Terrorisme, paix sociale et Nidaa Tounes : les trois solutions de Caïd Essebsi
En désamorceur de crise, le président Béji Caïd Essebsi lance ce dimanche soir un triple message : rassurer les Tunisiens contre le terrorisme, inviter l’UGTT et l’UTICA à conclure au plus tôt les négociations salariales dans le secteurs privé et les camp en affrontement au sein de Nidaa Tounès à s’en remettre à un comité ad-hoc. « Ceux qui récuseront les propositions de ce comité doivent se retirer, s’ils sont patriotes, lancera-t-il. »
Dans une adresse télévisée à la nation, prévue mardi 23 novembre et reportée suite à l’attentat de l’avenue Mohamed V, il a rappelé que les terroristes ne parviendront pas à saper les fondements de l’Etat qui tient depuis plus de 3000 ans, soulignant la nécessité de renforcer l’union nationale et de mobiliser les moyens nécessaires. « Les Tunisiens, dit-il, sont en droit d’exiger qu’on prépare toutes les stratégies éfficaces et réunisse tous les moyens nécessaires pour emporter cette guerr. Nous nous y employons, en collaboration avec des pays frères et amis, eux-mêmes concernés par ce fléaux. Cela ne saurait tarder et nous y parviendrons dans es prochains jours. » Optimiste certes, il a voulu sans doute galvaniser le moral des Tunisiens et réduire leurs inquiétudes. Même si le pays attend un chef de guerre fort, opérationnel, mobilisant un soutien international massif et conséquent, livrant une guerre globale contre les jihadistes.
Soulignant l’impératif de cohésion et de paix sociale, le président Caïd Essebsi a demandé aux partenaires sociaux, de conclure au plus vite leurs négociations sur les augmentations salariales. Il lui serait difficile, voire inadmissible, de voir l’UGTT et l’UTICA aller à Oslo le 10 décembre prochain recevoir avec les deux autres membres du Quartet, le prix Nobel de la Paix, sans avoir abouti auparavant à cet accord. Sur ce registre, Caïd Essebsi avance sur un terrain qu'il avait essayé de déminer en recevant les chefs des deux centrales et les incitatant au compromis. Rached Ghannouchi s'est rendu de son côté au siège de l'UTICA et chez Abbassi (au siéège de l'Union syndicale maghrébine, Place Pasteur). C'est ainsi que les contacts ont repris samedi entre Houcine Abbassi et Ouided Bouchamoui qui se sont montrés ensemble dimanche à la cérémonie de clôture des JCC. le message de BCE vient ainsi en bénédiction et accélérateur, ce qui est nécessaire et important.
La plus grande partie de son adresse télévisée sera consacrée à son parti Nidaa Tounès. Après avoir pris les précautions nécessaires pour ne pas être taxé en tant que chef de l’Etat de garder la haute main sur le parti, il a justifié son « arbitrage » par l’impact négatif des tiraillements récents sur l’image de la Tunisie et la perception négative que peuvent en tirer des bailleurs de fonds tels que le FMI et la Banque mondiale, craignant une remise en cause du processus de transition. Du coup, la crise de Nidaa Tounès relève selon lui de l’intérêt national et risque de fragiliser la sécurité du pays et sa stabilité. BCE a relevé l’absence de tout différend programmatique ou essentiel entre les camps en oppositions, percevant plutôt une course au positionnement. Les deux options qui se présentent, rappelle-t-il, consistent soit à tenir un congrès constitutif ce qui pourrait se réaliser dans un mois, ou d’exiger un congrès électif qui nécessiterait un an et demi.
L'arbitrage rendu
Sollicité de toutes part pour arbitrer, Caïd Essebsi a indiqué qu’il propose la constitution d’un comité ad-hoc formé de 13 militants qui aura pour mission de rapprocher les points de vue et d’aboutir à un consensus accepté le plus largement possible. L’accord obtenu, c’est ce comité qui se chargera de la préparation du congrès et de son organisation dans la formule qui sera retenue.
Présidé par Youssef Chahed, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Pêche, il comprend :
- Abderraouf Cherif
- Hassouna Nassfi
- Abdennaceur Choyakh
- Ridha Charfeddine
- Ahmed Habbassi
- Boujemaa Remili
- Laroussi Mizouri
- Houda Tekaya
- Samah Dammak
- Hassen Amri
- Aziza Htira
- Mohamed Souf.
La composition du comité ad-hoc tient visiblement compte d’une représentation des deux camps en opposition, des grandes régions, et des adhérents à l’étranger.
Faute d’accord obtenu, BCE indique qu’en ultime solution, il conviendrait de s’en remettre au conseil national qui sera décisionnaire.
Une phrase importante prononcée à la fin de son allocution télévisée, est à relever. Le président Béji Caïd Essebsi a rappelé, dans une volonté manifeste de garder au parti le statut d’un large mouvement irrigué de plusieurs courants, que Nidaa Tounès n’est contre aucun parti, aucune sensibilité politique, auquel tous peuvent adhérer et au sein duquel militer. Renvoyant ainsi dos-à-dos, les camps en confrontation, il lance une dernière tentative de rassemblement et de relance. « Je sais, dira-t-il cependant, que certains n’accepterons aucune proposition, quelle qu’elle soit, s’ils sont patriotes, qu’ils se retirent. »
A bon entendeur…
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كلمة رئاسيّة للشّعب الكريم الّذي يعيش على وقع الإرهاب الدّاعشي و الإرهاب الإقتصادي -تبثّها بالتّزامن كلّ التلفزيونات و الإذاعات العموميّة و الخاصّة- و يبسط فبها الحلّ لخصومة إبنه مع سكريتيره الخاصّ الأسبق!! سامح اللّه من كان السّبب!
L'allocution du Président de la République a été brève mais pertinente, prégnante, convaincante, séduisante et porteuse d'un message qui génère l'optimisme. Souhaitons que le message présidentiel soit oui par tous: la patrie avant le parti,voilà ce qui est de nature à assagir l'ego.