La Tunisie à la London Tech Week 2025 : Une première présence nationale remarquée

Un pavillon tunisien qui marque un tournant pour l'écosystème tech africain
La Tunisie a franchi une nouvelle étape dans son positionnement international en innovation technologique en inaugurant pour la première fois un pavillon national à la London Tech Week 2025, l’un des plus grands rendez-vous mondiaux dédiés à la tech, à l’innovation et à l’entrepreneuriat.
« La Tunisie n’est plus un simple visiteur, elle est désormais un acteur qui fait rayonner les talents et les compétences de son écosystème technologique », affirme Nejia Gharbi, directrice générale de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), soulignant le caractère structurant de cette première participation nationale.
Organisé du 9 au 13 juin à Londres, l’événement a rassemblé plus de 400 intervenants issus de 90 pays et des milliers de participants autour de thématiques de pointe telles que l’intelligence artificielle, la santé digitale, le cloud computing et les technologies durables.
Une délégation tunisienne ambitieuse et engagée
La délégation tunisienne, composée d’une trentaine de startups et entreprises innovantes, a su mettre en valeur la diversité et la maturité de l’écosystème national dans des secteurs stratégiques comme la cybersécurité, la healthtech et l’IA. Aux côtés de ces startups, des fonds d’investissement, des accélérateurs, ainsi que des membres actifs de la diaspora tunisienne au Royaume-Uni ont répondu présents pour renforcer les échanges et créer des opportunités concrètes.
Le pavillon Tunisie a été pensé comme une vitrine de l’innovation nationale. Il a permis aux startups de pitcher leurs solutions devant un public international composé d’investisseurs, de bailleurs de fonds et de décideurs politiques. Il a aussi été un lieu de rencontre dynamique avec la diaspora, fière de voir la Tunisie représentée à ce niveau.
Une reconnaissance continentale pour un écosystème structuré
Dès l’ouverture de l’événement, la Tunisie a été mise à l’honneur lors d’une session spéciale sur la scène Startup Stage, saluée comme un modèle africain à suivre. Le Startup Act tunisien, reconnu pour avoir instauré un cadre légal innovant et propice au développement des startups, a été mis en lumière comme un outil structurant ayant stimulé l’investissement privé, favorisé les synergies public-privé et renforcé l’attractivité du pays.
Une participation soutenue par des partenaires stratégiques
La présence tunisienne a bénéficié d’un soutien institutionnel fort, marqué notamment par la visite de M. Ezzeddine Ben Cheikh, ministre de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche, ainsi que celle de l’Ambassadeur de Tunisie à Londres. Le pavillon a également reçu la visite de Sarah Olney, envoyée commerciale du Premier ministre britannique pour la Tunisie et l’Afrique du Nord. Elle a salué cette initiative comme le reflet d’une coopération bilatérale renforcée, rappelant que la technologie est un vecteur clé de croissance partagée et de prospérité.
Une mobilisation orchestrée par des acteurs engagés
Cette première participation nationale a été rendue possible grâce à une mobilisation conjointe de la Chambre de Commerce Tuniso-Britannique (TBCC), de CONECT International, des ambassades de Tunisie et du Royaume-Uni, et du projet « Startups et PME Innovantes », financé par la Banque mondiale et mis en œuvre par la CDC avec Smart Capital.Ce projet joue un rôle central dans la transformation de l’écosystème entrepreneurial tunisien. Il combine financement en fonds propres ou quasi-fonds propres et appui aux structures d’accompagnement comme les incubateurs et accélérateurs, en mettant un accent particulier sur les projets portés par des femmes ou situés dans les régions de l’intérieur.
Des retombées économiques et diplomatiques durables
Pour Jed Mrabet, président de la TBCC, « cette participation dépasse le simple rayonnement technologique : elle consolide une relation économique bilatérale en pleine croissance ». En 2023, les échanges commerciaux entre la Tunisie et le Royaume-Uni ont atteint 1,7 milliard de dinars tunisiens, avec un excédent favorable à la Tunisie (taux de couverture de 127,8 %). Depuis l'accord de partenariat post-Brexit signé en 2019, les deux pays ne cessent d’intensifier leur coopération.Aslan Ben Rejb, président de la CONECT, y voit une affirmation de l’ambition tunisienne de devenir un hub technologique panafricain, portée par une jeunesse dynamique, un cadre législatif exemplaire et une volonté claire de conquérir les marchés internationaux.
M.A.A.
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