Municipales 2108 : La Tunisie aborde un tournant décisif (Album Photos)
Pari tenu ! Ceux qui en avaient douté, cherché à les reporter encore une fois, en sont pour leurs frais. Plus de 53000 candidats, appartenant à 2073 listes sont partis depuis samedi 14 avril à l’assaut de 350 municipalités. En une nuit, les murs des villes de Tunisie ont commencé à prendre des couleurs. Manifestes électoraux et listes de candidats s’affichent un peu partout. Coup d’envoi des campagnes est donné, chacun selon ses moyens, son ingéniosité à capter l’attention et son espoir de recueillir le vote des électeurs.
La campagne ne fait que démarrer. La plupart des listes, mêmes celles de grands partis, ont des ajustements à apporter. L’effervescence montera graduellement, avec l’inévitable affrontement, ici et là. Dimanche 6 mai 2018, sera un marqueur significatif pour la transition démocratique en Tunisie. Le taux de participation risque cependant d’être de se limiter à moins de 40% des inscrits, selon différentes estimations.
Le verdict des urnes se lira en nombre de sièges, de listes et de communes. Le mode électoral en vigueur débouchera sans doute, comme le souligne le Pr Rafaa Ben Achour, sur un cauchemar en terme de cohésion des futurs conseils municipaux. Les premiers mois seront infernaux dans certaines communes, avec tant de tiraillements entre les nouveaux élus. Mais, le pli finira par être pris. Ce chemin critique, pénible, coûteux, est inévitable dans un processus d’apprentissage démocratique. Passée la période d’antagonisme, la décantation naturelle mettra les bonnes compétences à l’œuvre, au service de nos villes, tant sinistrées.
Les 53000 candidats aux municipales, et surtout ceux qui y seront élus, laisseront émerger parmi eux des éléments significatifs de la nouvelle classe politique tunisienne. A l’exercice du pouvoir local, comme à sa surveillance, l’expérience acquise sera précieuse et formatrice.
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Encore une fois, on détourne l'opinion publique des vrais problèmes et des vrais causes. On blâme ceux qui veulent reporter les élections au nom que certains partis progressistes ne sont pas prêts. Alors que tous les médias ainsi que tous les acteurs politiques sont conscients que les conditions favorables à des élections transparentes et légales sont absentes. Le comble fait que les partis progressistes, sachant d'avance la victoire à la fois éclatante et illégale de nahda, sont encore muets sur cette question. A ne rien comprendre! Le bon sens implique qu'il faut reporter les élections pour rétablir les conditions saines de vote. Pour cela il est nécessaire de: 1. Instaurer au plus vite les instances de la justice et de contre pouvoir constituant l’Edifice d’une justice équitable et véritablement indépendante à commencer par l’instauration de la cour constitutionnelle. 2. Rétablir l’indépendance des instances déjà instaurées mais qui sont devenues vite dépendantes de nahda à commencer par l’ISI 3. Finaliser le code des collectivités locales de façon à ce que des professeurs d’une grande autorité scientifique, tels que Kaïs Saïd, Sadok Belaïd et Amine Mahfoudh, participent à sa conception et son élaboration en textes clairs et sans aucune confusion.