News - 11.01.2019

Tunisie: 2019, ce qui nous attend

Ces années en 9 qui ont marqué l’histoire de la Tunisie

Qu’est-ce qui nous attend en 2019 ? Année commune, totalisant pleinement 365 jours, c’est-à-dire 52 semaines complètes et un jour, et non bissextile avec un an sur quatre, un mois de février de 29 jours, elle ne manque ni d’échéances majeures déjà fixées, ni de grandes surprises, inconnues et imprévisibles, tant en Tunisie que dans le monde. Avant de l’explorer, nous avons voulu à Leaders remonter le cours du temps pour revenir sur ces grandes années se terminant par 9 qui ont marqué l’histoire de notre pays.Sans nécessairement y voir une constante répétition de l’histoire, nous nous sommes attardés sur des dates et faits majeurs qui ont laissé leurs empreintes, à ce jour indélébiles, dans notre ADN.

  • A commencer par l’an 249 av. J.-C. déclenchant la troisième guerre punique qui s’est soldée par la défaite de Carthage en 246 av. J.-C. Mauvais augure ! Le Prof. Ammar Mahjoubi reviendra, avec érudition, sur ses années de la «solution finale ».
  • Jusqu’à 2009, marquant l’érosion complète du modèle économique et social, ce qui a préfiguré le soulèvement général en éruption volcanique populaire du 17 décembre 2014, aboutissant à la chute de la dictature, le 14 janvier 2011. Bon augure.
  • De plus, nous avons demandé au Prof. Ahmed Friaa, mathématicien émérite, de nous dire ce que le chiffre 9 représente en mathématiques.
  • Nous avons également interrogé le Prof. Rafik Darragi, shakespearien de renom mondial et fin connaisseur des grandes œuvres, sur le nombre 9 dans la littérature internationale.
  • Comme nous avons invité le Prof. Mohamed El Aziz Ben Achour à choisir une date particulière qu’il souhaite commenter. Il optera pour 909 et les Fatimides.

Ce premier lot de contributions savantes est instructif. La deuxième série, pour 2019, enrichie par les analyses du Prof. Riadh Zghal et de l’ingénieur et penseur Walid Belhadj Amor, est éclairante.

Quelques balises

Tout au long de ces siècles passés, les années en 9 n’ont pas été toutes anodines, stériles.

  • L’installation en 909, en pleine région sunnite kharijite, des chiites au pouvoir en Ifriqiya reste à ce jour d’actualité. L’emportant sur les Aghlabides qui avaient fait du pays la première province abbasside, régnant à partir de Kairouan sur un territoire qui comprenait l’actuelle Tunisie, le Maghreb central, la Tripolitaine, ainsi que Malte et la Sicile, les Fatimides, Ubayd Allah Al Mehdi se proclame calife commandeur des croyants et fondera sa capitale, Mahdia... Le Prof. Mohamed El Aziz Ben Achour évoquera avec son talent coutumier les chiites au pouvoir en Ifriqiya.
  • Nous relevons également l’arrivée au Bardo, en 1839, d’un jeune mamelouk, Khéredine, futur Premier ministre réformateur, la constitution en 1869 de la Commission financière internationale qui met sous une tutelle franco-anglo-italienne les finances tunisiennes, la parution en 1909 de la version en langue arabe du journal Le Tunisien, ou la visite à Tunis du président du Conseil français, Edouard Daladier...
  • Sur le front social, c’est en 1949 que la Tunisie a connu ses plus grandes grèves ouvrières : 45 jours dans les mines du Sud-Ouest (février), puis dans les mines du Nord-Est (mars), et 110 jours dans les fermes de Boussalem, mais aussi l’adhésion furtive l’Ugtt à la Fédération syndicale mondiale (FSM) d’obédience communiste, avant de la quitter quelques mois seulement après pour rallier la Confédération internationale des syndicats libres (Cisl).
  • C’est en cette année 1949 aussi que Farhat Hached fera connaissance ave Habib Bourguiba en allant l’accueillir, le 8 septembre, avec d’ailleurs Salah Ben Youssef, à son retour à Tunis après un long exil forcé au Caire. Nous connaissons la suite.
  • Les évènements majeurs ne manqueront pas en 1959: adoption de la première Constitution tunisienne et première (et unique) visite d’un président américain à Tunis, Dwight David Eisenhower. Dix ans après, l’année 1969, endeuillant la Tunisie par de graves inondations faisant plus de 400 morts et causant de grands dégâts, verra le coup d’arrêt donné au socialisme destourien et sa politique de collectivisme porté par Ahmed Ben Salah.
  • Les séquences 1979 et 1989 sont à revisiter et à méditer avec le recul que nous procure aujourd’hui le temps.

Pour mieux appréhender ce qui nous attend en 2019.

Une année très politique, fortement électorale

Sans jeux olympiques ni coupe du monde de football, mais avec l’accession au trône comme prévu d’un nouvel empereur au Japon, et la commémoration du 30e anniversaire de la chute du Mur de Berlin, l’année 2019 sera une année électorale, diplomatique et politique par excellence en Tunisie et dans de nombreux pays du monde. Diplomatie, la Tunisie accueillera le 31 mars le 30e sommet de la Ligue des Etats arabes. Elle postule en juin à un siège non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, pour un mandat de deux ans (2020 -2021).

Elections: législatives et présidentielle à l’automne prochain.

Regardons de près les grandes échéances

  • Comme 25 autres pays, la Tunisie reprendra le chemin des urnes pour élire à l’automne prochain les députés de son Assemblée des représentants du peuple (ARP) mais aussi son président. La course a déjà commencé dans une ébullition croissante et une totale imprévision quant au nouvel équilibre des forces face au parti islamiste Ennahdha. Toute l’année durant, l’administration en hibernation,  les partis, les syndicats et la société civile en effervescence, le pays vivra au rythme de ces scrutins cruciaux, en quête d’élus crédibles et responsables et de programmes appropriés réalisables dans l’évitement de la surenchère et des turbulences.
  • Dans la région, l’élection présidentielle en Algérie, prévue ce printemps, est importante. De l’autre côté de nos frontières, l’espoir d’un référendum sur la constitution et le dispositif électoral en Libye devant aboutir à la présidentielle et aux législatives, en sortie de crise appelée de tous les vœux, sera déterminant pour la solution de nombre de problèmes en Tunisie.
  • Face à la Tunisie, les 27 pays formant l’UE auront à élire du 23 au 26 mai prochain leurs députés au Parlement européen, sur fond d’une fulgurante montée de la droite, voire de l’extrême droite, déjà au pouvoir dans 8 pays et/ou grandes provinces. Nous pouvons imaginer les conséquences sur la Tunisie pour ce qui est de l’Aleca, la migration et autres dossiers chauds.
  • La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, le 29 mars prochain à 23 heures, ne manquera pas de susciter beaucoup d’attention. Difficile d’obtenir des détails quant à son impact sur la Tunisie.
  • Un évènement particulier, bien que symbolique, ne doit pas échapper à notre vigilance. Il se passera au Japon, où l’Empereur Akihito, 84 ans, 126e empereur, sur le trône depuis 1989, abdiquera le 30 avril en faveur de son fils aîné et prince héritier Akihito, 59 ans. Selon la tradition, c’est le lendemain 1er mai que le futur empereur Naruhito accédera au trône du Chrysanthème.
  • Pour revenir au registre des élections, sur les 25 pays qui passeront aux urnes, 8 devront élire leur président et 17 leurs députés. Les présidentielles significatives concernent, outre l’Algérie, le Sénégal, le Mozambique, la Macédoine et l’Ukraine. Le référendum constitutionnel à Cuba est également à suivre. Quant aux législatives, celles qui se dérouleront en Inde, au Canada, en Belgique, en Suisse, au Danemark, au Somaliland (qui semble accélérer sa sortie de crise), constitueront autant d’indicateurs de degré de démocratie et de mesure de risque de la montée de la droite.
  • L’année 2019 approchera de sa fin avec la commémoration du 30e anniversaire de la chute du Mur de Berlin, le 9 novembre 1989, un évènement majeur qui a significativement changé tout un pan de l’histoire et de la géographie.

Pour aller un peu plus loin dans cette anticipation de 2019, deux observateurs avertis, Prof. Riadh Zghal et Ing. Walid Belhadj Amor, nous livrent leurs analyses éclairantes.

Attachons nos ceintures, armons-nous de patience, de prudence et de sagesse pour affronter ces zones de fortes turbulences. Heureusement que l’autre revers de la médaille est porteur d’espoir, de prospérité, d’avancées et de bonheur.

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