9 avril 1938 : un point tournant historique dans la lutte nationale
On commémore ce mardi les évènements du 9 avril 1938 qui ont constitué un point tournant historique dans la lutte nationale. On croyait avoir tout dit sur ce soulèvement, sur ses acteurs. Pourtant, des hommes comme Ali Belhaouane et Mongi Slim ont vu leur rôle minoré par l’historiographie officielle. Ali Belhouane alors professeur au collège Sadiki avait un ascendant sans pareil sur ses élèves et l'ensemble de la jeunesse tunisienne et ce n'est pas un hasard s'il était considéré comme le leader de la jeunesse (Zaïm Echabab).Tribun comme on n'en voit plus, il enflammait les foules. Personnellement, j'avais assisté avec mon père à un meeting présidé par Ali Belhaouane juste après l'indépendance à Hammam-lif. Mais je m'en souviens comme si c'était hier. J'avais 6 ou 7 ans.Je ne comprenais rien à ce qu'il disait d'autant plus qu'il parlait en arabe littéral, mais je me rappelle encore de sa voix rauque, de ses envolées lyriques qui mettaient en transes la foule.
Avec son ami Mongi Slim, le leader bien-aimé, (Azzaïm El Mahboub) alors jeune avocat, ils ont été les déclencheurs de ce soulèvement. Ensemble, ils ont organisé et conduit la manifestation de protestation du néo destour devant le palais beylical d'Hammam Lif, le 7 avril 1938. Le lendemain, 8 avril, ils conduisaient deux grandes manifestations devant le siège de la Résidence générale à Tunis. Belhouane prononcera une harangue devant les manifestants qui restera dans l'histoire. Il sera relayé par Mongi Slim qui annoncera l'organisation d'une autre manifestation pour le 10 avril et rappellera les revendications du parti. Il y avait là la plupart des membres du bureau politique alors que Bourguiba était alité comme lors du 18 janvier 1952.
Sur ces entrefaites, Belhouane est convoqué par le juge d'instruction français, le 9 avril. Une foule se rassemblera devant le palais de justice, réclamant sa libération. Des heurts sanglants avec la police s'ensuivirent. On dénombrera 22 morts et 150 blessés.On connaît la suite : l'instauration de l'état de siège, l'arrestation des dirigeants du néo destour et leur traduction devant le tribunal militaire pour complot contre le sûreté de l'Etat. Le parti sera dissous er ses locaux mis sous scellés. C'est la rupture. Une nouvelle épreuve pour les nationalistes commence avec son lot d'arrestations et de martyrs.
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"Personnellement, j'avais assisté avec mon père.... Mais je m'en souviens comme si c'était hier.... J'avais 6 ou 7 ans. Je ne comprenais rien..." QUI est cette personne qui parle ? Vous ne le saurez jamais : Si Taoufik Hbaieb n'a toujours pas consenti à fournir systématiquement cette information - pourtant indispensable - au bas des articles dont il autorise la reproduction ! Et c'est bien dommage, aussi bien pour le lecteur que pour l'auteur : tous les deux sont frustrés...
Certes, le 9 avril 1938 a été un tournant dans l'histoire du mouvement national dans son ensemble. Mais, il faut pas par de petits détails, introduits entre les lignes pour insulter la mémoire du défunt Président Habib Bourguiba, en l'accusant in directement d'être un lâche, puisque le 9 avril il était alité (ce que nous savons déjà), mais il ne le fut jamais le 18 janvier 1952, comme le prétendant l'auteur de ce pseudo-article, qui n'a pas eu le courage de le signer. D'autre part, le rôle de Mongi Slim et surtout de Ali Belhouane n'a jamais été "minoré" par l'historiographie officielle. Au contraire, tout un chacun sait le rôle de ces derniers et de tant d'autres militants, qui ont été longuement cités, non seulement dans les travaux de feu Mohamed Sayah, que dans l'ancien ouvrage scolaire de septième année de feu Abdelmajid Dhouib, ainsi que d'autres travaux universitaires, que l'Institut d'histoire contemporaine a publié. Il y a aussi de nombreuses pages spéciales que publiaient à chaque commémoration les différents journaux de la place, même au temps de Ben Ali, et notamment ceux du journal "La Presse", dossiers auxquels j'ai pris part à la rédaction de certains depuis 1974. Il suffit à cet auteur anonyme de revoir la collection de "La Presse" pour être édifié et de se remettre à lire et relire sérieusement notre histoire nationale d'abord et à ne pas être le suppôt du diable, en lançant des accusations gratuites, comme le font les Nahdhaoui pour le dénigrement seulement....
Merci pour les clarifications sur les manifs des 7 et 8 avril 1938 surtout d'avoir expliqué qui étaient les auteurs et meneurs de ces manifs d'autant plus que l'on a tendance à les oublier et surtout, à attribuer le mérite et le courage de mener de telles actions au Président Bourguiba alors que, comme vous le dites si bien, ( je cite) "Il y avait là la plupart des membres du bureau politique alors que Bourguiba était alité ( pour les besoins de la cause) comme lors du 18 Janvier 1952 " et j'ajoute que la maladie diplomatique tombait toujours et par hasard quand il y avait un affrontement avec l'armée française . Du reste on ne l'a jamais vu à la tête d'une manif. Merci encore.