Coronavirus: Quelques recommandations pour les risques auxquels la Tunisie fait face
Depuis l’apparition du Coronavirus, le monde entier est en alerte. Un dernier bilan établi lundi 25 mars à 20h fait état de plus de 401.285 cas d'infection et au moins 18.040 morts. Le nombre de contaminations total dépasse celui de l'épidémie du SRAS de 2002-2003 qui avait fait 5 327 infections. En revanche, le coronavirus est plus mortel!
Au delà de l’aspect sanitaire, c’est également l’économie planétaire qui est touchée ; est-ce une alerte pour une crise économique?
L’économie mondiale est mise à genoux! Pour résumé, l’OCDE a averti le 12 mars, que le COVID-19 met "l’économie mondiale en danger". L’organisation économique a ramené, lundi 2 mars, sa prévision de croissance planétaire de 2,9 % à 2,4 %.
Quel impact du Coronavirus sur l’économie tunisienne
Le nombre des individus testés positifs au coronavirus COVID-19 vient d’être revu à la hausse passant à 173 cas recensés le 25 mars 2020. Le nombre des personnes mis en quarantaine ne cesse d’augmenter.
Pour bien voir de tout près les impacts de ce choc sanitaire mondial sur la Tunisie, une étude du tissu économique tunisien est nécessaire.
Quant à l’industrie, plusieurs entreprises vont connaître une diminution dramatique de leur production qui pourrait se perpétuer jusqu’à leur arrêt. De même, il faut noter que l’approvisionnement en matières premières sera également perturbé.
Qu’est ce qui peut arriver à tous ces salariés une fois que les industries essentielles à la vie du pays soient fermées? Comment peut-on combler ce déficit qui vient aggraver la situation économique du pays?
Pour l’agriculture, toutes transactions d’exportation est un vrai danger. En effet, en raison de la propagation de coronavirus, le 12 mars l’union européenne arrête provisoirement l’achat du poisson tunisien. L’accroissement des prix de quelques produits tel que l’ail est surprenant. L’UTICA et l’UTAP appellent les autorités à former une cellule de crise.
Le tourisme est un secteur ayant un impact social touché par l’offre d’emploi. Les recettes liées au tourisme sont, avec les exportations, un des pourvoyeurs d’entrée des devises dans le pays. En 2019, le taux de couverture du déficit commercial par les recettes touristiques a atteint les 21.1%.
La Tunisie: des défis à soulever!
Une mesure est avancée par la Banque centrale tunisienne pour revoir à la baisse son taux d’intérêt directeur de 100 points de base. Par la suite, elle a annoncé son intention de donner aux institutions la possibilité de reporter la libération des annuités des emprunts déjà dues.
L’objectif des mesures amortissant le choc sanitaire est très clair: entretenir les PME, préserver le rythme de croissance et protéger les emplois. En effet, l’Etat est invité à créer des fonds de secours pour les entreprises et les salariés pour les aider à s’adapter à ce néfaste changement climatique.
Quant à la Bourse des Valeurs Mobilière Tunisienne, les autorités sont invitées à surveiller les transactions spéculatives et essayer d’encourager les échanges sur les titres liquides pour protéger les petits investisseurs.
Pour le tourisme, il faut s’appuyer sur le «savoir faire historique», forte de plusieurs expériences telles que la révolution de 2011, la crise mondiale de 2008,… Il faut suivre la stratégie bien ficelée de l’ancien ministre qui a pu réaliser un record selon les chiffres en 31 décembre 2019.
Pour les secteurs de l’agriculture et de la pêche, la Tunisie va devoir affronter durement le défi de trouver rapidement de nouveaux marchés pour des produits périssables et dont la conservation coûte cher au pays.
Dr. Hela Mzoughi
Professeur adjointe de Méthode Quantitative à Carthage Business School, au sein de l'UTC - Université Tunis Carthage.
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