Photos et documents inédits révélés par les Archives nationales lors du 66 ème anniversaire de l’assassinat de Hédi Chaker
Accédant à la demande de l'Association du martyr Hédi Chaker qui commémore ce samedi 14 septembre 2019, le 66ème anniversaire de son assassinat, les Archives nationales viennent de révéler une série de documents et de photos, jusque-là inédits. On y trouve d’abord l’arrêté pris par le Résident Général le 2 janvier 1936 interdisant le séjour dans le territoire civil tunisien de Chaker avec Bourguiba et d’autres militants du Néo-Destour, du Vieux-Destour et du Parti Communiste. C’est ce qui leur a valu l’assignation à résidence à Bordj-le-Bœuf et d’autres localités du Sud qui relèvent, sous l’autorité militaire du Goum Saharien de Tunisie.
Le capitaine Mathieu, commandant de ce Goum établira d’ailleurs, comme le montrent les documents des Archives nationales, un procès-verbal de la notification de cet arrêté à Hédi Chaker (et à chacun de ses compagnons) qu’il transmet au Résident Général.
Un autre document mentionne la répartition des «interdits de séjour», par localité d’assignation (Medenine, Ben Guerdane, Tataouine, Bordj-le-Bœuf, Kebili et Zarzis, et selon leur appartenance politique. C’est ainsi que nous trouvons, sous l’intitulé «Communiste», Hassen Saadaoui, Mohamed Debbab, Taabouri, Khemaies Ben Hassen et Lucien Valenziet Léon Zana. Ali ben Mohamed Hatira, Ali ben Ali Djerad et Mohamed Ben Brahim Djerad s’y ajouteront à partir du 16 août 1935.
Un autre document ne manque pas d’intérêt: il s’agit d’un tableau des 31 nationalistes interdits de séjours et placés à Bordj-le-Bœuf, répartis en catégories selon les faits qui leur sont reprochés. KadhemBouhafa et Bourguiba sont en tête de liste, avec Mahmoud El Materi et Mohamed El Akremi Ben Zarrouk. «Propagandistes particulièrement actifs, lit-on, menaient depuis quelques années une vive campagne incitant à la haine des races, à la déconsidération et au présis, du Souverain, du Gouvernement et de l’Administration du Protectorat ».
Hédi Chaker fait partie du deuxième groupe comprenant notamment Bahri Guiga, Salah Ben Youssef, Taher Sfar et MohieddineKlibi. «Militants nationalistes notoires, promoteurs d’une manifestation particulièrement violente qui se déroula en présence de S.A. le Bey, au cours d’une cérémonie religieuse à la mosquée Djemaa Zitouna, le 1er janvier 1935 » y lit-on.
Les photos révélées par les Archives nationales sont très utiles pour les historiens et chercheurs. Elles montrent Hédi Chaker avec Habib Bourguiba, dans différents évènements, notamment des meetings politiques, à travers les régions du pays, particulièrement à Sfax. Parmi les visages reconnus on trouve Mohamed Kraiem, Hassine Bellaaj, Youssef Khemakhem et Mahmoud Khrouf.
Par sa contribution précieuse à la commémoration de l’assassinat du martyr de la nation, Hédi Chaker, les Archives nationales font preuve d’esprit de bonne collaboration et éclairent la mémoire tunisienne, notamment pour les générations montantes, quant aux sacrifices des patriotes pour l’affranchissement de notre peuple et l’indépendance de notre pays.
- Ecrire un commentaire
- Commenter