Khadija Taoufik Moalla: Accepter de perdre des batailles…jamais la guerre !
Khadija Taoufik Moalla. Juriste, expert international - Une Tunisie sans pauvreté, sans épidémie, sans manque d’eau, de gaz, ni d’électricité. Une Tunisie sans peur, sans violence, sans écart entre les régions et garantissant l’éducation et les soins de santé pour toutes et tous, et où tous les droits et libertés sont respectés. Tous nos martyrs avaient fait ce rêve et ont accepté de donner leur vie avec grâce et courage, pour que vive notre patrie ! Chokri et tous ses compagnons, nos soldats et nos bergers, par leurs sacrifices, nous ont éclairé le chemin vers la bataille finale pour la libération de notre pays !
Au lendemain du 14 janvier, c’est aussi ce dont a rêvé la majorité des Tunisiens, mais que 10 années après, aucun gouvernement n’a réussi à offrir ! Pourquoi ?
1- Décembre 2010-janvier 2011 : révolution ou simple insurrection ?
Ces 10 dernières années, les Tunisiens ont perdu plusieurs batailles électorales au profit de centaines de membres du parlement et du gouvernement qui ont trahi leur confiance et n’ont pas tenu leurs promesses, à de très rares exceptions près ! Tout pouvoir rime avec responsabilité, et le bon sens implique que celles et ceux qui ne sont pas capables d’assumer leurs responsabilités ne devraient pas accepter d’être au pouvoir ! Or la majorité de celles et ceux qui ont assumé de telles responsabilités, outre leur incompétence, ne possède même pas ce bon sens. Les rares d’entre eux qui étaient compétents et de bonne foi se sont retrouvés au milieu d’une équipe gouvernementale défaillante et sous le leadership d’un Premier ministre incompétent dans le meilleur des cas et criminel au pire.
Durant toutes les campagnes électorales de cette décennie, toutes les promesses sont faites sans aucune obligation morale ou juridique d’implémenter ces promesses. Ainsi, l’impunité totale est garantie à tous les contrevenants, d’où cet attrait pour des centaines de personnages de tenter leur chance lors de chaque élection. Un jour leur irresponsabilité devra être jugée à la mesure de leur échec à pouvoir gouverner la Tunisie, assurer la paix, la sécurité et la prospérité. Pendant plus de 10 ans, la Tunisie a navigué à vue, sans boussole, ni compas, sans cartes, ni gouvernail, et encore moins de vision…Tous les capitaines de navire qui se sont succédé l’ont laissée naviguer au gré du vent, des tempêtes, du beau temps parfois, mais des orages et tonnerres sociaux la plupart du temps !
Mais le plus grand drame a été l’apparition sur la scène politique de l’Islam politique. Ce mouvement qui depuis la fin des années 70 a commencé à infiltrer la société tunisienne, grâce à un discours haineux basé sur l’exclusion de l’autre, quel que soit cet autre ! Après le 14 janvier 2011, l’entrée sur la scène des fondamentalistes, opposés au choix résolu du progrès, des droits, des libertés et de la citoyenneté, a influencé l’aspiration citoyenne de continuer le voyage vers la modernité. Ces fondamentalistes qui allègrement mélangent religion et politique, considèrent la démocratie comme un ascenseur vers le pouvoir, ascenseur qu’ils détruiront aussitôt qu’ils seront aux commandes de l’État.
Face à des Tunisiennes et des Tunisiens intègres démunis de tout, sauf d’un amour inconditionnel pour leur pays, ces fondamentalistes ont eu tous les appuis possibles et imaginables de plusieurs pays ennemis de la démocratie. Financés de toutes parts et avec la complicité voulue ou inconsciente des classes dirigeantes de pays qui se proclament démocrates, ils ont pu, pendant les trois premières années de leur prise de pouvoir, mettre les jalons de leur règne futur. Plaçant plus de 130 000 de leurs fidèles dans la fonction publique, ils ont réussi à infiltrer beaucoup plus d’institutions, que les citoyens, par manque de lucidité ou de courage, n’osent imaginer.
Réalité amère et déceptions répétées continuent de jalonner le quotidien des Tunisiens qui regardent, médusés, les trahisons quotidiennes des mercenaires, des corrompus, des contrebandiers, trafiquants d’armes, de drogue, et de toutes sortes de transactions. Un changement social et sociologique est en train de s’opérer devant leurs yeux et ils restent là, hébétés ou accablés par un tableau qui noircit de jour en jour. C’est ce qui a poussé les plus jeunes à démissionner, chacun à sa façon, suicide ou mort en mer en voulant rejoindre un paradis européen fantasmé qui n’est en réalité qu’un mythe. Sans oublier la drogue ou le trafic en tout genre…Tout est bon à prendre pour échapper à la triste réalité de marginalisation qu’ils vivent au quotidien, y compris pour certains, la radicalisation et l’embrigadement au service d’un rêve qui a souvent tournée au cauchemar à combattre et tuer des peuples frères, dans des guerres qui ne sont pas les leurs.
Ainsi, ce courant haineux et obscurantiste a aussi volé aux jeunes leur fierté d’être nés et d’appartenir à notre nation. Ils ont tout fait pour leur usurper leur histoire en les abreuvant de discours de haine contre Bourguiba et tout ce qu’il a réalisé. Ils ont réussi à pousser nos jeunes à vouloir quitter la Tunisie à tout prix, préférant se noyer en mer que de vivre une réalité insupportable !
L’Islam politique n’ayant aucune vision, aucun projet de société, aucune solution politique et socio-économique afin de gouverner la Tunisie, a choisi la stratégie d’entraîner les Tunisiens dans des conflits intergénérationnels, interrégions, interreligions, etc. De plus, il a voulu fonder l’identité sur la religion, divisant la société en croyants et non-croyants et instaurant un climat de suspicion envers les non-pratiquants ou même les pratiquants qui refusent leur doctrine. Ainsi, les femmes non voilées, les personnes qui fréquentent les cafés durant le Ramadan ou ceux qui ne vont pas à la mosquée sont stigmatisés et parfois même pris à partie dans les patelins ou même dans les villes. Or contrairement à l’idéologie qu’ils prônent, ce sont les valeurs universelles telles que l’égalité, la dignité, la justice sociale, la liberté, etc., qui permettent aux citoyens de vivre en communauté. Ce sont ces valeurs qui fondent le sentiment d’appartenance identitaire et citoyenne et qui doivent être la base de tout développement garantissant la liberté d’initiative, la créativité et l’innovation.
En parallèle, les démocrates jouissant d’un ego surdimensionné n’ont pas réussi à créer des alliances entre eux, à s’unir en un front moderniste, laïque, progressiste, capable de défendre les droits humains et les libertés individuelles ni à offrir un projet de société. Dix ans après cette insurrection, les Tunisiens se sont trouvés trahis aussi bien par la droite que par la gauche ! Les progressistes se sentent tellement déroutés, surtout depuis l’assassinat de Chokri Belaïd, par leurs leaders devenus sans couleur, sans odeur et ont au fond de leur gorge un goût amer d’échec et de défaites successives. Pire que cela, les opportunistes d’entre ces leaders et les pseudo-modernistes dévoilent leur vrai visage chaque fois que leur intérêt personnel réel le requiert ou que leurs alliances le dictent. Mais leur comédie ne trompe plus le peuple tunisien qui n’est plus dupe et n’acceptera plus jamais de faire confiance à ceux qui l’ont trahi !
En revanche, les vrais progressistes sont par nature des leaders courageux qui sont prêts à tous les sacrifices pour défendre leurs idées. Ils ne font pas partie des 230 et quelques partis politiques actuels. Le temps viendra où ils feront leur apparition sur la scène politique et prendront les choses en main en commençant par rétablir la confiance, base essentielle à tout engagement politique. D’ailleurs, l’électrochoc de la situation actuelle, à la veille d’un 17 décembre 2020, est probablement salvateur, car c’est lui qui permettra au peuple tunisien de s’engager sur des bases solides pour mener la prochaine guerre libératrice, contre les obscurantistes, les mercenaires, les traîtres et les opportunistes de tous bords.
2. La démocratie : un modèle de gouvernance dépassé ?
En Tunisie, nous n’avons entamé aucun processus démocratique car le bulletin de vote n’est pas la démocratie. Nous vivons une parodie de démocratie infligée par un système hybride, défiguré par l’influence et l’infiltration de l’Islam politique et des lobbies de corrompus dans tous les rouages du pouvoir et grâce à la complicité de presque tous les acteurs politiques. La démocratie doit être accompagnée d’un environnement capable d’opérer un changement de paradigme social et politique consistant en l’établissement d’un nouveau contrat social et l’instauration d’un système laïque. Cet environnement doit avoir pour objectif ultime d’assurer une renaissance culturelle, et garantir la dignité, la justice sociale et l’équité pour tous les citoyens.
Des étapes clés doivent être entreprises pour atteindre ces objectifs :
1. Faciliter et soutenir l’ouverture du débat sur la laïcité et la liberté de culte et leur relation intrinsèque et interdépendante avec le développement ;
2. Promouvoir une discussion franche et approfondie relative à l’urgence et à la nécessité d’interdire les partis politiques fondés sur la religion ;
3. Soutenir la diffusion d’une culture qui incarne les valeurs universelles de dignité, de justice sociale et d’équité, en renforçant la confiance et la promotion de la pensée critique ;
4. Soutenir et promouvoir la coopération internationale basée sur un partenariat synergétique et une volonté de solidarité et de prospérité mutuelles.
«La tyrannie politique n’est rien comparée à la tyrannie sociale et un réformateur qui défie la société est un homme [une femme], plus courageux que le politicien qui défie le gouvernement » !
S’engager dans une révolution culturelle et sociale est de loin beaucoup plus important que de se révolter pour changer le système politique ou le gouvernement en place ! Il est primordial de s’engager dans une réforme qui assure la prospérité pour tous. Sans cela, il y aura toujours des mafias corrompues qui, à coups de financements suspects, profiteront de la pauvreté économique et intellectuelle de certains citoyens pour gagner des pseudo-élections, sans honneur ni intégrité !
Prenons notre courage à deux mains et avançons sereinement dans une vraie révolution culturelle où aucune femme n’osera penser que sa voix, sa chevelure ou son corps sont des péchés qu’il faut cacher! Le progrès d’une société ne devrait jamais se mesurer uniquement par rapport au progrès technologique, mais par rapport au progrès accompli par ses femmes, ses jeunes et tous ses citoyens !
Pour cela, la laïcité est un pilier indispensable à la bonne gouvernance et par conséquent au développement. La laïcité étant définie ici comme «un cadre juridique et politique permettant à des êtres, différents du point de vue des options spirituelles ou des convictions personnelles de vivre ensemble… sur la base de trois principes : la liberté de conscience… l’égalité des droits… et l’universalité». Loin d’être une idéologie ou un dogme, la laïcité est un outil de gouvernement garantissant l’ordre et l’égalité de toutes et de tous face à la loi et consacrant le principe de l’État de droit.
C’est ce pilier primordial qui a manqué aux initiatives révolutionnaires et avant-gardistes en 1956. S’il y a unanimité pour penser que le contexte politique d’alors ne s’y prêtait pas, aucune explication ni excuse ne sauraient être acceptées plus de soixante ans après. En effet, paré d’une grande intelligence émotionnelle et d’un génie politique que seuls les vrais leaders ont le don de posséder, Bourguiba a concédé un article 1er dans la Constitution, qui stipule que «L’Islam est la religion de l’État» pour barrer la route à ses détracteurs de l’époque.
La Constitution postrévolutionnaire de 2014 a raté une opportunité en or, celle d’instituer la laïcité. Ce qui aurait impliqué que seules les lois civiles s’appliquent dans le domaine public, tout en garantissant la liberté de religion, de conscience et de culte au citoyen, libertés qu’ils sont en droit d’exercer dans leur sphère privée. Cependant, l’attente légitime des Tunisien était évidemment que la Constitution de 2014 se débarrasse de cet article 1er appartenant au passé, en décalage avec les aspirations modernistes et, quelque part, indigne des sacrifices des martyrs, dont le visionnaire Chokri Belaïd.
Au lieu d’aider les Tunisiens à s’unir dans leur humanité, le maintien de cet article premier a visé à les diviser en prévision de mieux régner dans le futur !
Cependant, la Constitution de 2014, même si elle a réitéré dans son article 1er que l’Islam est la religion de l’État, a quand même institué un article 6 qui pourrait en contredire une certaine interprétation limitative. En effet, l’article 6 représente une très grande avancée car «La liberté religieuse et la culture de la tolérance, de la diversité des croyances et des opinions est une condition préalable à la démocratie qui n’est rien d’autre qu’un pacte entre les peuples à se gouverner eux- même car ils sont nés avec des capacités physique et mentale égales et avec les mêmes droits à leur vérité propre ». Ainsi, prendre la courageuse décision d’assurer la pleine jouissance de la liberté de religion et de conscience était la preuve qu’une nouvelle culture peut prendre racine dans l’esprit et le cœur du peuple afin d’œuvrer à l’instauration d’une autre Tunisie plurielle plus juste et plus équitable.
Enfin, seule la laïcité permet le respect de la diversité des sociétés où tous les citoyens sont égaux en droit, peu importe leur religion, dénomination, sexe, couleur, etc. En fait, ce qui compte, ce sont les valeurs communes qui permettent aux citoyens de vivre en communauté, telles que l’égalité, la dignité, la justice sociale, l’intégrité, la liberté… Ce sont ces valeurs qui sont la base de tout développement garantissant la créativité et l’innovation et permettant au génie collectif tunisien de s’épanouir.
3. Quel rêve pour les dix prochaines années ?
Le 15 janvier 2021, chacun d’entre nous devra se regarder dans le miroir et se poser ces questions fondamentales pour notre futur :
1) Jusqu’où es-tu prêt (e) à aller pour libérer chaque centimètre carré de ce pays qui t’a tout donné ? 2) Qu’es-tu prêt à sacrifier pour récupérer ce pays pris en otage par les forces obscurantistes, les corrompus, les mercenaires, et les contrebandiers de toutes sortes… ? 3) Qu’es-tu prêt à faire pour arrêter cette mascarade de gouvernance, parodie de justice, et chasser tous les clowns déguisés en représentants du peuple et ces politiciens véreux, et mettre fin à ces alliances de mafieux, corrompus et mercenaires de la religion, 4) Et enfin, quel pays rêves-tu de léguer à tes enfants, à tes petits-enfants, et aux générations futures ?
L’urgence actuellement en Tunisie est de rétablir la confiance et réinstaurer l’espoir, afin que tout le monde se remette au travail et reconstruise les secteurs défaillants. La première mesure à entreprendre est une séparation claire et nette entre la religion et le système politique. ‘’Pas de développement sans laïcité’’ devra être le mot d’ordre et le leitmotiv de toutes les réformes à entreprendre sur tous les plans, à tous les niveaux et à toutes les échelles ! Aucun parti politique qui s’approprie la religion comme fonds de commerce n’a le droit d’exister.
Nous vivons une profonde crise de confiance et les Tunisiens ne feront plus jamais confiance à toutes celles et ceux qui les ont trompés. Par conséquent, une stratégie qui vise à rétablir la confiance s’impose pour les nouveaux gouvernants s’ils veulent réussir à sortir la Tunisie de sa crise ! Rétablir la confiance peut être un processus rapide pour les leaders qui possèdent de l’intelligence émotionnelle et capables d’implémenter des actions catalytiques à même de rétablir cette confiance. Nous sommes un peuple résilient, fondamentalement bon et prêt à accorder le bénéfice du doute aux nouveaux leaders s’ils sont capables de prouver qu’ils sont patriotes, incorruptibles et prêts à tout sacrifier pour servir le peuple et sauver le pays.
La question fondamentale qui se pose : est-ce qu’un parti séculier peut exister dans un pays qui n’est pas arrivé, plus de soixante ans après son indépendance, à séparer l’État de la religion, malgré les avancées remarquables qu’il a accomplies au lendemain de l’indépendance et surtout l’unification du système juridique et judiciaire ? Et quelles chances aurait ce parti de réussir à rallier la masse silencieuse qui profondément appelle de ses vœux à un changement radical de la situation intenable dans laquelle elle tente de survivre ?
Malgré toutes les avancées citées, un débat serein, dépassionné et constructif sur la laïcité n’arrive toujours pas à s’instaurer au sein de la société à cause, en partie, des partis de l’Islam politique qui dissuadent celles et ceux qui osent se prévaloir de cette revendication. Or ce débat est crucial car point de démocratie et de développement sans un système fondé sur la sécularité des institutions et des législations. D’ailleurs, «l’Europe aurait-elle pu se développer économiquement, politiquement, socialement et culturellement sans avoir préalablement garanti la laïcité en droit, comme le montre l’exemple français, ou dans les faits, comme l’exemple anglais» ?
Le moment est venu afin que les «patriotes incorruptibles» prennent les choses en main et assurent la bonne gouvernance et le développement que tous les Tunisien appellent de leurs vœux depuis la promesse du Zaim Bourguiba qui avait dit, à Sfax, le 24 Juin 1961: «La bataille que nous engageons maintenant englobe les Tunisiens et principalement les riches et les notables. En effet, ceux qui s’habillent convenablement, envoient leurs enfants à l’école et vivent décemment devront se sentir blessés dans leur dignité au spectacle de la misère de leurs concitoyens et frères qui souffrent de la faim et du dénuement».
Pour conclure, je voudrais partager mon optimisme sans limites pour un avenir radieux de notre patrie. Nous sommes unis dans notre humanité, riches d’un amour inconditionnel, ainsi que de notre engagement indéfectible à conduire notre pays vers la prospérité et la paix. Seules notre union et solidarité permettront aux Tunisiens de reprendre confiance en eux-mêmes et à notre pays de s’en sortir.
Tunisie, Dix ans et dans Dix ans
Ouvrage collectif sous la direction de Taoufik Habaieb
Editions Leaders, janvier 2021, 240 pages, 25 DT
Khadija Taoufik Moalla
Juriste, expert international
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