News - 22.07.2010

A quoi bon continuer à former nos étudiants les plus doués à l'étranger s'ils préfèrent y rester ?

Depuis une décennie, la Tunisie arrive à "placer" entre 7 et 10 jeunes à l'Ecole Polytechnique de Palaiseau, le nec plus ultra des écoles d'ingénieurs francophones sans compter quelques dizaines de jeunes dans d'autres grandes écoles, essentiellement françaises et allemandes. Tous ces élèves doués sont nés en Tunisie, ont fréquenté l'école tunisienne depuis le primaire jusqu'au baccalauréat et pour certains jusqu'aux classes préparatoires aux concours d'accès aux grandes écoles. C'est dire que s'ils constituent l'élite de la population scolaire tunisienne, ils n'en constituent pas moins un pur produit du système éducatif tunisien, pourtant si décrié (quel est le système éducatif qui ne l'est pas ?). 

Leur diplôme en poche, ces jeunes traversent souvent l'Atlantique pour s'inscrire dans les meilleures écoles et universités nord américaines: Stanford, Berkeley, MIT, Princeton pour être littéralement happés au terme de leurs études par les chasseurs de tête et recrutés par les multinationales les plus prestigieuses. Rares sont ceux qui retournent au pays. Mais, ils sont de plus en plus nombreux à le faire. Qui pour monter sa propre affaire; qui pour prendre en main l'entreprise familiale; qui pour répondre à une offre d'emploi alléchante  dans une entreprie privée, notamment dans la téléphonie mobile où la concurrence est de plus en plus rude. Car l'entreprise tunisienne se modernise, s'internationalise même et elle a besoin de compétences  pour conquérir de nouveaux marchés de plus en plus lointains.

 Quant autres qui ont préféré rester, il ne faut pas croire qu'ils ont rompu leurs attaches avec la mère-patrie. Ils y ont laissé leurs familles et  la parabole leur permet chaque soir une bonne immersion dans l'ambiance du pays. Beaucoup comptent y revenir même ceux qui se sont mariés et ont fait souche dans leur pays d'adoption non seulement pour finir leurs derniers jours mais pour y monter un projet en mettant à profit qu'ils ont acquise à l'étranger. Nos représentations diplomatiques veillent d'ailleurs au grain et s'emploient à  ce que ces compétences gardent des liens solides avec leur pays en les entourant de toute leur sollicitude. 

Loin d'être un gachis, les dépenses engagées par la communauté nationale sont justifiées. Le retour sur investissement  est assuré.

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8 Commentaires
Les Commentaires
Mohamed - 22-07-2010 18:31

Moi je suis d'avis qu'après quelques années à l'étranger, on se doit de rentrer en Tunisie pour déployer tout le savoir faire qu'on a acquis à l'étranger. En plus, on vit très bien à Tunis.

Tijani - 23-07-2010 00:12

Je crois que vous êtes optitimiste lorsque vous écrivez depuis une décennie " la Tunisie arrive à "placer" entre 7 et 10 jeunes à l'Ecole Polytechnique de Palaiseau...... " Je dirai que depuis plus de deux décennies que la Tunisie est fournisseur de têtes bien faites aux pays développés..... et n'arrive pas à rentabiliser ses investissements dans ses ressources humaines !! Depuis une vingtaine d'années que la Tunisie Produit chaque année une moyenne de 60.000 bacheliers cette année ils étaient aux alentours de 80.000..... Et chaque année les 200 premiers environ sont envoyés pour poursuivre leurs études supérieures en Europe et spécialement en France ou en Allemagne ....... Mais le plus important c'est que ce produit Tunisien n'est pas en train de faire profiter la Société Tunisienne de sa compétence , et ce malgrè l'effort supporté pour leur formation.... Je crois qu'il y a une réflexion qui doit être faite pour que nous puissions récupérer nos têtes bien faites pour un meilleur développement d'avenir ....... Je me rappelle dans les années 1970 , il y a eu des équipes de recrutement des Entreprises et de l'Administration Tunisienne qui sillonnent les grandes Ecoles Française à la recherche d'Ingénieurs sortant pour les embaucher.......... Aujourd'hui que fait-on???

Karim Esseghir - 23-07-2010 13:28

J'ai offert gracieusement mes compétences une fois pour améliorer le cadre d'accueil de notre consulat à Nice - maintenant un peu mieux équipé, je dois le reconnaitre... Karim Esseghir

bacem - 23-07-2010 13:47

Cette élite mérite un emploi adéquat à leur retour. Personne ne voudra travailler avec un maigre salaire et surtout sous un chef hiérarchique moins diplômé et qualifié.

sadok driss - 23-07-2010 22:48

Chaque Ecole de Pensée Economique a choisi son propre moteur de la croissance,voire les Mercantilistes,les Physiocrates,l'Ecole Classique, l'Ecole Néo-Classique,les Fabiens,les Stalinistes,et l'Université de Chi- cago(USA),celle-ci a opté pour l'éducation comme moteur de croissance, et ce depuis le début des années 1960s,sachant que deux Professeurs Dr Théodore Schultz et Dr Gary Becker,ont tous deux obtenu le Prix Nobel en Economie,en 1979 et 1992,respectivement.Selon eux,le capital humain revêt une importance particulière.La question qu'ils se sont posée concernait le choix entre l'investissement dans les machines ou dans les personnes humaines.Le cas qui les a intéressé concernait l'Inde,et la réponse à cette question pérenne n'a cessé d'alimenter le débat au sein des universités ou dans le cadre du transfert technologique entre les pays. On peut transférer tout ce qui est matériel ou design,sans être en mesure de transférer les institutions,cette théorie a fait l'objet d'une multitude d'étu- des empiriques,et le débat continue,en ce début du XXIè Siècle.

A.S - 24-07-2010 03:32

A quelques exceptions près,force est de constater,que depuis logntemps déjà,les diplômés des grandes écoles étrangères,"percent" difficillement dans leur pays d'origine. Les raisons sont multiples,mais la principale,à mon avis,c'est qu'ils sont souvent en dehors des réseaux,constitués par bien plus nombreux qu'eux,formés et restés sur place.. .... La problématique posée par l'auteur de cet article,sur la "désertion" de nos cerveaux,mérite d'être soigneusement et très sérieusement étudiée,au moment où la société du savoir est devenue la préoccupation majeure dans beaucoup de pays et la concurrence de plus en plus âpre pour retenir les acteurs de cette société qui ne sont entre autres que nos cerveaux"déserteurs"

sufia - 25-07-2010 10:52

le gachis c est que la tunisie ne sait pas utiliser des gens de ce niveau,elle ne les recupere pas et d autres en profitent alors que nous gardons les moins bons.En tunisie le merite ne paye pas,c est le regne de la mediocrite et votre article le souligne

M.M - 26-07-2010 16:49

Pour que ces jeunes reviennent après la fin de leurs études, il faut leur enseigner avec les maths, les sciences et les langues beaucoup de nationalisme car malheureusement c'est ce qui manque à nos jeunes actuellement.

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