Politiques culturelles, «Un Etat régulateur plutôt que créateur de culture» (Vidéo)
Les politiques culturelles au Maghreb ont été au centre d’un colloque qui s’est tenu aujourd’hui à la faculté de droit et de sciences politiques de Tunis-el Manar. Par la présence de plusieurs intervenants maghrébins, la journée de débat a permis aux conférenciers de se plonger dans des discussions qui ont porté sur l’ensemble de la région. Aujourd’hui, plus que jamais, la culture, est partout et tout est culture, dans un monde pluriel et interconnecté. Au niveau maghrébin, les questions culturelles sont incontestablement au centre des discours des gouvernements, tunisien, marocain, et algérien. Il suffit d’évoquer au passage des sujets traités tels que, l’identité et la diversité culturelle, la protection et la valorisation du patrimoine matériel et immatériel, le financement des arts, le rayonnement de la culture et la protection des droits d’auteur ainsi que le rôle des régions et des villes dans le développement culturel. La question est de savoir dans quelle mesure et selon quelles modalités, les cultures au Maghreb après 2011, tant au niveau du projet sociétal, que de leurs mécaniques institutionnelles, réglementaires et financières, peuvent-elles s’adapter au nouveau contexte national, marqué surtout par l’arrivée de la liberté d’information et d’expression au cœur de l’espace public.
Pour ce qui est du cas tunisien, l’intéressante intervention de Sonia Mbarek-Rais, docteur es Sciences politiques et maître-assistante à l’Université de Tunis a tiré le bilan des politiques culturelles du pays : « Plusieurs initiatives ont été lancées dans le but de renforcer la place de la politique culturelle en Tunisie. Cependant, il n’y a pas eu un décollage de l’industrie culturelle: la culture amène au PIB tunisien seulement le 0.6%, malgré un patrimoine très important ».
L’ex ministre de la culture et de la sauvegarde du patrimoine est la chef du projet « Etats et Cultures aux Maghreb », qui est à l’origine de ce colloque. L’objectif principal du projet, lancé lors de cette journée, s’inscrit dans la promotion de la culture et les pratiques culturelles, en tant qu’outil incontournable du développement durable, du vivre ensemble et de la lutte contre l’exclusion sociale et l’extrémisme violent.
Parmi les différentes thèses présentées aujourd’hui par Mme Mbarek-Rais, une différente vision du rôle du ministère culturel tunisien. D’après l’avis de la politologue, l’Etat devrait en effet cesser d’être le seul dispensateur de la culture pour garder exclusivement un rôle de « régulateur » du domaine.
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