News - 03.12.2012

Ennahdha accentue la pression sur Moncef Marzouki

Moins de 48 heures après la petite phrase  de  Abdellatif  Mekki, le groupe parlementaire d’Ennahdha veut déposer une motion de défiance contre le président de la république suite à sa proposition de former un gouvernement restreint formé de compétences.

Dans une déclaration à Mosaïquefm, le président du groupe, Sahbi Attig a rappelé lundi que c'est l'Assemblée nationale constituante qui élit le président de la république et peut, par conséquent, le démettre à tout moment. Mais pour en arriver là, il faudra au préalable consulter les différentes structures du mouvement. Si la décision est prise de revoir la composition de tout le gouvernement, il n'est pas exclu que les changements touchent le  sommet de l'Etat. Commentant la proposition de Marzouki, M. Attig a observé qu’elle n’engageait que lui et que la troika n’y souscrivait pas.

Ennahdha finira t-elle par sauter le pas ? Rien n’est moins sûr. D’abord, parce que la conjoncture, particulièrement difficile depuis les évènements de Siliana, ne s’y prête pas ; ensuite, il n’est pas sûr que la motion de censure soit votée. Selon « la petite constitution », en cas de dépôt de motion de défiance, « le parti dominant » aura besoin de la majorité absolue de l’assemblée, soit 108+1 voix, pour obtenir la destitution du président. Non seulement il n’aura pas  l'appui de ses deux partenaires de la troika, mais il risque de se les aliéner durablement  et notamment le CPR et le groupe Wafa, avec à la clé une crise institutionnelle plus que probable. Un pari trop risqué pour être tenté d’autant plus qu’il aura besoin ultérieurement de leur appui, lors du vote de la loi sur l'immunisation de la révolution. L’hypothèse  la plus probable est que le mouvement Ennahdha maintiendra sa pression, jusqu’à amener à résipiscence le président de la république. La partie est d’autant plus jouable que  le porte-parole de la présidence, Adnan Mansar s’est empressé dès le lendemain du discours de Moncef Marzouki de nuancer ses propos. Il ne s’agit plus de changer la totalité du gouvernement comme tout le monde l’a compris, mais de confier quelques ministères techniques à des compétences. Gageons que d’autres concessions suivront, vidant les propositions de Marzouki de leur substance.

Hedi


          
 


 


 

Tags : Ennahdha   moncef marzouki  
Vous aimez cet article ? partagez-le avec vos amis ! Abonnez-vous
commenter cet article
8 Commentaires
Les Commentaires
Dr. Néjib BOURAOUI (Politologue) - 03-12-2012 21:41

La conjoncture politique, économique et sociale actuelle et la fragilisation de la Troika, notamment par les évènements de l'Ambassade des USA à Tunis et ceux de Siliana ne permettront pas au Mouvement Ennahdha de sauter le pas...! Ca serait un saut dans le vide aux conséquences imprévisibles pour la stabilité de la coalition gouvernementale et la stabilité politique générale du pays. Par Dieu, épargnez-nous ces conflits intestinaux qui ne mèneront pas très loin!

Mhamed Hassine Fantar - 04-12-2012 08:43

L'esclavage du pouvoir est pire que toutes les espèces d'esclavage. Si la dictature est dans la couardise, la liberté est dans le courage.L'édifice de la Toïka a subi de si graves déhiscences que l'implosion s'annonce prochaine. Mais ceux dont l'avenir est incertain,ne réculent poin devantt la suillure supplémentaire. Le Sanglier est touché, méfiez-vous!Restez unis!Armez-vous des valeurs de liberté, de magnanimite, d'humanisme et de vraie démocratie.La tare de l'exclusion n' affecte que ceux qui ont peur et dont les intérêts sont illicites.

Moez Mejri - 04-12-2012 09:48

Bonjour, Si le changement est utile alors il faut y penser sans réglement de compte. D'abord la personnes qui va conduire la tunisie jusqu'à les prochaines élections doit être forte d'expérience et connue par son honneteté (J'ai en tête Mr.Ahmed Ben Salah). Les avantages d'une telle action (lui céder le pouvoir) sont : 1- Eviter les erreurs gouvernementales dûes au manque d'expérience. 2- l'opposition se concentrera plus sur l'avenir et pas sur des trucs banales genre démission du gouverneur du banque centrale... 3- Le peuple sera moins exigeant en terme d'investissements... 4- on gagnera le neutralité du UGTT :) Mais on doit pas oublier un autre acteur : les RCDs présents dans la vie politique et au sein des administrations. Si le gouvernement ne trouve pas un compromis avec eux alors ce qui l'attend est pire

Ridha_E - 04-12-2012 12:51

Mon Dieu ! Et dire que c'est à ces personnes-là que des Tunisiens euphoriques et inconscients avaient confié le destin de notre cher pays ! J’espère que maintenant ces pauvres électeurs crédules vont se rendre compte que le sort de la Tunisie n’intéresse aucunement les nahdhaouis et seuls leurs objectifs funestes les préoccupent : le pouvoir et l’islamisation du pays. Si on regroupe les déclarations de leur chef, le tristement célèbre Gannouchi, il n’y aura plus aucun doute sur leur visée. Je plains ces soi-disant démocrates et laïcs, le CPR et Ettakatol, qui se sont fait avoir comme des débutants. Espérant qu’ils vont se ressaisir et penser un peu au pays en abandonnant ce conflit avec la présidence qui nous mènera tous au désastre.

béchir bouhlel - 04-12-2012 12:56

Notre pays s'installe dans une suite infernale de suspections, d'incertitudes qui retardent la mise en marche d'un processus démocratique normal. L'acharnement de la gouvernance actuelle à s'approprier du pouvoir sans se soucier des conséquences préjuciables à notre économie, source de richesses.

Arfa - 04-12-2012 13:19

Impardonnable , les ministres nahdhaouis cumulent les fautes graves ils se sont accaparés des postes clefs pour installer une dictature islamiste et ne respectent pas la démocratie qui les a élus , ils ne se remettent jamais en question et pas un n'a démissionné il n'y a que la rue qui va les déloger avec des coups de pieds là où je pense....

fathi - 04-12-2012 14:51

Mr marzouki merite de partir. il bouffe 32 millions par mois, c'est trop pour un pays pauvre comme la tunisie. il a promis de prendre le dixieme. il ne l'a pas fait. pourquoi n'ira-t-il pas le president du guatemala qui lui a promis de prendre le dixieme du salire du president c'est a dire 1350 dollars et il a tenu promesse. l'exemle doit etre donne d'en haut. N'oublions pa qu'il a fait beaucoup de promesses pendant sa campagne electorle mais il a accepte un poste pour lequel il ne peut rien faire. c'est incomprehensible. je propose qu'on reste presdent et les faibles responsabiltes assurees par le president soit donnees au president de l'assemblee et que 2500 gardes de la presidence servent dans la police et la garde nationale. Dememe les 20 ministres et conseillers de la presidence reviennent a leurs taches habitiuelles et et qu'on detourne cet argent gaspille pour siliana

Amel Mahjoub - 05-12-2012 12:18

La rétrorévolution tunisienne est en marche ! Toutes les revendications de la révolution sont bafouées. Les demandes pour plus de justice, d'égalité, de répartition du pouvoir d'achat, du travail, du développement, d'un bonne éducation, pour une bonne intégration des jeunes dans le monde d'aujourd'hui. On parle de nouvelle dictature fondée sur la religion et la dévotion. La révolution a été le marche pied d'un parti de gens qui auraient dû naître il y a plus de 5 siècles, qui veulent se saisir du pouvoir pour imposer un Califat d'un autre temps. L'armée salafiste haïe, n'étant plus présentable et s'étant disqualifiée, nous avons désormais affaire à une nouvelle version : celle des comités de défense de la rétrorévolution et il y aura sans doute bientôt présentation d'une loi interdisant aux syndicalistes de voter aux élections... Marzouki, Ben Jaffar, qu'êtes vous allés faire dans cette galère avec cette constitutante au dessous de tout !

X

Fly-out sidebar

This is an optional, fully widgetized sidebar. Show your latest posts, comments, etc. As is the rest of the menu, the sidebar too is fully color customizable.