienne, un record historique en matière de participation aux JO et la plus forte délégation africaine.
Cette participation nous aura au moins dessillés les yeux sur nos faiblesses. Sans doute, sommes-nous une grande nation sportive africaine et arabe. Mais les compétitions africaines et arabes n’ont jamais été de bons critères pour évaluer le niveau sportif d’un pays, compte tenu de leur faible niveau. Tout au plus ont-ils permis à nos dirigeants de les instrumentaliser à des fins politiques.Ce qu’il nous faut, c’est nous mesurer à plus fort que nous, nous pensons aux pays de la rive nord de la méditerranée (il serait intéressant de réduire la périodicité des jeux méditerranéens de 4 à 2 ans), à l’Europe du nord, car c'est à leur contact que l'on pourra s'améliorer. En 12 participations aux jeux olympiques, nous n’avons remporté que 7 médailles dont 4 par Mohamed Gammoudi à lui seul. En 44 ans, nous n’avons décroché que deux médailles d’or, la première par Gammoudi aux 10000 mètres à Mexico en 1968 et la seconde à Pékin en 2008 grâce à Mellouli au 1500 mètres nage libre. Les deux ont joué le rôle de cache-misère du sport tunisien. Il est temps de rectifier le tir. En privilégiant les sports individuels où nous avons glané toutes nos médailles bien qu'ils ne bénéficient pas du même intérêt que les sports collectifs (ce qui prouve au moins que le gap avec les pays développés dans ces disciplines est rattrapable à court terme) et les compétitions internationales. Faute de quoi, on risque de reproduire les mêmes erreurs, de continuer à accumuler les défaites fussent-elles "honorables" et d’attendre encore…44 ans pour obtenir une troisième médaille d’or (espérons que Mellouli, Ghribi et nos boxeurs nous démentiront). Une fois de plus, les jeux olympiques nous ont remis à notre vraie place : grands parmi les petits et petits parmi les grands.
Hedi
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Autrement dit: au pays des aveugles les bornes sont rois!!!(Amcha fi dar el émyéne, tetsamma kahlet laayoune)