La Tunisie a-t-elle engagé les préparatifs pour accueillir et réussir la TICAD 8 en 2022
L’enjeu est crucial et les délais sont courts pour réussir et tirer plein profit de la prochaine plus grande conférence d’affaires et d’investissement en Afrique avec le soutien du Japon et des bailleurs de fonds. A moins de deux années de la tenue sur nos rivages, en 2022, de la 8ème édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) et alors que les impératifs techniques et logistiques sont d’ampleur, la création d’un comité national d’organisation n’est pas encore intervenue.
Il est vrai que la Tunisie jouit d’une bonne expérience en la matière comme en témoigne la réussite du dernier Sommet arabe (31 mars 2019), mais c’est toujours le fruit d’une bonne préparation. Pour le 18ème Sommet de la Francophonie, initialement prévu à Tunis les 12 et 13 décembre 2019, et reporté suite au Covid-19, à mars 2020, un comité d’organisation était constitué dès le mois de mai 2019, (décret gouvernemental n° 2019-428 du 20 mai 2019). Une série d’arrêtés étaient pris par le ministre des Affaires étrangères, le 12 septembre de la même année, précisant la composition et les attributions de six commissions spécialisées. Bref, il y a aujourd’hui urgence en la matière.
La bataille avait été rude pour emporter l’accueil à Tunis en 2022 de la 8ème édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD). Premier round gagné à Addis-Abéba au sein de l’Union africaine, en janvier 2019, pour obtenir l’aval des pays du continent, puis, finale à Yokohama (Japon) en août de la même année, pour la confirmation officielle, suite à un déploiement intensif entrepris par la diplomatie tunisienne. Le ministre des Affaires étrangères, qui était à l’époque Khemaies Jhinaoui, avait fait spécialement un saut à Yokohama à l’occasion de la tenue de la TICAD 7 et s’assurer du choix de la Tunisie.
L’importance de cette manifestation qui réunit plus de 7.000 participants est toute particulière. A la différence des autres initiatives en faveur du continent (Chine-Afrique, Inde-Afrique, Russie- Afrique, Turquie-Afrique), elle est totalement multilatérale, certes soutenue par le Japon, sans être autour du Japon. Ce caractère spécifique lui confère en effet tout son intérêt. Aussi, groupant, outre les officiels, les dirigeants de grandes institutions financières, des chefs d’entreprises et des représentants de la société civile, elle se veut totalement orientée affaires et directement opérationnelle. Le nombre et la qualité des participants, la richesse du programme, avec un grand nombre d’évènements parallèles et les exigences des espaces à prévoir, impose une logistique rigoureuse et une parfaite organisation.
C’est la deuxième fois, après Kenya en 2016 que le continent accueille cette conférence, rappelle une source diplomatique japonaise. L’Afrique est la plus grande zone prometteuse du 21 ème siècle. Toutefois, le continent est également confronté à divers défis tels que les conflits et la pauvreté, poursuit la même source. En particulier, le COVID-19 a révélé la vulnérabilité de l’Afrique, notamment dans les secteurs médicaux et de la santé. Au cours de son histoire de plus d’un quart de siècle depuis sa création en 1993, la TICAD ne cesse de gagner de l’importance en tant que conférence internationale et multilatérale qui a pour objectif de résoudre des questions de développement en Afrique, y compris dans le domaine de la santé. À la lumière des résultats de la TICAD 7 le Japon continuera à travers la TICAD 8 d’apporter un solide soutien au développement mené par l’Afrique elle-même.
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