Taoufik Torgeman: Le banquier surtout, le mécène toujours
L’ambassadeur, le banquier, le mécène, le visionnaire... Taoufik Torgeman nous a quittés le 13 juillet dernier, a été tout cela à la fois, et encore plus. La polyclinique Ettaoufik, c’est lui. La chaîne de supermarchés Touta (Taoufik Torgeman), c’est lui, la Spric et ses réalisations immobilières à Tunis et à La Marsa, mais aussi Adwya (médicaments), c’est encore lui, premier P.D.G. de la Satpec et du Groupe ENI Tunisie Hydrocarbures... La liste est longue. Son empreinte reste indélébile.
Diplomate, il débutera sa carrière au lendemain de l’indépendance, en 1956, en tant que conseiller d’ambassade à Londres, avant d’être promu, en 1958, consul général à Paris. Son premier poste d’ambassadeur, il l’occupera en 1962 lorsqu’il sera nommé à Rome et accrédité également à Vienne.
De retour à Tunis, il se verra confier la responsabilité du secteur pétrolier avec ses quatre principales composantes, la STIR, la SITEP, l'AGIP du groupe ENI dirigé alors par Mattei et la SAEP. En 1965, Taoufik Torgeman sera nommé P.D.G. de l’UIB où il fera deux passages. Le premier sera bref : de 1968 à 1969. Le second sera plus long (de 1972 à 1986) et lui permettra d’accomplir sa vision novatrice.
«Il était avant tout un ami des artistes, souligne l’UIB dans l’hommage qu’elle lui rend, un pionnier du mécénat culturel dans notre pays. L’essentiel du fonds de tableaux de maître que possède aujourd’hui la banque été acquis du temps de Torgeman. Il avait restauré Bab Bhar, alors qu’il menaçait ruine ainsi que les vieux instruments de musique de la Rachidia qui sont exposés au palais du Baron d’Erlanger, financé un livre d’art dédié au peintre Ammar Farhat ainsi que le logo actuel du festival de Carthage.»
Son mariage avec Nabila, la fille de Wassila Ben Ammar, lui avait valu l’ire de Bourguiba quand il en voulait à sa Majeda. Quitte à le limoger, voire l’envoyer en prison. Mais, son intégrité finira par l’emporter et il sera sans cesse rétabli dans ses fonctions. Taoufik Torgeman appartient à cette classe de jeunes tunisiens qui se sont lancés dans l’édification de l’économie et la promotion de la culture. S’il en a payé le prix, il a toujours cultivé un amour total à sa passion: les arts, la musique, le patrimoine...
Paix à son âme..
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avec tous mes respects pour ce qu'il a fait, mais reste la liberté d'expression est la mère de toutes les libertés, sans liberté, ni art, ni économie, sinon comment mettre un homme de cette envergure en prison
Que Dieu lui accorde sa grande miséricorde; Un pilier qui vient de disparaître; il était discret par ce qu'il était un homme d'action; il a mis tout son génie, comme tant d'autres, dans la construction de la Tunisie moderne que les islamistes essaient par tous les moyens d'effacer et nous offrir en échange un modèle pré-historique.