Pourquoi Caïd Essebsi a choisi Youssef Chahed pour renflouer Nidaa Tounès

Fin connaisseur de l’univers marin et secrétaire d’Etat à la Pêche, il sait comment renflouer une barque si elle s’enlise et la conduire. Mais s’agissant d’un immense paquebot où, en grande houle, l’eau rentre de partout et aussi ivre que Nidaa Tounès, il ne doit pas être facile à la manœuvre. Rien ne serait cependant impossible à Youssef Chahed choisi par Béji Caïd Essbsi à la tête d’un comité ad-hoc de 13 personnes pour prendre en main les destinées de Nida Tounes.

La première difficulté sera pour lui de mettre en cohérence cette équipe, nécessairement hétérogène, qui lui est désignée. Pour la mettre en alignement et synergie, il aura à fixer un cap clair et le tenir. Le deuxième défi est sans doute celui de tracer un cadre de concertations et de compromis, pouvant rallier en sa faveur les différentes parties et sous-parties. Et le troisième est de faire valoir « une proposition mixte », aboutissant à la tenue réussie d’un « congrès mixte », certes pas dans un mois, ni dans 18 mois. 

A 40 ans, bouclés le 18 septembre dernier, Youssef Chahed, le benjamin du gouvernement, allie parcours scientifique brillant et engagement politique militant. Ingénieur agronome à la base, titulaire d’un doctorat en agroéconomie et professeur visiteur dans nombre d’universités (Tokyo, Sao Paulo…), il n’avait guère songé à faire de la politique, avant la révolution. Le sort d’ingratitude subi par sa grand mère, Radhia Haddad, figure de proue de l’UNFT et du mouvement féminin ainsi que de son oncle maternel, Hassib Ben Ammar, l’en dissuadait. Mais, le 14 janvier produira en lui un grand déclic. Avec Sélim Azzabi et Abdelaziz Belkhoja, ils se décideront à se lancer dans l’arène et constitueront un parti politique qu’ils appelleront Le Parti Républicain (Al Jomhoury). Sollicités dès le départ par Afek Tounes pour les rejoindre, ils seront édifiés par la nécessité de regrouper leurs efforts avec d’autres partis et non pas un seul, de même sensibilité. C’est ainsi qu’ils se joindront avec Afek au PDP animé par Ahmed Néjib Chebbi et Maya Jeribi et entraîneront avec eux, Yassine Brahim en tête, des indépendants comme Said El Aidi. La greffe ne prendra pas. Chacun reprendra ses billes. 

Au-dessus de la mêlée

Youssef Chahed, Sélim Azzabi et Saïd Aïdi seront sollicités par Nidaa Tounes. Ils y adhèreront et se battront bec et ongles, sans se mettre aux premiers rangs, pour faire élire ses listes aux législatives et son leader aux présidentielles. Youssef ira à la Pêche, Sélim, à la Présidence et Saïd à la Santé. Discrets, efficaces, modérés, ils s’échinent au travail. Youssef mettra en place rapidement un Plan 3 P pour sauver la pêche, les pêcheurs et les pêcheries. Sans pour autant se soustraire aux activités de Nidaa Tounes, se gardant cependant de s’immiscer dans ses querelles intestines. Son profil de jeune pousse politique qui s’est déclenché au lendemain de la révolution, de jeune secrétaire d’Etat qui a pris ses marques dans le secteur qui lui a été confié et commencé à y récolter de bons résultats, et de militant du parti qui s’est élevé au dessus des clivages a certes retenu l’attention de Béji Caïd Essebsi et motivé son choix.  

Sa mission ne sera guère facile. Mais tous lui souhaitent Bon Vent!

Le Comité des 13

Présidé par Youssef Chahed, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Pêche, il comprend :

• Abderraouf Cherif
• Hassouna Nassfi
• Abdennaceur Choyakh
• Ridha Charfeddine
• Ahmed Habbassi
• Boujemaa Remili
• Laroussi Mizouri
• Houda Tekaya
• Samah Dammak
• Hassen Amri
• Aziza Htira
• Mohamed Souf.
•