En visite à Paris le 14 février prochain : Ce que Youssef Chahed demandera à la France
Un an après la visite du président Emanuel Macron à Tunis, les 31 janvier et 1er février 2018, le chef du gouvernement, Youssef Chahed, se rendra à Paris les 14 et 15 février prochain, pour ‘’une visite de suivi, de relance et de consolidation’’. Essentiellement à caractère économique et financier, mais aussi sous le signe de la Francophonie (sommet et université francophone), ce déplacement dans la capitale française ne manquera pas de dimension politique à travers les entretiens qu’il aura à l’Elysée et Matignon, notamment. Tout comme la question migratoire et la lutte contre le terrorisme. Le point d’orgue de la visite de Chahed sera sans doute l’audience que lui accordera le président Macron.
Selon des sources diplomatiques parisiennes, le programme de la visite qui est en cours de finalisation, épousera étroitement, à quelques différences près, celui de la visite effectuée par le chef du gouvernement les 9 et 10 novembre 2017. Arrivant la veille au soir, le chef du gouvernement aura ainsi deux journées bien intensives. De quoi susciter une exposition médiatique que Youssef Chahed, en mode de conquête, ne boudera certainement pas.
La France, l’Europe et de nouveaux enjeux
En France, comme en Tunisie, le contexte, cette année, est bien différent. La France assure désormais, depuis le 1er janvier la présidence du G7 dont elle organisera le 45ème sommet à Biarritz, le 25 août prochain, sur lequel la Tunisie compte beaucoup en termes d’appui économique et financier, auprès des pays membres et des institutions financières multilatérales. D’ores et déjà, le président Macron y a convié son homologue tunisien, Béji Caïd Essebsi en hôte d’honneur.
L’Europe aborde avec appréhension le Brexit devant marquer, le 29 mars prochain, la décision finale de la Grande Bretagne vis-à-vis de l’Europe. Plus encore, les élections européennes (23 - 25 mai 2019) auront à souligner l’ampleur que pourrait prendre la montée de la droite et de l’extrême droite, déjà en effervescence populiste dans pas moins de 8 pays européens et d’un autre côté, la régression démocratique dans certains pays. Sur le plan interne, la crise des gilets jaunes avec son corollaire de consultation citoyenne avec un grand débat national pèse de tout son poids en France.
La Tunisie confrontée à tous les défis
En Tunis, 2019 sera une année électorale par excellence, sur fond d’un sentiment de plus en plus profond de désenchantement, d’une inquiétante dérive des indicateurs économiques et financiers, d’une avancée bien difficile des réformes indispensables, de flambée des prix et de fortes revendications sociales. L’ensemble dans un climat général de morosité, de manque de confiance et de contestation nourri par un taux de chômage de plus en plus accablant.
Des réussites diplomatiques
Les dossiers économiques et financiers
- la coopération bilatérale en matière de lutte contre le terrorisme, le financement du terrorisme et la radicalisation,
- la création d’un fonds de soutien au développement, à l’entreprise et aux initiatives de la jeunesse en Tunisie (Jeunes entrepreneurs en Tunisie – JET),
- la mise en place d’un fonds en subvention de 30 M€ destiné à financer des projets productifs de proximité, portés par des jeunes sur l’ensemble du territoire tunisien,
- la création d’une Université franco-tunisienne pour l’Afrique et la Méditerranée (UFTAM)
- la mobilisation effective des ressources relatives aux opérations de conversion de dette tunisienne en projets de développement, 30 M€ (qui s’ajoutent aux 60 M€ octroyés en janvier 2016)
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