Reconnaître et Sauver « les chefs-d'oeuvre en péril»
Comment expliquer ce rapport méprisant qu’a le Tunisien avec son histoire et particulièrement avec le patrimoine architectural ?
Il y a en Tunisie des trésors d’architectures qui tombent en ruine. Des centaines de sites où le temps a laissé ses traces mais aussi la barbarie et l'incivilité de l’homme. Dar el Bey à Hammam-Lif, naguère résidence d’hiver préférée de la famille beylicale et surtout lieu chargé d'histoire est aujourd’hui, squatté par 94 familles vivent illégalement ; le palais Hammam Diwan , un bijou d’architecture hafside en pleine décrépitude ; l’école israélite de la rue du Tribunal, désormais livrée aux squatteurs ; Dar Cheikh Lemdina rue Sidi Ben Arous, en face de Dar Jaiet, sauvée in extremis ; les médinas se Kairouan, Sousse, Sfax…La Liste est longue. Sous d’autres cieux elle aurait pu être celle de sites à visiter à L’Office National du Tourisme. Malheureusement? c’est un échantillon d’une multitude de monuments gâchés, délâbrés dans l’indifférence totale de l’Etat et des citoyens.
Faut-il vraiment qu’à chaque fois? l’alerte soit donné par un visiteur (généralement étranger) attristé par tant de beauté gâchée? En Tunisie, près de 30.000 sites archéologiques inexploités faute de moyens, selon l’Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de Promotion Culturelle.
Des merveilles, dans un état calamiteux et désertées par les touristes et les Tunisiens. Faut-il attendre à chaque fois le regard sensible ou attendri d’un écrivain en visite à son frère pour qu’on prenne conscience» de l'état où se trouve la villa où Flaubert rédigea son chef d'oeuvre,Salammbô, l’Utique de Bizerte ou l’Acholla romaine au sud de Tunis ou l’Aqueduc romain, au Bardo, transformé en dépotoir ? Pourquoi tant de dédain face au bâti, aux bâtisseurs ? A quand la fin du nomadisme triomphant?
Amel Douja Dhaouadi
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