UGTT : le réquisitoire implacable contre le gouvernement
Réuni ce mercredi, le bureau exécutif élargi de l’Ugtt a renouvelé son appel « à insuffler un sang nouveau dans les rouages de l’Etat, notamment au niveau de la formation gouvernementale sur la base de programmes susceptibles de résoudre la question sociale et la résolution de la crise économique en comptant sur des compétences dotées d’une solide expérience, intègres, patriotes et dotées du sens de l’initiative ». Une insistance qui tourne à l'idée fixe. Cette position de l'Ugtt est d'autant plus surprenante que le secrétaire général, Noureddine Tabboubi, n'arrêtait pas, il y a un mois, d'encenser Youssef Chahed.
Sur le même registre, le BE s'en prend au gouvernement Chahed et à sa politique «unilatérale» qui «relève de la fuite en avant», à ses « mesures impopulaires» qui ne peuvent générer que «des tensions sociales», «approfondir la crise économique» et «accroître la dépendance du pays vis à vis de l'étranger». Il appelle à la concertation lors de l'examen des grands dossiers qui doivent être traités selon «une vision nationale, sociale» de manière à «sauvegarder les acquis du pays et à permettre aux entreprises publiques de jouer le rôle qui doit être le leur».
S'agissant des dernières augmentations des prix, le communiqué publié à l'issue de la réunion dénonce «la flambée des prix qui a pratiquement touché tous les produits» et considère que «les salariés et la majorité du peuple en sont les principales victimes en raison dee retombées de ces mesures sur le pouvoir d'achat», tout en déplorant «l'absence de mesures concrètes pour revoir les circuits de distribution et lutter contre la contrebande et la spéculation». Il dénonce également «le travail précaire et notamment la méthode « des mécanismes» et les chantiers». Enfin, il appelle le gouvernement à «un dialogue sérieux , responsable et sans conditions qui réponde aux attentes des enseignants et crée un climat social sain», insistant sur la nécessité d'assurer la réussite de l'année scolaire, tout en s'abstenant de toute critique contre la décision des syndicats de de ne pas remettre les notes.
Ce communiqué dont l'essentiel constitue une charge d'une violence inédite contre le gouvernement en dit long sur le différend entre les deux parties. Le point de non-retour semble atteint et en bonne logique, on peut avancer sans risque de se tromper que la rupture est consommée.
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