News - 18.07.2015

Sfax : Ces images que nous ne voulons plus jamais revoir

Affligeante visite du centre-ville de Sfax. Des bâtisses, jadis prestigieuses en délabrement total, depuis de longues années. L’ancien siège de la Compagnie Sfax-Gafsa, puissante propriétaire des mines et des chemins de fer, mais aussi du domaine oléicole de Chaal, converti en siège du gouvernorat puis de poste de police est aujourd’hui livré aux pigeons qui, d’ailleurs, ont fini par le déserter. Le magnifique immeuble d’architecture néo-mauresque, qui surplombait majestueusement la place centrale de Beb Bhar, le Café de la Paix (ex. Régence) et l’Hôtel de ville, abritant au rez-de-chaussée la Banque de Tunisie, est lui aussi en délabrement total. Son acquéreur ne s’est pas encore résolu à lui donner une nouvelle splendeur, en conformité avec la règlementation en vigueur.

Juste derrière l’Hôtel-de-Ville, le jardin d’enfants, jadis véritable joyau où officiait Am Mansour, mutilé des évènements du 5 août 1947, garde encore quelques verdures qui résistent à l’abandon.

Un peu plus loin, l’ancien port de pêche, Chott Krekna, est désolant. Quasi-vide, il est pollué de détritus. Pas plus tard qu’il y quelques dizaines années, il grouillait de barques et chalutiers, et ses quais, juste en face du marché central, de Djerbiens en navettes, de Grecs, plongeurs d’éponges et exportateurs, et de pêcheurs qui reviennent vendre leurs pêches, rafistoler leurs filets, réparer leurs moteurs et s’approvisionner avant de repartir en mer. Mille fois annoncée, sa reconversion en port de plaisance et l’aménagement des quais en espaces de restauration et de loisirs, s’évapore dans les chimères.

Les anciens ateliers des cheminots, qui s’étendent sur près de 30 ha en plein centre ville sont désertés. Le spectacle qu’ils offrent aujourd’hui est des plus affligeants quand on se rappelait comment ils faisaient travailler les meilleurs mécaniciens et divers corps de métiers.

Grandeur et décadence.