Banques : des capitaux en érosion

Cinq banques de la place ont vu leurs pertes dépasser d’au moins la moitié de leurs fonds propres. C’est ce qu’a pointé du doigt Fayçal Derbel, vice-président de la commission des finances à l’ARP. Intervenant en plénière lors de l’audition du gouverneur de la Banque centrale, Marouane El Abassi, il a aligné, en expert-comptable chevronné, des détails inquiétants:

• BTL: pertes cumulées supérieures à 50% des fonds propres (la perte de 2020 s’élève à elle seule à 20 millions de DT)

• BFPME: les pertes cumulées représentent 95% des fonds propres

• BTK: les pertes cumulées représentent 70% des fonds propres

• BFT: pour un capital de 5 millions de DT, les pertes cumulées avoisinent les 500 millions de DT

«La faillite d’une seule banque, a-t-il souligné, aura des répercussions très négatives sur l’ensemble du secteur bancaire (crise systémique ou effet domino). Par conséquent, la BCT gagnerait à mettre en œuvre les mesures préconisées par le titre 2 de la loi bancaire relative à l’ouverture des procédures de sauvetage des banques en difficulté.»

Au sujet de la suppression du taux de l’IS de 35% en le remplaçant par le taux de 15% (taux généralisé de l’IS) en plus d’une redevance de 2% sur le chiffre d’affaires, Fayçal Derbel n’avait pas manqué d’attirer l’attention du ministre de l’Economie, des Finances et de l’Appui à l’investissement sur les biais de cette mesure. «Il semblerait qu’elle n’a pas fait l’objet d’un stress test pour évaluer son impact sur les ressources de l’Etat, dira-t-il. Appliqué à 5 banques (BIAT, UBCI, UIB, BT et BH) au titre des bénéfices de 2020, ce nouveau régime d’imposition (15% IS et 2% sur le C.A) aura pour effet de faire baisser les recettes fiscales de 91 millions de DT.»