Le racisme, l'islamophobie, l'antisémitisme et la xénophobie : des pandémies bien avant la covid-19
Par Karim Charrad, Canada - Le racisme est un phénomène historique et culturel complexe qui a « infecté » des aires géographiquement immenses, s’est étendu sur plusieurs milliers d’années et il a été justifié par une théorisation religieuse et ensuite scientiste. L'illustre écrivain du siècle des lumières Voltaire a dit: « La race des nègres est une espèce d’hommes différente de la nôtre, comme la race des épagneuls l’est des lévriers. » …
Même si on sait aujourd’hui que 85% du patrimoine génétique est commun à toute l’humanité, le racisme continue d'envahir l'histoire, l'anthropologie et la politique. De la peur et la haine de l’autre, on fait un instrument de gouvernance et d’exploitation avec ses deux variantes : libérale, qui encourage le colonialisme, ou eugéniste, qui va conduire à la déportation et à l’extermination.
Le racisme, l'islamophobie, l'antisémitisme et la xénophobie des pandémies bien avant la covid-19
De Martin Luther King à Angela Davis, de Frantz Fanon à Nelson Mandela, d’Hannah Arendt à Pierre Vidal-Naquet jusqu'à la mort tragique de Georges Floyd, l'afro-américain, le coup coincé sous le genou d'un policier "blanc" a mis le feu aux poudres. Le "virus raciste" avec ses multiples mutations a mené à un glissement fatal des relations humaines.
Pourquoi de nos jours est-il difficile de se débarrasser de ce virus?
A mon avis 2 facteurs principaux contribuent conjointement à maintenir ce fléau en vie:
1. Les préjugés culturels et sociaux entrelacés par des interprétations fondamentalistes des religions étaient et continuent d'enflammer les esprits. La haine s'est dotée d'une hiérarchie tout comme les besoins. Même lorsque les blancs par exemple qui veulent supporter les noirs dans leur lutte (qui est en fait une lutte commune à l'humanité), il y a toujours des divisions, des tensions qui fragilisent l'effort commun et nuisent à la cause. L'instrumentalisation des luttes contre l'inégalité est monnaie courante de nos jours au profit d'autres agendas cachées et malveillantes (des intérêts économiques ou politiques), rappelons que « Toute puissance est faible, à moins que d’être unie », la Fontaine disait.
2. La « politisation » des luttes raciales et l’instrumentation de la ferveur que génèrent ses idées. Il a été prouvé historiquement que l’immixtion de la politique, comme outil de gouvernance et de dominance, avec une idéologie ‘raciste’ ne peut que générer des troubles et des inégalités sociaux. De nos jours, des partis politiques et des politiciens affichent sans aucune gêne leur radicalisme et leur volonté d’imposer leur idéologie comme modèle de société.
L’exemple des partis d’extrême droite, leur idéologie se base fondamentalement sur la nécessité d’hiérarchiser l’espèce humaine (en fonction de la religion ou la nationalité), le nationalisme et le radicalisme. La place incessamment importante et grandissante des médias sociaux dans notre vie quotidienne facilite la radicalisation ‘à distance’ et avec facilité de plusieurs milliers de gens. Il existe même des pays de nos jours qui adoptent des politiques racistes et discriminatoires à l’égard de la population sur son territoire, les formes modernes du colonialisme sont omniprésentes et relatées dans les nouvelles télévisées de tous les jours, le racisme systémique est une notion à la cote aujourd’hui. En plus, le racisme a pris des tournures plus dramatiques, au sein de la même nation, parlant la même langue et avec le même bagage historique, culturel et génétique, des propos diffamatoires, dénigrantes et racistes basées sur la région ou la ville de provenance, sur le dialecte ou même des fois sur le nom de famille.
La solution?
Il n’existe pas de solution magique mais plutôt une volonté collective sérieuse et concertée d’éradiquer ce fléau. La lutte contre la covid-19 a démontré que les populations, lorsque frappés de plein fouet par un problème sérieux, obtempèrent et collaborent. Reconnaitre et isoler le racisme est un premier pas pour le définir et catégoriser tout ce qui tombe sous son égide. L’éducation est le meilleur ‘vaccin’ qui existe. Institutionnaliser des balises et des cadres pour lutter contre le racisme est une priorité, leur doter des pouvoirs et des processus nécessaires pour agir en temps opportun en est une autre. Le racisme est un virus contagieux, ‘la distanciation sociale’ ne peut que l’aggraver, il faut plutôt l’entourer et le cerner. Comprendre le racisme est une chose, mais aussi comprendre et communiquer avec les racistes est une chose importante aussi. La législation doit être sensible et s’adapte à la réalité sociale. Les médias doivent jouer un rôle crucial en montant des plateaux de discussion à la hauteur et à la profondeur de la problématique. Il ne faut pas que les disparités économiques soient un véhicule de ségrégation entre les individus et les nations. Le pouvoir de l’argent est aveugle et est sans scrupule et constitue un continuum fertile de toutes les démesures. Enfin, combattre le racisme nécessite ‘une hygiène’ morale et intellectuelle individuelle sans reproche, c’est la base de tout.
Karim Charrad
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L´Islamophobie et peut être aussi l´Antisemitisme ne sont pas du racisme selon moi. Ca joue le role de Satan comme chez les musulmans, c´est un ennemi qu´on construit pour delimiter le territoire, tracer une distance avec l´ennemi et si possible le combattre. C´es une mesure politique pour montrer qu´on est trés different. C´est comme le dit de Gaulle: "si on permet á l´islam de se propager en France, Colombey les deux église où j´habite deviennent Colombey les deux mosqués. Il n´ya pas apparemment de solution, l´ennemi est aussi necessaire que Satan pour la religion. Mais faut -il au moins de la part des faibles de s´arrêter de suivre les plus forts aveuglement.