News - 12.05.2014

Chedly Ayari : Pourquoi ne pas envisager l'Afrique en colocalisation

«Si les opérateurs économiques tunisiens ne mettent pas le cap sur l’Afrique subsaharienne immédiatement, ils risquent de se retrouver au mieux en sous-traitant. Le temps ne joue pas en notre faveur ». C’est l’appel que lance le Gouverneur de la Banque centrale, Chedly Ayari, bon connaisseur de longue date du continent africain, lui qui a fondé, en mars 1975, la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique (BADEA). Clôturant les travaux du Forum de l’Economiste Maghrébin tenu sous le thème de «L’Afrique comme horizon», il a souligné qu’alors que la zone Euro est  sous la menace d'une déflation, les Etats-Unis peinent à dépasser les 2.5% de croissance, le Japon voit son économie menacée, l’Asie est contrastée (montée en puissance de la Chine, mais l’Inde en semi-crise), mais l’Afrique émerge en continent de l’avenir. Elle constituera rapidement un acteur de l’économie globale de demain.

Dans cette dynamique, trois types d’infrastructures de base seront renforcés : les infrastructures physiques collectives (routes, barrages, etc.), les infrastructures financières et les communications. Pour la réalisation de ces projets, certaines places sont déjà occupées. La Chine (infrastructures et mines), le Maroc, les USA (à travers des fonds privés), etc. Aucun retard n’est permis pour la Tunisie.

Comment agir ?

Chedly Ayari estime que les entreprises tunisiennes prises séparément ne peuvent prétendre monter que de petits projets, alors que les opportunités sont beaucoup plus grandes. C’est pourquoi, il recommande d’avoir une approche maghrébine en s’alliant à d’autres structures si nécessaires. D’où l’idée de la colocalisation. Il s’agit en effet de mettre ensemble des entreprises tunisiennes et algériennes, par exemple pour s’implanter dans les pays d’Afrique subsaharienne.
 
Pour répondre à l’épineuse question du financement, le Gouverneur de la Banque centrale, invite les banques tunisiennes à s’organiser pour déployer un réseau bancaire tunisien au Sud du Sahara. «Nous ferons le maximum pour soutenir les banques tunisiennes à s’expatrier ensemble», affirme-t-il.
 
Vous aimez cet article ? partagez-le avec vos amis ! Abonnez-vous
commenter cet article
4 Commentaires
Les Commentaires
Lassaad - 13-05-2014 00:31

Bsr, Avant de fusionner si j'ai bien compris il faut avant tout mettre les compteurs à zéro..

Héla - 13-05-2014 09:32

Après avoir tourné le dos à nos voisins immédiats et médiats, après des décades de déni de notre africanité essentielle, teinté de racisme, après ces décades d'errance à la porte de l'Europe puis à la quête de subsides du Moyen Orient, voici que -par dépit?- nous "découvrons" un filon à la manière des colonisateurs de notre propre continent. Mieux vaut tard que jamais pour nous identifier à condition de nous présenter auprès de nos frères africains non pas à la manière des étrangers coloniaux et néocoloniaux qui de tout temps les ont réduit à l'esclavage et à une exploitation intense, provoquant leur misère, mais pour établir ensemble et à long terme un échange équitable en fonction d'un avenir commun de nos peuples. Tounès qui avait autrefois donné son nom ancien Ifriqya à tout le continent se doit d'inaugurer avec ses voisins immédiats et médiats une relation exemplaire.

moncef badis - 13-05-2014 10:06

c'est trés bien d'avancer ces généralités valables dans tous les domaines,mais le terrain en afrique est beaucoups plus conpliqué qu'on l'imagine,la tunisie pourtant un pays africain ,ne connait pas l'afrique subsaharienne qui fonctionne d'une maniere completement differente ,que ce nous connaissons,puisque 80 % si non plus de nos relations commerciales et sociales sont avec l'europe,alors pour se lancer en afrique il faut beaucoups plus à ce que avance mr ayari pour ne pas avoir de grosses surprises ,à bon entendeur salut

bouzaiane Mohamed - 13-05-2014 12:39

A croire les informations qui circulent, je dirai en Tunisien "Inchalla essalk Ihadham Nafsou". Cependant, Tunisie a un capital immatériel non financier composé par les puissances intellectuelles de ses enfants. Il est moins coûteux et plus judicieux d'encourager les sociétés de services à s'implanter et à porter le drapeau de la Tunisie en préparant le terrain aux exportations des bien matériels. En effet,la collaboration avec nos frères algériens est souhaitable pour assurer la protection financière et physique des exportateurs des deux pays. Nous devons commencer par la mise en sécurité de nos fragiles exportateurs de biens et par l'installation de banques qui réduisent le risque de non payement et qui favorisent le recours aux produits exportables.Des incitations réelles doivent être pensées et mises en place pour encourager les tunisiens à faire des groupements ou consortiums capables de faire face à leurs concurrents. Nous avons plusieurs secteurs où le tunisien est bien placé pour trouver sa place s'il veut s'exporter ,tels que cités par M.Chedly Ayari auxquels j'ajoutent les services des cadres et experts Tunisiens dans le domaine de l'efficacité énergétique actuellement en avance par rapport à plusieurs pays même développés. J'affiche une note d'optimisme à condition d'y croire et de travailler collectivement pour atteindre des objectifs réalisables.

X

Fly-out sidebar

This is an optional, fully widgetized sidebar. Show your latest posts, comments, etc. As is the rest of the menu, the sidebar too is fully color customizable.