Habib Benhadj Kouider : Avant d’être publique, la BNA est une banque! (Vidéo et Photos)
«Il n’y a plus désormais de différence en banques privées et banques publiques, d’aïlleurs pour la BNA, avant d’être publique, elle est d'abord une banque, avec les mêmes objectifs et modes de fonctionnement». Pour sa première sortie publique depuis la prise de ses fonctions à la tête de la BNA , fin décembre dernier, Habib Ben Hadj Kouider fixe immédiatement les repères. A l’orée de son assemblée générale qui se tiendra ce mercredi 29 juin, il a pris l’initiative d’inviter les analystes financiers à une communication financière. « Excusez-moi si mes propos vous paraissent longs, c’est un peu pour rattraper quatre années de silence de la BNA» ! dira-t-il pour détendre l’atmosphère.
Si la plupart des indicateurs de la BNA sont satisfaisants, « préparant un socle solide de relance durant les prochaines années », ce sont « ses liens démesurés avec les entreprises publiques » qui posent problème, comme l’a souligné un analyste financier. Comment la banque pourra-t-elle se désengager de cela et réduire ainsi son exposition risquée ?
«Nous traitons les affaires de manière commerciale en les qualifiant selon un profilage de risque, indique Habib Ben Hadj Kouider. C’est notre métier et nous l’exerçons en tout professionnalisme et toute indépendance. La tarification doit obéir au profil du risque. Il y a d’abord la couverture de l’Etat que nous prenons en considération. Aussi, nous n’excluons aucune option : syndiquer les crédits avec d’autres banques, n’en prendre qu’une partie ou refuser. Je dois vous dire que je n’ai jamais reçu la moindre intervention de la part de l’autorité de tutelle et la BNA n’a trouvé de la part des services du ministère des Finances et de la Banque centrale qu’appui et facilitation».
«Que vaut la couverture de l’Etat, notamment dans le cas d’entreprises plombées telles qu’El Fouladh ou la SNCAP et autres boulets, lorsque les finances publiques sont elles-mêmes exposées à des risques qui ne sont pas évaluées à leur juste mesure?» s’interroge Leaders. Le PDG de la BNA ne veut pas se hasarder sur un terrain qu’il considère comme politique. Mais, il se drape derrière la rigueur commerciale bancaire qu’il s’emploie à restaurer.
Ya-t-il des affaires en justice concernant l’ancienne direction générale ? lui demande un confrère. «A mon arrivée, j’avais trouvé déjà des inspecteurs en mission. Je ne parlerais pas d’affaires, mais de 4 ou 5 dossiers qui sont actuellement entre les mains de la justice, sans que je puisse me prononcer sur leur sort.
«Peut-on accéder au rapport intégral du full audit de la banque?» demande un analyste financier. «Pourquoi pas, répond le PDG. Nous y avons déjà pensé et j’en soumettrai la question au conseil d’administration, au moins pour mettre en ligne sur notre site web une version publique.»
Très à l’aise dans sa présentation comme dans ses réponses, Habib Ben Hadj Kouider préfère cependant parler avenir. La BNA qui compte un réseau de 170 agences et emploie 2700 personnes entend être une « banque systémique, une market maker». «Ce n’est pas parce que nous sommes la première banque à financer l’agriculture que la BNA doit être une banque has been, souligne-t-il. La modernisation est indispensable et le management novateur, nécessaire, appuyé par les outils appropriés et le système d’information».
La BNA table sur une croissance de 7.8% de son total bilan passant de 8.312 MD en 2015 à 12.102 en 2020. Le résultat net croîtra de 25.3 MD en 2015 à 108 MD en 2020, mais connaitra une pointe de 140.9 MD en 2017 et une chute à 46.5 en 2018.
Comment compte faire la BNA pour y parvenir ? Habib Ben Hadj Kouider est déterminé : renforcer le recouvrement, cession de créances et revigoration du marketing et du commercial avec un esprit de challenge. Bref, une banque qui fera tout pour s’en sortir.
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