La Banque Centrale à la rescousse du dinar
Devant le tollé provoqué par la forte dépréciation du dinar par rapport aux monnaies étrangères et notamment l’euro et le dollar, le conseil d’administration de la Banque Centrale de Tunisie a tenu le mardi 25 avril, une réunion «exceptionnelle» au cours de laquelle, ont été analysés les tenants et aboutissants de cette dégringolade de la monnaie nationale «que rien ne justifiait alors que les discussions qui ont eu lieu récemment entre les autorités tunisiennes et la mission du FMI ont été globalement positives et encourageantes», selon un communiqué de la Banque centrale.
Des mesures ont été annoncées pour « contrecarrer les risques des pressions inflationnistes d'une part, stimuler l'épargne et renforcer la liquidité et d'autre part, d'augmenter le taux d'intérêt directeur de la Banque Centrale de 50 point de base pour se situer à 4,75% et de relever le taux minimum de rémunération de l'épargne de 50 points de base, le portant ainsi à 4%» (lire ci-après le communiqué de la BCT).
Le conseil d’administration de la Banque Centrale de Tunisie a tenu, le 25 avril 2017, une réunion exceptionnelle pour examiner les récents développements sur le marché des changes qui a connu, au cours de la semaine dernière, une montée des pressions en relation avec une demande accrue des opérateurs sur les devises étrangères, générant ainsi une dépréciation sensible du dinar, notamment vis- à- vis du dollar et de l’euro.
Lors de l’analyse des évolutions sus-mentionnées, le conseil a affirmé que les données objectives et les indicateurs économiques et financiers disponibles ne justifient en rien les fluctuations enregistrées sur le marché des changes et la forte dépréciation du dinar vis-à-vis des principales devises étrangères, surtout que les discussions qui ont eu lieu récemment entre les autorités tunisiennes et la mission du FMI dans le cadre de la revue du programme du mécanisme élargi de crédit, ont été globalement positives et encourageantes.
Aussi, le conseil a-t-il tenu à souligner que la politique monétaire et de change adoptée ne vise ni la dévaluation de la monnaie, ni un taux de change cible, et encore moins le flottement de la monnaie nationale; mais procède plutôt par des interventions ordonnées et bien calibrées destinées à lisser les variations aigues du taux de change, tout en veillant à ce que le taux de change joue pleinement son rôle pour contribuer à la maitrise du dérapage du déficit commercial d’une part, et garantir le financement des importations nécessaires et préserver un niveau adéquat des réserves en devises d’autre part.
En ce qui concerne l’évolution des prix, le conseil a noté que les pressions inflationnistes connaissent une tendance haussière qui s’affirme par rapport aux mois précédents, alors que les indicateurs avancés disponibles indiquent des risques de poursuite de ces pressions à court terme.
Lors de l’examen de la situation de la liquidité bancaire, le conseil a observé que les besoins des banques demeurent à des niveaux élevés eu égard au faible niveau de l’épargne nationale, et a débattu, en conséquence, des moyens susceptibles de renforcer l’épargne afin de réduire la pression sur la liquidité de l’économie.
A la lumière de ce qui précède et tenant compte des pressions enregistrées récemment sur le marché des changes, suite à des prises de positions spéculatives exagérées ou des craintes non fondées, provoquant une situation de pénurie de la liquidité, le conseil avise que la Banque Centrale continue à adopter la flexibilité nécessaire dans sa conduite de la politique monétaire et de change de manière à assurer la liquidité du marché. Il insiste en même temps sur l’efficacité desdites politiques en vue de maîtriser le dérapage du déficit courant, et appelle à la rationalisation de l’utilisation des ressources en devises et à s’abstenir de toutes pratiques injustifiées préjudiciables au bon fonctionnement du marché de change et de nature à menacer sa stabilité, ce qui pourrait affecter les équilibres macroéconomiques de manière globale.
Le conseil tient également à rassurer aussi bien les opérateurs que le public quant à la poursuite du fonctionnement régulier du marché des changes et le suivi continu par la Banque Centrale pour assurer le bon déroulement des transactions, tout en veillant à maintenir les réserves en devises à un niveau confortable.
Après délibérations, et afin de contrecarrer les risques des pressions inflationnistes, d’une part, et de stimuler l’épargne et renforcer la liquidité, d’autre part, le Conseil a décidé d’augmenter le taux d’intérêt directeur de la Banque Centrale de 50 points de base pour se situer à 4,75%, et de relever le taux minimum de rémunération de l’épargne de 50 points de base, le portant ainsi à 4%. Aussi, la Banque Centrale continuera-t-elle à surveiller de près les évolutions de la conjoncture économique, et en particulier les pressions inflationnistes, à l’effet d’entreprendre les mesures appropriées en temps opportun.
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- En Tunisie le taux directeur à 4.75%???? En Suisse il est entre -1,25% et - 0,25%. en Europe en général il n'est pas très loin. - En Tunisie le taux d'intérêt rémunératoire de l'épargne est de 4%. En Suisse et en Europe il oscille entre -0,5% et 0,75% La banque nationale tunisienne n'a presque plus de devise pour racheter des dinars et éviter sa dévaluation. En plus cette opération est très risquée pour différentes raisons. La monnaie est le reflet de l'économie nationale et fausser cet indicateur c'est ne pas vouloir empoigner le taureau par les cornes. On ne peut pas dépenser 10 dinars quant on n'en possède qu'un. Et on ne peut pas toujours, non plus, protéger la dévaluation d'une monnaie en la maintenant toujours à un niveau artificiel. Je reste perplexe!!! Comment sauver l'économie Tunisienne avec des mesures du genre. Je ne demande qu'à comprendre.