En photos - Pourquoi Youssef Chahed s'est rendu à El Gorjani, QG de la Police Judiciaire
C’était indispensable qu’il s’y rende, mercredi matin, pour féliciter les équipes de leurs prouesses dans la lutte anti-terroristes et galvaniser leurs énergies. Youssef Chahed devait passer plusieurs messages: aux forces de sécurité intérieure, aux Tunisiens à l’étranger et aux terroristes. La veille, les éléments de l’Unité nationale d’enquêtes dans les affaires de terrorisme (UNECT) ont réussi la neutralisation, à la cité El Intilaka, du djihadiste Aymen Smiri. Cerveau des attentats terroristes perpétrés par deux de ses complices kamikaze, jeudi 27 juin derniers en plein centre-ville de Tunis et devant le quartier général de la Police judiciaire à El Gorjani, il était à la tête d’une cellule de six takfiristes : deux auto-explosés, trois arrêtés et il était alors en fuite. L’identifier, le retrouver, comme ses deux autres acolytes arrêtés, et le neutraliser sans dégâts pour d’autres personnes, en le poussant dans une zone sans réel danger pour les riverains, le tout en si peu de temps, relève d’un grand professionnalisme.
Youssef Chahed n’a pas manqué alors d’y rendre hommage. Au lieu de présider le conseil des ministres prévu à 10 heures à la Kasbah, il a décidé de repousser d’une heure cette réunion, et de se rendre à El Gorjani.
Accompagné du ministre de l’Intérieur, Hichem Fourati, et des hauts patrons de la sureté nationale, Youssef Chahed était en mission d’hommage, de félicitation, d’encouragement et de mobilisation. N’ayant rien de particulier ou de concret à offrir aux équipes (promotions, décorations, primes…), il ne pouvait que saluer leur patriotisme, leur bravoure et leurs exploits. En sécuritaires dévoués, la reconnaissance que leur exprime la République est à la fois réconfort et motivation. C’est aussi l’occasion pour le chef du gouvernement pour galvaniser et les énergies et réitérer la détermination de l’Etat, à intensifier la lutte contre le terrorisme.
Une urgence de reconstruction
Aux portes de Tunis, près de Bab Menara, surmontant la Sebkha de Sidjoumi et non loin du boulevard du 9 Avril et de la Kasbah, l’ancienne caserne militaire française d’El Gorjani abrite le quartier général de la Police judiciaire et de nombreuses de ses brigades. Elle tire son nom de celui d’un illustre savant vénéré, Sidi El Gorjani, une porte de la deuxième ceinture de la capitale, datant de l’époque turque, lui est dédiée.
Malgré la vétusté des locaux (qui datent du début du siècle dernier en style hangars, écuries, maisonnettes de ferme…) et de leur exiguïté, la « caserne El Gorjani » les brigades Criminelle, Economique, des Mœurs, Anti-Stup et autres ont été casées, travaillant dans des conditions difficiles mais parvenant à faire un travail exceptionnel. Alors ministre de l’Intérieur (2011), Habib Essid s’engagera à réhabiliter le site. Devenu chef du Gouvernement en 2015, il y mettra les budgets disponibles. Sur la même trace, son successeur à la Kasbah, Youssef Chahed s’y mettra, bien que les budgets restent très modestes.
Face à la spécificité de la tâche qui incombe à la Police Judiciaire, encore plus en ces temps très particuliers, c’est sans doute le moment d’envisager, non pas de modiques réhabilitation d’El Gorjani, mais une totale reconstruction, dans la fonctionnalité, la modernité et la sécurité. Le concours des pays amis sera utile.
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