Festival International de Carthage: entre la modernité et la tradition
Le festival phare du pays a démarré en trombe le 13 juillet sur la scène de l’amphithéâtre Romain de Carthage. Beaucoup de critiques acerbes ont marqué le début de cette 53ème édition qui a néanmoins pu draîner un public nombreux notamment lors de la soirée d’ouverture, du récital de Faia Younen et du spectacle de Black M.
La programmation a alterné modernité et tradition, et les spectateurs ont tantôt applaudi la spontanéité du geste et de la parole, tantôt trempé dans un bain d’authenticité. Une mosaïque de couleurs, de styles et un mélange de genres a été présentée au public durant cette première semaine.
Chadi Garfi a ouvert le bal avec « Fen Tounes : Soixante ans de musique tunisienne » ; un spectacle alliant musique orchestrale et chant arabe. L’affiche était partagée entre des artistes de différents styles tels les grands Adnen Chaouachi, Noureddine El Beji, Mohamed Jebali, Rachid El Mejri ou encore Kacem kefi, qui retrouve le festival après une si longue absence. La grande dame de la chanson tunisienne Soulef était également présente. Pour leur part, Asma Ben Ahmed, Mongia El Sfaxi, et la jeune Nour Kamar, n’ont pas démérité. La prestation de Rochdi Belgasmi a fait beaucoup de bruit. Son style a provoqué l’ire de certaines personnes peu habituées à voir un homme aussi bien en harmonie avec son corps.
Une découverte : Faia Younen
La syrienne à la voix de velours, qui a fait ses débuts en 2014 avec « Li Biladi », interprétée en duo avec sa sœur Rayhana, a illuminée la scène antique de Carthage le 15 juillet par sa grâce, et son humour. Faia Younen, une voix puissante et engagée a su captiver tout le public présent, qui a chanté en chœur toutes ses chansons. La jeune femme de 25 ans milite à travers ses compositions contre le terrorisme et la guerre, pleure son pays ravagée, mais chante également l’espoir et l’amour et offre à son peuple et à toute l’humanité un message de paix de force et de tolérance.
La scène de l’Amphithéâtre romain de Carthage a vibré aux rythmes des « Bendirs » et des chants profonds des hommes en transe d’« El Madha ; Hadhra de Kairouan et du Sahel » de Hmida Jarray le 14 juillet. « Lemdina » de Nefaa Allani a également impressionnée avec une trame scénographique de musique et de danse, lors de la soirée du 17.
Yesmine Mekni
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