News - 30.07.2015

Ce que Caïd Essebsi recommande aux ambassadeurs et consuls

Ce que Caïd Essebsi recommande aux ambassadeurs

« Je vais vous dire des choses que vous n’aviez peut-être pas évoqué lors de vous travaux » attaque tout de go, le président Béji Caïd Essebsi, devant les ambassadeurs et consuls de Tunisie réunis jeudi matin au palais de Carthage. Deux jours durant, ils avaient traité en rituelle conférence annuelle diverses questions sécuritaires, économiques et logistiques. Dans le ronronnement de pareils exercices, tous attendaient la clôture pour écouter BCE. Les plus anciens l’avaient eu comme Ambassadeur à Paris ou Bonn, ou en tant que ministre des Affaires étrangères, puis, après la révolution en qualité de chef de gouvernement. Mais, tous veulent le voir en live, en show. Ils seront servis.

Pédagogue, Caïd Essebsi commencera par insister sur le rôle d’un ambassadeur après la révolution, faisant de lui non-seulement le plus haut représentant du président de la République, mais aussi auprès de hautes autorités étrangères, dans un contexte très particulier. Le message est que chacun ne doit exprimer que la position officielle de l’Etat, abstraction faite de toute autre. Juste en illustration, il citera la célèbre phrase d’un ancien ministre français qui disait : « un ministre, ça ferme sa gueule, ou ça démissionne » ! Avant de rattraper : « Mais, je ne vais pas vous le dire » ! Du pur BCE. 

 
« J’entends parfois des voix incohérentes qui risquent de jeter la confusion sur les positions de l’Etat, alors que celles-ci sont constantes », embrayera-t-il. « Je ne vous dirais pas dans quel état nous avons trouvé la diplomatie tunisienne. Son aura des premières décennies de l’indépendance s’est éteinte. Il nous appartient, il vous appartient, de lui rendre son éclat, par un travail en profondeur, imaginatif, novateur, en inventant la diplomatie agissante qui sied à la IIème République et épouse ses ambitions. »
 
Ne voulant pas revenir en détail sur le bilan hérité des années précédentes, le chef de l’Etat se contentera de souligner l’ampleur des dangers sécuritaires aggravés par le terrorisme et la chute des indicateurs économiques et financiers, l’ensemble sur fond de persistance du chômage et de la précarité. Ce fut son introduction pour dire l’importance de l’investissement extérieur avant d’indiquer qu’il ne peut se réaliser qu’en complément à l’investissement intérieur et dans un climat stabilisé et apaisé. Son clin d’œil à l’UGTT est clair : « Si les grèves et les sits-ins sont capables de résoudre nos problèmes, on s’y serait mis. Mais, c’est l’ensemble qui est à revoir ». 

Ils sont tous des Azlems pour leurs successeurs. On a besoin d'eux!

Le temps d’une transition pour déplorer le fléchissement de l’Administration publique « pourtant regorgeant de compétences et capable de grandes performances », qui doit se redéployer, et d’attaquer la contestation du projet de loi sur la conciliation nationale. « Il y a un esprit de revanche, de vengeance, qui commence à poindre, dit-il. On nous accuse de vouloir faire revenir les « Azlems ». En fait, par les successions successives, des vagues entières d’anciens risquent de devenir les « Azlems » des nouveaux. Je n’y accorde aucune importance. « Azlems » ou pas », si leur unique tort est d’avoir servi sous l’ancien régime, et tant qu’ils sont compétents et ne se sont guère compromis, la Tunisie a besoin d’eux. J’ai besoin d’eux et tout de suite. L’essentiel, c’est qu’ils nous prêtent main forte afin de sortir le pays de son enlisement. »
 
«Cela fait déjà cinq ans, et a trop duré, enfonce-t-il le clou. Le pays peut-il attendre davantage, voire cinq autre années de plus. Nous devons trancher cette question : geler le statu-quo, ou débloquer la crise qui tétanise et pénalise le pays. Vous connaissez mon choix ! »
La parole est alors au Béji Caïd Essebsi, chef de la diplomatie, encore plus à présent en tant que président de la République. L’assistance aura alors droit à un large tour d’horizon, sur les relations avec l’Algérie, la Libye, la Syrie, les Etats-Unis et d’autres pays. Un exercice de haute voltige qu’il aime pratiquer, avec séduction.
 
 
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1 Commentaire
Les Commentaires
Taoufik - 01-08-2015 18:57

Je pense que BEJI CAÏD ESSEBSI et le meilleur Président que le monde arabe a connu dans toute son histoire, je sais que vous allez me dire qu'il y a Abdennacer et Bourguiba, c'est vrai que ce n'est pas le même contexte, et j'ai beaucoup d'admiration pour Abdennacer, et Bourguiba, mais B.C.E c'est le miracle tunisien.

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